Regarde, Hervé Commère.

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Synopsis:

Jadis, Mylène a aimé un homme. Ensemble, ils ont fait les 400 coups. Jusqu’au braquage raté d’une bijouterie en Espagne, au cours duquel les deux amoureux se sont fait prendre. Mylène n’a jamais revu Paco : il a été poignardé dans sa cellule un soir.
Aujourd’hui, Mylène est libre. Elle travaille dans un dépôt-vente en banlieue parisienne, et vit dans une chambre de bonne. Parfois, le temps d’un week-end, elle loue un appartement quelque part, et s’imagine une autre vie. Celle qu’elle aurait pu avoir si elle n’avait pas commis les mêmes erreurs. Elle rêve.
Ce week-end pourtant, Mylène ne rêve pas : dans la roulotte qu’elle a louée, tout la ramène à Paco. Les meubles, les objets, il y a même une photo de lui au mur. Cela semble inconcevable, mais on dirait qu’elle est chez lui.

Ce que j’ai ressenti:

« Il n’y a que deux raisons, l’amour ou l’argent! »

Sauf, que si l’un des deux te tient, tu perds toute raison…Ah l’Amour, l’amour, l’amour…Ah l’argent, l’argent…Ça peut rendre fou mais cette fois-ci, c’est bien Mylène qui risque d’en faire les frais et y perdre aussi son cœur dans cette affaire. Regarde plutôt ça : une caravane qui disparaît et des souvenirs qui refont surface…Et oui, c’est bel et bien le nouveau roman de Hervé Commère que je viens de dévorer en deux jours, top chrono. Un page-turner tellement efficace qui vient nous rappeler combien justement, l’amour et l’argent mènent le monde. À moins que…

On retrouve donc le quatuor de personnages du précédent thriller de l’auteur avec cette fois-ci, le passé quelque peu sulfureux de Mylène…C’est toujours agréable d’avoir d’autres perspectives et de connaître mieux des personnages auxquels on s’est attaché. En plus Mylène, elle m’avait beaucoup intriguée dans Sauf. J’ai adoré la suivre dans ces amours passés dans la douceur d’un univers musical, revivre la force passionnée de ces souvenirs et comprendre un peu sa façon de vivre très particulière. En proie avec ses sentiments, entre doute raisonnable et espoir inconcevable, Mylène ne sait plus où donner de la tête et son cœur s’affole de trop…Perdue dans un mirage, elle se laisse dériver…Heureusement, qu’elle peut compter sur ses amis pour la remettre sur la route de la raison…Mais cela ne se fera pas sans mal et encore moins sans peine…

Hervé Commère m’a encore bluffée, Sauf que c’est toujours aussi plaisant! Avec les memes ingrédients toujours aussi efficaces, il nous emmène là où il l’a décidé avec ce petit quelque chose de pétillant, qui fait qu’on tourne les pages sans voir le temps qui passe, qu’à chaque fin de chapitre on est piégé dans l’euphorie d’en savoir plus et qu’on ne peut soupçonner cette fin…Ce roman est peut être plus accès sur les sentiments, mais il reste un roman noir troublant. En mélangeant souvenirs douloureux et destins fauchés, il vient nous cueillir avec subtilité, faisant tressaillir la corde sensible et Regarde comme c’est doux d’être touché au cœur…Regarde comme en mélangeant les épanchements insensés et les horizons différents, on peut découvrir entre ces pages, un joli portrait de femme forte…Regarde bien, c’est un auteur à suivre qui j’en suis persuadée nous réserve encore plein de surprise à venir…Regarde…

Ma note Plaisir de Lecture 8/10

Le Chant de l’assassin, R.J.Ellory

Couverture Le chant de l'assassin

Tout le monde a un secret.


Synopsis:

Condamné pour meurtre, derrière les barreaux depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, Henry Quinn, un jeune musicien, sort de prison, il lui demande de la retrouver pour lui donner une lettre. Lorsqu’Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Mais Henry s’entête. Il a fait une promesse, il ira jusqu’au bout. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va découvrir un secret que les habitants de Calvary sont prêts à tout pour ne pas voir divulguer.
Avec ce retour aux sources qui évoque par bien des aspects Seul le silence, R. J. Ellory nous livre un roman magistral, d’une puissance émotionnelle rare. Un de ses plus humains, un de ses plus sombres aussi.


