Synopsis:
Le «Quand Harry rencontre Sally» à l’italienne.
Lorsque Camilla et Silvestro se croisent pour la première fois, ils se regardent mais ne s’apprécient pas vraiment. Il est farceur et dilettante, elle est studieuse et solitaire.
Mais, désormais seuls sur un vaporetto sur les eaux brumeuses de Venise, l’alchimie opère. Et voilà, c’est parti pour dix années à se croiser, se revoir, se chercher, s’éviter, se perdre, se rater entre Venise et Moscou.
Des jeunes années pas forcément perdues, où chacun des personnages tente de devenir adulte, et où chante l’imperfection de la vraie vie qui ne tombe jamais juste. Entre hésitation et rendez- vous manqués, leurs chemins se scelleront-ils enfin ?
Un premier roman prometteur qui a pour but de faire connaître Valerio Mieli en France, mais qui est aussi un pari artistique.
Alors que de plus en plus de livres sont adaptés au cinéma, ici, c’est le film qui a donné lieu à un roman. Dix Hivers à Venise permet de faire un lien entre la littérature et le cinéma, l’écriture scénaristique et l’écriture romanesque, et offre déjà de riches discussions interdisciplinaires.
Ce que j’ai ressenti:
▪️Se connaître…(Rendez-vous manqués)
Camilla et Silvestro, c’est une rencontre sur les eaux de Venise. Deux jeunes sur un bateau et une ville de tous les possibles. Un homme et une femme qui se raconte, en tandem. J’ai adoré cette façon d’écrire les sentiments de l’un et de l’autre avec deux polices différentes. Ce premier hiver, c’est le début d’une attirance mais ce n’est pas celui de l’amour. Pas encore, parce que l’on est loin de l’évidence. L’amour, il prendra son temps à les regarder de loin en souriant, à les voir se rejeter et s’assembler, vivre et se séparer mais revenir toujours dans ce petit cocon. Mais on est en Italie, et l’Italie, c’est le pays de toutes les passions, alors on attend avec une certaine complicité les grandes effusions de tendresse…Dix années pour qu’il se dégèle, cet amour transi…Dix hivers à Venise…
Venise me plaît parce qu’on dirait un grand salon en désordre où rien de réellement grave ne peut arriver, où les gens ne souffrent et ne meurent jamais.
▪️S’apprivoiser…(Rendez-vous distendus)
C’est une jolie romance et pourtant, elle n’est pas mielleuse ou simple. C’est à mon sens, le gros point positif de cette histoire, étant donné que ce n’est pas dans mes habitudes de lire ce type de lecture. Elle a un petit quelque chose d’irrésistible qui fait qu’on voudrait voir Camilla et Silvestro s’unir mais que l’insouciance de l’âge les fait s’éloigner, l’un de l’autre. Comme si c’était, peut être, les bonnes personnes, mais pas le bon timing. Entre la distance ou les humeurs, ils ratent les meilleurs moments de vie, de leurs vies ensemble, en tout cas. J’ai aimé que le point de chute se trouve toujours à Venise, mais c’était sympa de visiter à travers leurs yeux aussi, la Russie, le temps d’une année. C’était beau de voir à travers leurs yeux, l’amour indécis et la neige en décor…
J’attendais qu’il m’embrasse, sur ce canapé orange couvert de poussière.
▪️S’aimer…(Rendez-vous lumineux)
En cette fin d’année, un peu de douceur et de romance réconfortante, c’est toujours agréable. Et Valerio Mieli a su capter toute la tendresse des premiers amours dans un environnement romantique à souhait. J’ai trouvé que faire durer cette attirance sur dix ans, ça donnait une profondeur plus grande à leurs sentiments, et qu’on s’attache d’autant plus à eux, du fait de cette pudeur et de leurs doutes communs. Tant d’épreuves et de complications pour en arriver là. Bien sûr, je ne vous dévoilerai rien, mais je peux vous dire que Venise est aussi belle en hiver qu’en été, et l’amour a de beaux jours en ces lieux…
« Pourquoi tu es redescendu du vaporetto? »
Ma note Plaisir de Lecture 8/10
Remerciements:
Je tiens à remercier très chaleureusement Giulia ainsi que les éditions Massot de leur confiance et l’envoi de ce livre.