Le chien noir, Lucie Baratte.

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Synopsis:

Il était une fois un conte obscurci, englouti par un océan de ténèbres, qui gisait tout au fond du foyer des histoires, étouffé en secret sous le gris de la cendre. Dans un pays lointain, la jeune Eugénie est mariée de force au mystérieux Roi Barbiche par son père. Commence alors pour elle un voyage aux confins du monde, qui l’entraînera dans un château rempli de noirceur. Pensé à la fois comme une relecture de Barbe Bleue, une réponse littéraire aux contes des Précieuses du XVIIIe siècle et aux romans magiques d’Angela Carter, Le chien noir s’inscrit dans une histoire féminine de la littérature. Celle d’Anaïs Nin, de Mary Webb, en passant par les sœurs Brontë ; des actrices qui refusent l’ordre établi et le bousculent par l’expression d’un désir éclatant. La mise en lumière de l’étrangeté personnelle devient ainsi une arme d’émancipation.

Ce que j’ai ressenti:

Il était une fois…

Il était une fois un conte né des profondeurs caverneuses de l’humanité. Engendré d’un mythe dévoyé à la force du songe.(…) Il attendait les premières lueurs d’un matin pâle qui chuchotent à l’oreille du rêveur: le cauchemar n’est que le prolongement de ton âme.

Il n’y aurait pas eu autant de « Il était une fois… », s’il n’y avait pas eu autant de fois, toutes sortes d’injustices éhontées, de tyrannies sombres, de libertés bafouées…C’est parce qu’il y a eu de terribles actes dans l’Histoire des hommes, (et peut être plus encore dans l’Histoire des femmes), que le conte s’est fait lumière dans la société pour exorciser le Mal sous toutes ses formes…Et ce fameux « Il était une fois.. » est devenu alors, formule magique…Pour la rêveuse que je suis, ce genre particulier de lecture, m’attire irrésistiblement…Imaginez un peu ma joie de découvrir un conte gothique avec cet univers intense de Noir…Une onde de choc entre sublime et peurs viscérales, entre beauté envoûtante et effroi ancestral, c’est tout le charme du Noir qui opère en ces pages… Je n’ai pas hésité une seconde à faire rentrer Le chien noir dans mon monde féerique et c’est une adoption réussie!

J’ai été happée. Encore plus efficacement qu’un trou noir aurait pu m’absorber, Lucie Baratte avec cette revisite audacieuse et profonde, m’a happée dans les lignes noires de son livre. Une fantastique aspiration…Le chien noir reprend tous les codes du conte et quelques brides sauvages de ces meilleures légendes pour en faire une histoire troublante…Entre magie et ténèbres, le noir s’immisce en nos intérieurs…Le chien noir, c’est une princesse en détresse qui devra suivre un cheminement très sombre entre rêves et cauchemars, pour trouver la lumière en cet univers cruel et sans pitié…C’est tout un symbolisme fascinant où la part sombre des hommes se dessine en relief sur les murs, la bête dans un recoin attend son heure et le Mal plus mauvais que jamais, s’habille d’une couronne…Et cette princesse, Eugenie, apprendra de leur noirceur pour s’en faire lumière, non sans peine…

Il était plusieurs fois la nuit, les larmes et l’entrave aux libertés, il serait peut-être temps qu’il y est plusieurs fois le temps des princesses révoltées…Lucie Baratte ouvre la voie à ce temps de princesses émancipées et ses chemins de volutes noires sont beaux autant que fascinants…Dans une plume superbe en mixant les influences rétro et modernes, elle nous offre un conte magnifique. Intensément fort. Un petit joyau de noir.

Il était une fois, une fée qui avait eu un tel coup de cœur pour un conte gothique qu’elle en retranscrit sur les parois de son imaginaire des pans entiers de ses mots, qu’elle en apprit des fragments qu’elle colla sur ses lèvres, et par on ne sait quelle magie, elle eu une tache de noir qui apparut sur sa joue…La fée la chérit avec une tendresse infinie…Et quiconque venait en son royaume de féerie, pouvait voir gambader Le Chien Noir…

Ma note Plaisir de Lecture 10/10.