Ce que j’ai ressenti:

▪️On peut s’aimer, se désaimer…

Le nouveau roman de R.J Ellory est un sombre chant d’amour…L’amour, étant toujours une aventure très compliquée, et d’autant plus entre les deux frères Riggs, Evan et Carson, qu’on se demande bien comment le destin a pu les déchirer à ce point…Mais comme l’amour prend de multiples formes et mille chemins, s’infiltre dans les failles, et que la vie réserve tellement de surprises aussi, notamment des tas d’accidents malencontreux et des rencontres fulgurantes, qu’il ne nous reste plus qu’à se laisser bercer par ce chant envoûtant. L’auteur crée la surprise avec une promesse. Puisque avec une promesse et de la détermination, on peut déplacer des montagnes…Une simple promesse. Henry n’avait pas idée à quel point, ce serment qui le tient à un des frères Riggs, va bouleverser sa vie, et celle des habitants de Calvary…Et d’un chant d’amour aux accords dissonants, en arriver à Le chant de l’assassin…Sublime chant.

« L’amour change le monde, dit-on, autant pour celui qui aime que pour celui qui n’aime pas. »

▪️On peut se construire, se déconstruire….

C’est un roman noir qui distille ses mystères entre les lignes de partitions et des lignes du sang, au cœur des actes honteux et des non-dits hantés jusqu’au final éblouissant. Avec une simple lettre manuscrite, on peut délivrer tant de secrets, mais R.J Ellory ne les lâche pas comme ça. Ils se méritent ces secrets au prix d’un voyage émotionnel étourdissant. Du milieu carcéral aux petites vies tranquilles en campagne, le Rêve d’évasion s’invite et la musique transperce les cœurs. Les balles perdues aussi…Ça paraissait tellement une bonne idée au départ de vivre en harmonie en famille, de tomber amoureux, de faire de la musique et de se construire une vie paisible, mais il y a des faims pressantes qui contrecarrent ses envies…Un triangle amoureux et de folles jalousies, un carré de pouvoir et des actions de violences, cinq doigts qui tiennent un stylo ou un flingue…Ça ne semblait pas une mauvaise idée au départ, mais le cœur des hommes ont des parts d’ombres…Monsieur Ellory éclaire ses histoires d’une poésie vibrante et des touches de mélodies noyées dans le whisky, pour en faire un roman foudroyant…Et si une fille pouvait être l’espoir de leur rédemption?

« On a souvent dit que le mal n’a pas besoin d’autre terreau pour prospérer que le silence et l’inaction des gens de bien. »

▪️On peut adorer et plus encore…

A chaque fois, je suis bluffée par l’intensité des relations, la profondeur des personnages, et cette capacité extraordinaire de R.J Ellory, à nous faire adorer leurs défauts et qualités qui les animent. Chaque fois que je lis ces romans, c’est le coup de foudre. Grâce à sa plume et son humanité, son empathie et son talent, je reviens de ses histoires, toujours plus touchée, toujours plus admirative. Avec ce nouveau roman, il ne fait que confirmer que c’est vraiment un des auteurs préférés, et j’irai bien chanter sur tous les toits, combien Le chant de l’assassin, m’a encore bousillé le cœur…Comment mon cœur aurait-il pu résister à un assaut aussi magnifique? Juste là, dans l’instant, j’aimerai partager avec vous cet énorme coup de cœur.

« Les vérités de l’âme sont celles que l’on ne peut jamais complètement enfouir. »

 

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Sonatine de leur confiance et l’envoi de ce livre. Ce fut un coup de cœur.

Faire danser les gens, Fred Rister.

 

Faire danser les gens par Riesterer


Synopsis:

Je suis de Malo-les-Bains, près de Dunkerque. Fils d’ouvrier tranquille, je décrochai un BP de coiffure, gagnais ma vie, j’étais aimé de mes parents et bien sûr, quelque chose me manquait. C’est au Stardust, la boîte mythique de La Panne, assis dans la cabine du DJ, que quelque chose changea. La musique, cette musique, me percuta pour la vie. Ça doit être ça, une « vocation », et trente ans plus tard des célébrités m’embrassaient, je me retrouvais en haut des classements mondiaux, ceux des ventes de disques, et je voyais la planète entière danser sur mes tubes ! Cette musique ? Je fais de l’électro pop music. La plus controversée – et méprisée – de la musique actuelle. Mais la plus populaire, aussi. Une œuvre existe dès lors qu’elle est lue, vue, écoutée – ici, je rivalise avec Ravel ! Alors n’allons pas écrire qu’un homme sût croire en son « destin » ou je ne sais quelle connerie. J’ai subi neuf cancers. Je suis le plus célèbre des inconnus. Je travaille avec plaisir pour les autres sans chercher leur gloire. Et je n’ai pas quitté le Nord comme jamais je ne renierai ma musique. Il n’y aurait pas d’autre façon de se trahir. De se mentir. De se tuer.


Ce que j’ai ressenti:

  • I Gotta Feeling…♫

Je suis fan de musique électro, alors quand j’ai vu, cette parution, j’ai eu envie d’en savoir plus…Impatiente d’en savoir plus sur cet artiste: Fred Rister. Un feeling good bien pressenti, parce qu’allier musique et littérature, il ne m’en fallait pas plus pour être comblée! Je ne lis que trop peu de biographie, mais ce sujet me passionne, et ce genre de musique me donne toujours le sourire…Alors, j’ai voulu aller plus loin que les lumières des stroboscopes, au delà des platines, et connaître un des précurseurs de cette musique contemporaine qui n’a qu’une seule raison d’être : Faire danser les gens, et j’ai été touchée par cet homme si humble, qui livre des mots sur sa musique, de la musique pour aller au delà des mots…

« L’homme, on le sait, est bien plus sensible que raisonnable -et c’est heureux. »

  • Memories…♫

Fred Rister revient sur l’histoire de ses tubes qui nous ont fait danser, des musiques mondialement connues et co-écrites par cet homme d’une telle timidité, qu’il est passé, souvent dans l’ombre de sa propre célébrité. Il explique sa façon de ressentir son métier de DJ et de producteur, à travers son vécu. Des mémoires toutes en flow, des séquences de souvenirs rythmées, la persévérance comme métronome, cette autobiographie est une manière de connaître mieux, intimement presque ce frenchie que tout le monde s’arrache, quand lui, garde une pudeur attendrissante face à son propre talent…Passionné de musique et de bons sons, il nous transmet toutes les bonnes ondes de ce phénomène grandissant qu’est l’électro, avec cette volonté de les faire passer au plus grand nombre.

« A l’évidence, les mots de culture et d’art défient toute précision, mais la sincérité, elle, se voit et s’entend. »

  • When Love Takes Over…♫

Si Fred Rister m’a appris quelque chose grâce à cette autobiographie, c’est que l’Amour surmonte tout. La musique a été le moteur de sa vie. Cette passion a su dépasser les frontières de l’âge et celle de la maladie, elle a balayé toutes les peurs et les douleurs pour nous donner un instant pur. Il l’a saisi cette petite étincelle de chance et de génie…Et maintenant, nous, on danse. Faire danser les gens, est son seul désir…Et parce qu’il a continué à croire en ses rêves, de croire en la musique, il réussit le pari de nous faire, tous, mouvoir sur n’importe quel dancefloor, grâce à sa sensibilité et son travail. Une audace récompensée au centuple de sa sincérité, une nouvelle influence, l’électro pop, qui a marquée l’histoire de la musique, et en influencera encore d’autres…

Alors, j’aurai bien envie de lui dire Merci pour cette leçon de vie.

« Composer une musique c’est, par ordre alphabétique, arranger, broder, chercher, concevoir, construire, conter, controuver, créer, découvrir, échafauder, engendrer, exagérer, fabriquer, fabuler, feindre, forger, imaginer, improviser, innover, insinuer, mentir, rêver, romancer, s’aviser, supposer-et puis trouver. » 

 

 

Ma note Plaisir de Lecture  9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Alina ainsi que les éditions Séguier pour l’envoi de ce livre. Ce fut une lecture passionnante!