L’histoire d’un cœur qui apprit à battre, Allison.L.Kennedy.


Synopsis:

Marie grandit dans une ville merveilleuse où planent des cerfs-volants comme des oiseaux de paradis. Elle a pour ami Lanmò, un serpent doré aux yeux rubis qui terrifient les hommes. Lui n’a jamais aimé que cette enfant. Bientôt, la ville de Marie s’attriste, quand les bombes s’abattent et que le spectre de la guerre la dévore.
Le puissant Lanmò aurait-il commis une imprudence en s’attachant à un être si fragile ? Et si cette humaine au destin vacillant recélait un précieux mystère ?


Ce que j’ai ressenti:

Quand plus aucun cerf-volants ne voleront au-dessus des toits. Quand les rues seront devenues toutes silencieuses. Quand les buildings deviendront des tas de gravats abandonnés. Quand les villes et les nations seront tombées de la main de l’homme…

Alors, s’il te plaît, à ce moment là, raconte-moi une histoire de cœur.

S’il te plaît. Raconte-moi encore L’histoire d’un cœur qui apprit à battre. Je l’écouterai bien encore une fois, ce conte sensible et magnifique qui parle d’une ville empreinte au chaos, on ne sait où elle se trouve, mais quelle importance…C’est cette fable simple et fabuleuse que je voudrais réentendre puisqu’elle nous parle avec douceur, des aléas de la vie.

Parce que cette petite fille Marie et cet immensément beau Lanmò m’ont touché avec leur amitié non-conforme, avec leur exquise complicité, avec leur façon de s’apprivoiser l’un et l’autre, au fil du temps. Ils égayent de leurs présences, cette ville qui se meurt. Ils prennent une telle prestance dans nos cœurs, qui le font battre avec une, plus poétique intention.

Ce n’est pas mon genre de faire des promesses. Mais je promets que je m’arrêterai dans ce petit bout de jardin, je n’y ferai même pas un pas, et je laisserai mes pensées vagabonder encore avec cette adorable enfant et son ami doré. J’apprendrai de leur sagesse et de leur innocence, je lancerai des rêves heureux et je pleurerai sur les écailles des serpents. Je laisserai l’amour terrible me prendre entière, je lui laisserai mon cœur s’il en veut bien. Ça serait étrange mais sait-on jamais, je lui laisserai quand même…Parce que sentir battre son cœur, c’est beaucoup trop extraordinaire pour passer à côté de cette sensation. Peut-être que j’essaierai de réapprendre à aimer les hommes malgré leurs défauts comme l’ont si bien fait Lanmò et Marie…

Et puisque certains mangent à leur faim quand d’autres non. Et puisque certains tuent pour de faux prétextes quand d’autres essayent de survivre avec de faux espoirs. Et puisque les villes ne conviennent qu’aux oiseaux et non plus aux gens…Mais aussi puisque, tant qu’il y aura des enfants pour regarder le monde avec amour. Mais tant qu’il y aura des animaux pour s’entourer à leurs petites mains. Mais tant qu’il naîtra des amitiés hors du commun pour dépasser les torts de la vie…Alors peut être que…

Alors il sera sûrement venu, le temps d’aller apprendre à faire battre son cœur, quand penses-Tu?

Allez, s’il te plaît, raconte-moi L’histoire d’un coeur qui apprit à battre…Juste comme ça. Par pur plaisir. Elle est tellement jolie. Dessine-moi même un monde meilleur, Allison.L. Kennedy avec un serpent qui parle et une petite fille aventurière…Et n’oublies pas d’y mettre ce petit quelque chose de merveilleux, terrible et étrange qui en fait toute la magie.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Emmanuelle ainsi que les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Salina, Laurent Gaudé

Couverture Salina - les trois exils


Synopsis: 

Qui dira l’histoire de Salina, la mère aux trois fils, la femme aux trois exils, l’enfant abandonnée aux larmes de sel ? Elle fut recueillie par Mamambala et élevée comme sa fille dans un clan qui jamais ne la vit autrement qu’étrangère et qui voulut la soumettre. Au soir de son existence, c’est son dernier fils qui raconte ce qu’elle a été, afin que la mort lui offre le repos que la vie lui a défendu, afin que le récit devienne légende.
Renouant avec la veine mythique et archaïque de La Mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé écrit la geste douloureuse d’une héroïne lumineuse, puissante et sauvage, qui prit l’amour pour un dû et la vengeance pour une raison de vivre.