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Les harmoniques, Marcus Malte. Défi Cannibelfique.

Les harmoniques : Beau Danube Blues par Malte

Pourquoi je l’ai choisi:

Avec l’énorme coup de cœur pour Le Garçon du même auteur, j’ai voulu découvrir ses précédents romans…Et, bon, j’adore toujours autant déstabiliser le planning de ma binômette, et lui proposer des « oldies » en Lecture Commune…

Synopsis:

Vera est morte assassinée. Brûlée vive. Mister, le pianiste, l’aimait, comme elle aimait sa musique. Il veut comprendre : qui l’a tuée ? Pourquoi ? Avec son ami Bob, chauffeur de taxi philosophe et polyglotte, il cherche, tâtonne, interroge et remonte peu à peu le fil de la jeune vie de Vera, jusqu’aux rives lointaines du Danube, jusqu’aux charniers des Balkans… Rythmée par les grands standards du jazz, l’enquête des deux hommes fera ressurgir les notes cachées de ces crimes dont personne ne veut parler. Plus qu’un roman, c’est une ballade qui se joue ici. Un long blues nostalgique et envoûtant en même temps qu’un poignant chant d’amour et de rage. 

Ce que j’ai ressenti:…Comme le doux son d’un coup de coeur….

« Où se niche le génie? Où se niche la sagesse? Où se niche le merveilleux? »

Jazzy, ou comment la musique envahit l’espace d’écriture, fait des Harmoniques derrière le contexte d’un conflit européen, se retrouve entre les lignes d’une poésie noire envolée dans les esquisses d’un corbeau, se mêle au lent ronronnement d’un moteur lancé sur l’asphalte, se perd dans les arpèges d’une passion platonique…Tu l’entends ce Jazz qui se nourrit de nostalgie, de violence et de beauté?  Marcus Malte nous ballade sur des notes obscures, réveille des douleurs dissimulées et sublime son polar de lyrisme philosophique.

« Ensuite pour se persuader que l’humanité n’a pas engendré que des porcs et bouchers et ogres barbares, mais aussi quelques fées ou enchanteurs dotés du pouvoir de transformer le bruit en son, les cris en notes, les rafales en arpèges, les plaintes en mélodies, les sanglots longs en violons- la vie en harmonie. 
Pour continuer à croire qu’il existe autre chose, autre part. »

Cette enquête atypique menée par deux personnages « Black and White » dans une guimbarde jaune est un moment de lecture intense entre humour et drame. Le temps d’une playlist enivrante et de quelques jolies références littéraires, on se plaît à démêler une affaire sombre de meurtre impuni, d’une victime qui aurait pu disparaître de la surface de la terre sans bruit, mais la  passion de Vera pour la musique et l’adoration d’un homme  en voyant ses yeux, aura suffit à lui rendre un peu de son identité et mettre en lumière le temps de 400 pages, les accents slaves.

« Nul autre don que le don de soi. »

Plus que tout, j’adore l’écriture de cet auteur! Je la trouve expressive, sensorielle, magnifique…Elle s’embrase avec panache jusqu’au bouquet final…Encore une fois, je suis totalement conquise…Au delà de son intrigue menée admirablement jusqu’à la dernière note, on sent une volonté dans le style: la force des mots, le plaisir de rendre hommage à la musique et à l’Art. L’intensité qu’il met dans ses descriptions rend cette lecture bouleversante. Comme un air de musique, elle tourne dans ta tête, cette poésie, et tu lis et relis les passages, te délectant de tant de beauté d’écriture et tu t’envoles vers des courants de pensées essentielles… Marcus Malte, en grand géant, orchestre son histoire avec passion,  jouant des basses violentes des canons, d’un tempo plaintif d’un saxophone en mal d’amour, de l’harmonie d’une amitié infaillible…

Flambant Coup de Coeur.

Ma note Plaisir de Lecture  10/10

 

Titre : Les harmoniques – Beau Danube Blues

Auteur : Marcus Malte
Édition : Gallimard (2013)

Résumé :
Une voiture quitte les rives de l’océan pour Paris à travers la nuit et des nappes de jazz qui s’échappent d’un autoradio.

A son bord, deux hommes. Mister est un pianiste de jazz. Un black amoureux de Trane et de Lady Day. Bob, son complice, son frère de coeur, est un ancien prof de philo reconverti en chauffeur de taxi. Encore plus que Monk ou Getz, lui vénère les classiques grecs et Schopenhauer.

Les deux hommes foncent vers la capitale mus par l’obsession de Mister : Vera, une jeune femme qu’il a récemment rencontrée, vient d’être retrouvée morte, brûlée vive.

Les coupables ont été arrêtés sur le champ, mais Mister ne croit pas à la version officielle. Il décide de mener sa propre enquête. Ses questions et sa curiosité vont les amener à lever le voile sur une histoire qu’il aurait mieux valu garder secrète, et à côtoyer une faune peu recommandable.

Composition virtuose, arpèges narratifs complexes et subtils, envolées lyriques… ce roman éblouissant de Marcus Malte avance, style en avant, sur la corde raide.

Entre l’ombre et la lumière, la violence et la mélancolie, Les harmoniques est un incroyable roman noir – clair-obscur plutôt.

Une mélopée déchirante qui mêle le politique, la passion, la révolte et le sexe. Comme tous les grands standards du blues.

Critique par Cannibal Lecteur  : 
On m’avait dit le plus grand bien de ce livre, notamment Domi, la moitié d’Yvan. Collectif Polar aussi. Bref, des gens à qui je fais confiance niveau littérature !

Alors j’avoue que j’ai été un peu désarçonnée lorsque j’entamai ma lecture et que je me retrouvai face à un meurtre à résoudre…

Heu ? Un simple meurtre à résoudre ? Un banal cas de Whodunit ? Un grand black qui cherche à en savoir plus sur l’assassinat violent d’une gentille fille qui venait s’accouder sur son piano ?

Ça commence ainsi, par un truc banal (si un assassinat par le feu peut être considéré comme banal) : le meurtre de la gentille Vera à qui on a fait le coup de Jeanne d’Arc.

Les flics ont même été super rapides et compétents sur le coup puisque trois jours plus tard (non, elle n’est pas ressuscitée comme l’autre) ils ont arrêté les coupables.

Mais Mister, le grand Black pianiste n’y croit pas du tout et aidé de Bob, son pote chauffeur d’un vieux taxi, il va mener l’enquête.

Oui, on commence avec un truc simple, mais j’avais oublié que nous étions avec Marcus Malte et qu’on n’allait pas se retrouver avec le Colonel Moutarde dans le vieux hangar avec l’essence et le briquet !

La petite histoire va s’inscrire dans la Grande… Rien n’est simple, rien n’est facile, rien n’est acquis, surtout pas la vérité que l’on va nous dévoiler au fur et à mesure que nous tournerons les pages.

De plus, l’écriture de Marcus Malte est toujours aussi poétique, lyrique, ses phrases m’emportent souvent très loin et croyez-moi, c’est le petit Jésus en culotte de velours, sa plume, maniant la philosophie et l’humour, même si elle ne se prive pas d’égratigner.

Oui, sa plume m’enchante, et elle chante car ce roman sent bon les airs de jazz et l’auteur a même inclus la play-list pour le cas où nous voudrions écouter les mêmes chansons que nos deux enquêteurs improbables : le grand noir et le petit blanc.

Les deux personnages que sont Mister et Bob sont des gens comme on aimerait avoir dans nos amis, surtout Bob qui est toujours là pour vous aider, lui, son vieux taxi, sa philosophie et ses cassettes audios remplies de vieux chanteurs de jazz.

Un roman qui commence de manière simple et qui devient plus dense ensuite, de par son scénario et de par l’Histoire qu’il nous conte, une que nous n’entendons pas souvent et dont nous ne savons pas grand-chose : l’x-Yougoslavie.