Ce que j’ai ressenti:

  • Le charme d’une veillée…

Laurent Gaudé nous captive, le temps d’une histoire, le temps de quelques pages pour partir dans une terre reculée, un désert ardent, où naît, un jour, Salina. Il y a une puissance dans les mots et dans le désir de transmission, qui fait que le temps s’étire, et le conteur Gaudé, presque avec une magie d’antan, anime cette veillée autour des trois exils de cette femme. Il y a des ombres sombres et des couleurs lumineuses dans cette parole d’au revoir.  A poser ainsi dans le recueillement, la vie d’une mère, on est absorbé par les cycles de sa souffrance, et on ne peut qu’admirer la force de sa volonté, l’étendue de sa vengeance, le souffle de ses amours. Et le temps d’un soir, on est captivé par le rayonnement de ce conte, qui s’inscrit dans l’intemporel puisque ce n’est rien de moins qu’un fils qui raconte l’histoire de sa mère. Un cycle oral et une histoire de plus, pour mieux comprendre la folie des hommes…

« Il doit mordre la vie, l’éprouver, la crier pour ne pas risquer de rester du côté des morts. »

  • Une histoire de larmes.

Comme si son prénom l’avait prédestinée, une sorte de malédiction dès le baptême de sa mère adoptive, Salina est empreinte du sel des larmes. Des larmes qui abreuvent la terre qu’elle foule, des larmes pour une solitude écrasante, des larmes qui sont le manifeste de son passage sur ses dunes et pourtant, elle les garde en elle toutes ses larmes pour devenir vengeance, faire naître colère et obtenir rédemption… Elle a tant perdu au cours de sa vie: son identité, son innocence, sa jeunesse, sa féminité. Condamnée à l’exil, 3 fois. Un destin de femme saisissant: taillé dans le sang de ses blessures, enivré par la chaleur écrasante, pulsé par les vents de poussière. Et, finalement, les larmes c’est nous qui les verseront…Salina, la belle. Salina, l’insoumise. Salina, la légende.

« On leur a dit que Salina était le nom du malheur, que Salina était le nom de ce qui s’était abattu sur le village avec la voracité d’une nuée de sauterelles. On leur a appris depuis toujours que Salina n’était pas un nom à prononcer mais à cracher. Alors c’est ce qu’ils font : ils crachent, se pressent sur ses talons, grondent dans son dos. »

  • Une poignée de lignes envoûtantes…

La beauté de ce texte réside dans sa poésie fascinante et la bienveillance de ce fils, Malaka, qui se fait porteur d’amour. J’ai aimé partir vers cet autre ailleurs imaginaire, ressentir l’énergie de cette femme forte qui se révolte face à la haine, au rejet de l’étranger, à la condition de la femme dans ces contrées reculées. Salina m’a envoûtée le temps d’une lecture, et je lui souhaite un repos bienfaisant, après une vie si tumultueuse.

« Il croise son regard mais ne comprend pas que c’est le regard d’une mère qui découvre que son enfant ne lui appartient plus tout à fait. »

 

 

Ma note Plaisir de Lecture  9/10

Au coeur de la folie, Luca D’andrea.


Synopsis:

Italie, hiver 1974. À bord d’une Mercedes crème, Marlene fuit à travers le Sud-Tyrol. Elle laisse derrière elle son mari, Herr Wegener, et emporte les saphirs qui lui avaient été confiés par la puissante mafia locale. Alors que, devenu fou, il retourne la région pour la retrouver, Marlene prend un mauvais virage et perd connaissance dans l’accident. Simon Keller, un Bau’r, un homme des montagnes, la recueille et la soigne. Marlene se remet petit à petit dans un chalet isolé, hors de portée de poursuivants pourtant infatigables, et fait un jour la connaissance de Lissy, le grand amour de Simon Keller. Entre huis clos des sommets et traque mafieuse en Italie, Au cœur de la folie nous entraîne dans une spirale de frayeur, à la suite de personnages d’une noirceur fascinante.