Un roman bourré d’émotions, une lecture magnifique, dense, belle, émotive, qui ne m’a pas laissée de marbre. J’en ai eu des frissons partout.

Un grand merci à celles qui me l’ont conseillée et à ma binômette de LC qui me l’a fait sortir de mes étagères surchargées !

— Qu’est-ce qu’il raconte, le centenaire ? siffla le barman.
— Lui, il dit que ours craindre le morsure de la belette, intervint Milosav.
— La belette ?… La belette !… La belette…
Renato testa le mot sur tous les modes, comme un acteur cherchant le ton juste.

Les dieux du tango, Carolina De Robertis.

Couverture Les Dieux du tango

Pourquoi je l’ai choisi:

J’ai été séduite immédiatement par le synopsis, et j’avais hâte de connaître les débuts du Tango…Je remercie d’ailleurs chaleureusement Babélio ainsi que les éditions Cherche Midi pour l’envoi de ce livre! J’ai trouvé la couverture magnifique!

Synopsis:

Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu’elle vient d’épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père.
Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n’est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient… Leda brûle d’envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l’envoûte. Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville.
Elle s’immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s’engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d’elle-même.

Les personnages:

Leda, jeune fille timide, seule dans un autre pays par la force du Destin, elle prendra son courage à deux mains et son instrument pour faire de son rêve une réalité…Elle aurait pu être un coup de cœur par la force de son courage et sa détermination, mais finalement, je l’ai trouvé un peu trop effacée, il m’a manqué un tout petit quelque chose pour qu’elle soit chère à mon cœur…Pour autant, elle nous ouvre avec délicatesse, ce monde d’hommes…

Ce que j’ai ressenti:…Une danse en demi-teinte…

« Dans le plus grand des silences, elle jeta ces pensées à la face de la nuit.
Et la nuit dressa une barricade d’étoiles. « 

Quand j’ai vu ce titre et cette couverture avec ces fleurs rouges énormes, je m’attendais à plus de musique, plus de divin, plus de rougeoyante robes…C’est vrai que ce livre retrace la naissance du Tango, avec diverses influences, et multiples adaptations, mais j’attendais peut être qu’il prenne plus, le devant de la scène, plus de résonances, plus de légendes…Que ce violon de Naples joue avec plus d’intensité…

« On fait avec ce qu’on a pour tenir le chaos à distance, disait La Strega. Et le chaos est partout. On en a jamais fini avec ça. »

Carolina De Robertis a une plume délicate, féminine, poétique. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire certains passages aux envolées musicales et lyriques, mais surtout très sensuelle, à l’image du Tango…En nous faisant vivre à travers son héroïne non conventionnelle, sa passion pour cette musique, on retrace les origines même de cette danse des conventillo, son imprégnation des bas-fonds de Buenos Aires, sa force dans cet esprit de liberté…Les nuits en Argentine sont muy caliente en ce début de siècle

« Toutes les créatures sur Terre dorment le jour ou la nuit, mais Buenos Aires ne dormait jamais. C’était donc une créature qui n’était pas de ce monde. »

Ce roman parle de déracinement, de la recherche perpétuelle de son identité. Leda jouera tous les codes, prendra tous les chemins de traverses pour essayer de trouver sa place dans ce pays en plein essor, où trop d’étrangers voient trop grand, ce rêve des Amériques…Dans la musique, et par son instrument, elle aura l’impression qu’elle pourrait bien faire entendre un son qui mettrait tout le monde d’accord, qui réunirait sur la piste tous les corps, qui ferait pourquoi pas danser Les Dieux du Tango, eux même…

 « La musique était une flèche qui transperçait les murs les plus épais. La musique faisait oublier les inégalités. La musique transcendait les siècles. C’était le nectar des démons, l’ambroisie de Dieu. »

Ma note Plaisir de Lecture  7/10

La guitare magique de Frankie Presto, Mitch Albom

Couverture La guitare magique de Frankie Presto

Pourquoi je l’ai choisi:

J’adore cet auteur, il arrive à me toucher à chaque fois grâce à son écriture, et quand je l’ai vu dans la Masse Critique, je ne pouvais pas, ne pas cocher cette proposition…Le destin a bien fait les choses, et je remercie sincèrement Babélio de m’avoir sélectionnée, ainsi que les éditions Kero pour l’envoi de ce livre.

Synopsis:

Frankie Presto, né dans une église en feu et vite devenu orphelin, est élevé dans une petite ville d’Espagne par son professeur de musique aveugle. Puis la guerre bouleverse sa jeune vie… À neuf ans, il embarque sur un bateau pour l’Amérique, accompagné de ses seuls biens: un chien sans poils, une vieille guitare et six cordes dont il ignore encore la mystérieuse puissance.
Pendant son irrésistible ascension comme le plus grand musicien de son temps, il découvre petit à petit l’immense pouvoir que lui confèrent ses six cordes de guitare magiques. Mais ce don sera aussi son fardeau…
Frankie réussira-t-il à trouver sa propre voie, et à retrouver Aurora, l’unique femme qui avait su toucher son cœur ?

Un roman foisonnant et plein de charme qui donne envie de fredonner sa chanson préférée !

Les personnages:

Frankie Presto, c’est un guitariste de talent, de corps et d’esprit. J’ai cherché sur Internet ses chansons, j’ai voulu lui donner vie, croire qu’il pouvait naître de notre seule volonté…Je voulais plonger dans son regard, y voir l’étincelle du Don…Il est une force ce personnage, il incarne tous ses génies disparus trop tôt, ses enfants qui ont serrés de leurs points, la lumière musicale.

« Tout le monde fait partie d’un orchestre dans la vie. »

C’était une pure performance de guitare et les mélodies qui s’enchaînaient étaient d’autant plus remarquables. Frankie était un homme qui se débattait littéralement dans un océan démonté.

Ce que j’ai ressenti:…Un coup de cœur musical et littéraire…

« La vérité est lumière. Le mensonge est ombre. La musique est les deux à la fois. »

Mitch Albom nous revient avec un roman qui fleure bon la Musique. Elle nous parle, nous interpelle, nous enchante. La Guitare Magique de Frankie Presto a 6 cordes, tout comme elle, j’essaierai de vous donner 6 raisons de vous laisser charmer par son incroyable envoûtement…

  1.  La corde sensible: C’est avec beaucoup de larmes retenues qu’on lit cette histoire. Et les larmes justement, c’est l’exquise musique « Làgrima » qui tourne en boucle…Comprendre cette chanson dans ses lignes, et ensuite la savourer en écoute, je vous parie, que les larmes seront bien au rendez-vous…
  2. La corde vibrato: Des dizaines d’émotions vous submergent dans cette histoire, parce que c’est avant tout, celle d’une vie, d’un artiste, d’un génie…Et forcement, ça donne toutes sortes de tragédies et contrariétés, mais aussi de grands moments où la chance lui sourie, où la Destinée prend tout son sens…
  3. La corde artistique: Cet enfant a un don, certes, mais c’est bel et bien le travail et la persévérance de la Musique, qui fera sa voie. L’orchestre de sa vie a eu de beaux accompagnateurs, mais c’est avant tout cet enseignement entre respect et tolérance que lui donne El Maestro, qui fait la beauté de son talent.
  4. La corde auditive: Chaque référence musicale est un bonheur d’écoute. Je me suis d’autant plus imprégnée de cette lecture en allant découvrir ou redécouvrir, ses chansons. On sent la passion de l’auteur pour la musique.
  5. La corde magique: Une fée s’est glissée dans ses pages pour mon plus grand bonheur! Forcement, que je me dis qu’il était fait pour moi, ce roman! La magie de l’Amour et l’apparition féerique sont autant de saupoudrage scintillant qui illumine nos yeux et nos cœurs…
  6. La corde poétique: Le Bleu lyrique qui vient étinceler cette histoire nous donne un petit coté Fantastique très agréable à découvrir. J’ai adoré le bouquet de fleurs de cordes, leur poésie, la force de l’intention de l’auteur, de rendre hommage à la musique, à la vie, à l’amour…

« Tous les hommes sont des musiciens en puissance. Sinon pourquoi le Bon Dieu nous aurait-il donné un cœur qui bat? »

Je suis une amoureuse de la Musique et de l’Emotion. Ce livre rassemble les deux. Il pulse et il touche au cœur. J’ai aimé la douceur des mots et la douleur d’une passion, la pureté des émotions et la fulgurance d’un talent. C’est un coup de cœur, évidemment, car il nous fait vibrer le corps, le cœur et l’âme. Il a une énergie positive, magique et passionnée.