Ce que j’ai ressenti :

 

  • Au coeur…Des Légendes.

Les légendes ont une magie intemporelle qui interagissent avec nos rêves d’enfants, mais aussi nos plus grandes peurs…Les angoisses intangibles de cet age innocent, feront les adultes de demain…J’aime tellement quand une histoire mêlent la puissance évocatrice des contes à un thriller psychologique intense. Au Coeur de la Folie de Luca D’Andréa, est une histoire à couper le souffle, à vous glacer les sangs, à vous filer des sueurs froides. Une jolie réussite qui se confirme après le très bon roman de cet auteur: L’essence du Mal. On revisite, dans ses montagnes enneigées, deux légendes très fortes du Vulpendigen et des Kobolds. C’est à en trembler de peur…Et c’est forcément délicieux d’avoir des frissons d’angoisses remisnescentes avec des personnages aussi affreux qui ont su traverser les siècles…Dans ce petit maso, entre solitude et silence, les créatures fantastiques pourrait bien venir hanter plus ardemment, ces êtres perdus…Sans compter, que Lissy veille…

« L’homme ne désire pas ce qu’il voit.
L’homme désire ce qu’il imagine. »

  • Au coeur…du Cercle Parfait.

On est au cœur d’une société secrète et de ses déploiements armés, au cœur de la violence et des esprits perturbés, au cœur de la corruption et d’un vol de saphirs maudits…Un thriller rythmé aux doux sons des vengeances et de la traque sans répit. Au cœur même des cercles vicieux de l’argent et de ses spirales exponentielles de conséquences fâcheuses…Avec une plume incisive et hypnotique, Luca D’Andréa maîtrise ses effets entre paranoïa et peur sourde, pour un huis-clos aux cercles concentriques qui vous prend aux tripes, pour ne plus vous lâcher. La peur et l’angoisse, comme seule compagnie…Et bizarrement, une faim tenace et terrible qui va vite devenir contagieuse… Vous dévorerez ce livre aussi goulûment que la douce Lissy…Je n’ai pas pu décrocher, une fois lancée, dans la fuite aux côtés de Marlene, j’étais captivée par le style et l’ambiance sombre, qui se dégage de cette histoire…

« Le monde grouille de signes, de miracles et de mystères. »

  • Au coeur… de la Folie.

Si l’auteur joue autant avec nos nerfs, qu’avec les petits lutins, il orchestre aussi, tout son roman autour des vertiges psychologiques. Il explore toutes les failles du conscient et de l’inconscient, des dérives de la solitude, des liens du sang empoisonnés, et des traumatismes qui régentent toute une vie…Un thriller bien plus puissant qu’une simple chasse à l’homme, bien plus fantastique qu’une histoire d’amour à l’agonie, bien plus mordant qu’un croc de truie, bien plus retors qu’une mafia déterminée…C’est cela, et bien plus…Tous les ingrédients d’une bonne recette étaient là, pour que je sois accro à ses lignes, aussi affamée que Lissy, et c’est sans doute dans un accès de folie, que je vous avoue, avec une voix très insistante, avoir eu, un coup de cœur pour Au coeur de la Folie

« Si on est vivant, c’est grâce au destin. Or on ne crache pas au visage du destin. »

 

Ma note Plaisir de Lecture  10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Clémence ainsi que les éditions Denoel pour l’envoi de ce livre! Ce fut une lecture captivante!

 

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L’archipel du Chien, Philippe Claudel.

Couverture L'archipel du chien

Pourquoi je l’ai choisi:

Ce choix de lecture a tenu aux avis de la blogosphère. J’ai essayé de lire à chaque fois en diagonale pour ne pas me spoiler l’intrigue, mais j’ai vu que ce livre a fait moult Coups de cœur, alors forcément, j’étais curieuse…Et, cette couverture est tellement jolie…

Synopsis:

« Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se produire. Ce fut déjà et cela dès l’aube une chaleur oppressante, sans brise aucune. L’air semblait s’être solidifié autour de l’île, dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait ça et là l’horizon quand il ne l’effaçait pas : l’île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient liquides. Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d’une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits. On ne pouvait y jouir d’aucune fraîcheur. Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu se dire qu’on l’avait rêvée, ou qu’elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d’heure en heure l’odeur s’affirma. Elle s’installa d’une façon discrète, pour tout dire clandestine. »

Les personnages: 

Ils sont tous désignés selon leurs fonctions. Le Curé, le Maire, l’Instituteur…Et pourtant, malgré cette absence de personnalisation avec un nom/prénom, ils ont beaucoup de personnalité. Dans chacun, on pourra reconnaître les qualités et défauts des hommes, plus encore de cette manière, m’a t-il semblé, car ils incarnent les espérances dont ils sont tous revenus…Le curé dans sa foi, l’instituteur dans son enseignement, le Maire dans son pouvoir, le Commissaire dans sa mission…

Ils sont tous géniaux, mais j’ai eu une petite préférence cependant pour le Commissaire, parce qu’il est impossible d’être aussi odieux, mais de l’être, avec autant de panache….

Ce que j’ai ressenti:

 » Et je viens en un lieu où la lumière n’est plus. » Chant IV L’enfer de Dante. 

L’Archipel du Chien, c’est toute une poésie sombre, un ensemble d’îles où, l’ombre des poètes se glisse entre les pages et dorment tranquillement sur ses plages désertes et hostiles. Philippe Claudel saisit en plein vol toute une beauté infernale, et nous conte une grande histoire, avec une plume renversante de tremblements émotionnels intenses. Un roman magnifique! L’incipit de ce roman est sublime, vivant, vibrant, tellement bouleversant… Il donnera le ton, avec mystère et efficacité, pour une prise de conscience aiguë sur les maux de nos jours…Si j’ai mis cette citation de Dante, c’est parce que j’ai trouvé qu’il y avait dans cette ambiance, comme une réminiscence des premiers chants de La Divine Comédie. Je suis très sensible à la poésie, j’adore la dénicher dans les œuvres contemporaines, alors forcément, cette lecture est une fulgurante découverte. Elle est imprégnée de courants inspirés, insufflée de vents marins tempétueux, incandescente de vibrations terrestres et poisseuse de sentiments humains égarés…Un imbroglio entre beauté et drame contemporain.

« La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous ils possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui la révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides. Alors quand ils la contemplent pour la première fois, dans le secret de leur conscience, ils en sont horrifiés et ils frissonnent. »

Parce qu’elle est intemporelle et perdue dans des mers oubliées, cette histoire peut se lire comme un conte moderne, une fable noire qui met en relief les flux migratoires du désespoir, et dénonce l’indifférence honteuse de ceux qui y en sont confrontés. Triste, sombre, magnifique, nécessaire, universel. Une histoire pour qu’enfin les mentalités changent, pour un devoir de mémoire plus investi, pour que chaque vie compte. L’Archipel du Chien a un environnement inhospitalier, une ambiance qui s’assombrit à l’instar de ses habitants, un lieu de perdition que Philippe Claudel nous décrit à force de tourments venteux et d’éruptions colériques. La Nature même devient le reflet de ses âmes sombres, et elle décide, dans un dernier souffle de rébellion, de déverser ses catastrophes climatiques, vomissant sa lave incandescente sur la lâcheté des hommes…

« Le Chien crache des saisons inhumaines. » 

Ce livre est un véritable coup de cœur, un coup de foudre dont chaque lecteur passionné espère, quand il se perd dans les mers de son imaginaire. L’Archipel du Chien est une belle destination, pour aller s’échouer sur ses plages noircies d’encre lyrique…Il m’a touchée par ses thèmes volcaniques et renversée par sa poésie sensible…Intelligent dans la forme et le fond, il se dégage de ses pages, une intensité sinistre d’avenir teinté de trop d’égoïsme tout autant, qu’un joli espoir utopique…Une lecture entre ombre et lumière, un petit diamant noir étincelant!  Peut être que si, plus de monde écoutait « la voix », on verrait venir un peu plus de clarté sur le squelette du Chien…On peut toujours aboyer, heu, rêver…