« -Ne pleure pas si tu saignes pour quelque chose que tu aimes. »

 

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 10/10

 

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Tout ce qui est solide se dissout dans l’air, Darragh McKeon

Couverture Tout ce qui est solide se dissout dans l'air

Pourquoi je l’ai choisi:

J’avais très envie de découvrir un pan de l’Histoire sous forme romancée. Ce livre de la rentrée littéraire était tout indiqué!

Synopsis:

Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins.
Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne et tente de faire oublier son passé de dissidente.
Dans un hôpital du même quartier, un chirurgien s’étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé.
Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l’aube, une aube rouge, magnifique, presque inquiétante de beauté.
Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. La vie de ces quatre personnages va changer. Le monde ne sera plus jamais le même.

Les personnages:

S’il est vrai que Maria, Grigori ou encore Evgueni étaient des personnages intéressants, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à eux. Il m’a manqué ce petit geste d’émotion, un petit côté un peu trop froid qui font qu’on passe à coté de ce lien. Ca n’enlève rien à la qualité du texte, mais j’aurais aimé avoir plus de connexion avec tous ses personnages.

Ce que j’ai ressenti…Une immense tristesse…

Le mot est faible: tristesse.  J’ai ressenti une vague de désarroi devant cet évènement catastrophique qu’a été Tchernobyl. Les bras m’en sont tombés, quand on voit la gérance de cette catastrophe planétaire. J’ai pensé à cette image, de poussières reléguées sous le tapis, espérant qu’on n’y voient que du feu. Mais le feu, avait cette ampleur que jamais auparavant on avait vu, les conséquences pires que ce qu’on pouvait imaginer.

L’auteur nous transmet tout cela dans ses pages, cette envie d’étouffer cette explosion de la part du gouvernement, et rend hommage à ses tas d’innocents qui y sont morts, condamnés,  par ses jeux de pouvoirs et d’incompétences politiques. C’est avec émotion et cœur serré qu’on plonge dans ses pages. L’impact de ses mots rend encore plus vibrante, la déferlante qu’on se prend en pleine poire, comme si elle reprenait vie une seconde fois.

Encore trop jeune à l’époque des faits et malgré tout ce qu’on peut entendre ça et là, j’ai fait beaucoup de recherches personnelles, grâce à cette lecture,  sur cet évènement, et j’ai été contente de voir que l’auteur s’en tenait aux faits réels, essayait de nous donner derrière la fiction, la teneur d’une vérité effroyable. J’y ai vu une volonté de donner aux générations de maintenant, un regard nouveau, mais aussi un regard éclairé vers ce passé, pour que plus jamais un tel cataclysme arrive encore.

S’il est vrai que le sujet ne manque pas de noirceur, il y a une chose qui se dégage de ce livre: c’est la poésie qu’elle renferme. Milles explosions de couleurs et de sonorités vous abreuvent pour donner une beauté sans pareille. L’écriture de cet homme est belle, imagée, profonde, magnifique. J’ai apprécié de connaître sous ses mots, un site époustouflant: Les Sept Géants de l’Oural.

Nous sommes des masses liquides avec nos marées, nos tourbillons, nos courants sous-marins. p41

En bref, j’ai énormément apprécié cette lecture. La délicatesse de la plume en duel avec l’horreur de cette histoire. L’antagonisme permanent de la beauté qui côtoie toujours la laideur. Tout un monde de contraire sur une seule planète.

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 8/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Babélio et sa Masse Critique, ainsi que les éditions Belfond pour cette lecture bouleversante!

En Féérie, il brille quelques poussières…

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