« Pourquoi dis-tu que c’est un rêve? » 

Ma note Plaisir de Lecture  10/10

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J’ai acheté et fait dédicacer ce livre lors de la manifestation littéraire de Oh les Beaux Jours! à Marseille. Il prend encore pus de valeur à mes yeux, ce coup de coeur, parce que cette journée était mon cadeau de fête des mères, et que cette rencontre littéraire, était un moment en famille…Un souvenir inoubliable.

A Marseille, se déroule un festival de littérature qui compte des manifestations musicales et artistiques, des entretiens avec des auteurs et autres réjouissances autour de la lecture. C’est la deuxième année que se déroule ces frictions littéraires, et cette fois-ci, je tenais à assister au grand entretien Les beaux jours avec Philippe Claudel, dans une des plus belles bibliothèques: L’alcazar.

Ce fût une conférence très intéressante qui nous présentait les problèmes des prisons, des droits et des devoirs de ses hommes condamnés, des migrants et des difficultés des associations à subvenir aux besoins humanitaires depuis la dissolution de la Jungle de Calais…C’était un entretien passionnant!

J’ai passé un super moment à écouter Philippe Claudel, il a une voix captivante. Quand il nous a lu les premières pages de son livre ou même son poème Golden Silence, qu’il a écrit à cette occasion, c’était un moment suspendu, magique. J’ai été ravie d’assister à cet entretien, et j’ai rencontré un homme généreux, tourné vers son prochain, sensible et peut être tout simplement, plein d’humanité.

Je n’ai pu faire qu’un seul rendez-vous sur la cinquantaine de proposés, mais quelle rencontre!  J’essaierai pour l’année prochaine de multiplier ses moments, car c’est toujours plus intéressant de voir et de parler avec des personnes aussi passionnantes que ce Monsieur.

 

Glacé, Bernard Minier.

Couverture Glacé

Pourquoi je l’ai choisi :

Comme ça faisait trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps qu’il traînait dans nos PAL, nous nous sommes motivées à trois, cette fois ci pour faire enfin un sort à ce pavé Glacé. On sentait bien qu’il serait bien de le lire en hiver, pour rester dans l’ambiance, mais bon, le printemps n’a pas voulu s’installer… Donc c’est bien les pieds gelés et le plaid sur le corps que nous nous sommes jetées dans la poudreuse, en ouvrant ce livre….

Lu avec :

 

Synopsis:

Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée. Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée. Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ? Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

Ce que j’ai ressenti:

*G*ooooooooo! Le top départ a été lancé, et bien sûr, il vaut mieux se dépêcher de lire avec ces copinautes de lecture! En plus, Bernard Minier, maîtrise bien l’effet page-turner, alors finalement, ça a bien carburé dans les chaumières pour dégommer en un clin d’oeil ce petit pavé de 720 pages…Il est grand temps de se réchauffer au plaisir de lire ensemble, le premier tome qui met en scène le Commandant Servaz, personnage récurrent de ses thrillers de grands frissons…Le premier de la série qu’on compte bien faire passer dans nos grilles d’émotions, et certainement pas le dernier, au vu de nos ressentis communs!

A quoi rêvaient ces monstres, la nuit, dans leurs cellules? Quelles créatures glissantes, quels fantasmes nourrissaient leur sommeil?

*L*a petite touche de plaisir exquis a été sans aucun doute, cette ambiance teintée de féerie. Ça a été pour moi, la crème de la crème.  L’auteur réussi à non seulement créer une ambiance glacée de beauté cristallisée, tout en y insérant, de la fantaisie de conte de fées. Ici ou là, se glisse dans le décor  une Alice, un Perrault, un Grimm un Chaperon, qui renforce en atmosphère mi-inquiétante/ mi-fabuleuse des montagnes pyrénéennes. J’ai été époustouflée devant les descriptions de ces paysages silencieux et blancs, et de retrouver autour de ces lieux inquiétants, un reste de magie ancestrale inspirée de ces références enfantines…

Il se demanda s’il existait une ivresse des cimes. La beauté et la sauvagerie du site le frappèrent. Cette solitude minérale, ce désert lumineux et blanc.

*A*vec l’originalité de ce premier meurtre, je dois dire que cela intrigue fortement… On se rend bien compte que la cruauté n’a pas de limites en ce monde et j’ai trouvé les scènes de crimes saisissantes. Il y avait un vrai jeu de mise en scène et de « spectacle » carrément glaçant d’effroi. Le temps est comme arrêté face à l’horreur de ses crimes violents, et il reste toujours ce soupçon de malaise avec l’ombre de cet hôpital psychiatrique et ses dangereux pensionnaires…On galope de pistes en pistes, certaines plus abruptes que d’autres, et les cordes ne sont pas loin de se resserrer pour les deux protagonistes qui évoluent dans leurs domaines de compétences…Le danger est partout, de tous les instants, et la paranoïa est intimement liée à ces étrangetés surgies du grand froid…

« Le monde était devenu un immense champ d’expérimentations de plus en plus démentes que Dieu, le diable ou le hasard brassaient dans leurs éprouvettes. »

« *C*herchez le blanc« , c’est ce que Servaz découvre dans cette enquête, mais nous, en tant que lecteurs, ce sont les ombres noires qu’il nous faudra dénicher. Celles qui s’immisce dans les esprits, celles qui s’invitent dans la nuit, celles qui pourrissent les liens, celles qui détruisent les empires, celles qui brisent l’innocence…La richesse de ce roman est dans tous les éclats de lumières sur des phénomènes de société et quelques dérives politiques mais aussi dans les failles encaissées des domaines de la santé. La pureté du blanc est salie par une avalanche d’êtres sombres, et c’est ce qui rend ce thriller proprement effrayant!

Ces jeunes, on leur vendait du rêve et du mensonge à longueur de journée. On les leur vendait: on ne les leur donnait pas. Des marchands cyniques avaient fait de l’insatisfaction adolescente leur fonds de commerce. Médiocrité, pornographie, violence, mensonge, haine, alcool, drogue – tout était à vendre dans les vitrines clinquantes de la société de consommation de masse, et les jeunes étaient une cible de choix. 

*E*t, voilà…C’est la fin de cette lecture commune! Nous avons tremblé de peur, nous avons frissonné de froid mais nous avons surtout été bluffé par la plume et le talent de cet auteur! Il était grand temps que nous découvrions ce Bernard Minier que la blogosphère nous vantait tant!  Elle est quand alors, la prochaine lecture commune???! Même plus peur de ces pavés de plus de 700 pages, puisque nous avons adoré en coulisses faire mille et une hypothèses et pousser quelques coups de gueules ou cris d’angoisse…Trop impatiente de refaire un partage aussi intense, et une lecture aussi captivante!

Ma note Plaisir de Lecture  9/10

Spooky, Les Contes de Travers. Elian Black’Mor/ Carine M.

Spooky & les contes de travers : Pension pour monstres par Black`Mor

Pourquoi je l’ai choisi: 

Instagram et surtout la communauté Bookstagram est plein d’échanges et d’amitiés riches, et enrichissantes…Repérant cette petite merveille pour ma Princesse, sur le compte d’une copinaute passionnée (Steph-croqueuse-de-livres), une autre, ma douce Vuottomarie, me l’envoie par Magie…J’ai été très touchée et je profite pour la remercier encore! Elle vient d’ouvrir un Blog passionnant  Evasion Polar,  où les polars et thrillers se tirent la bourre, et je vous invite vivement à passer dans son petit monde!

Synopsis: 

Bienvenue à Londres dans la plus prisée des pensions pour monstres, tenue depuis peu par mes oncles, les célèbres Trois Petits Cochons.
Au programme : du tourisme bien sûr, un zeste de Rock’n’Roll et surtout beaucoup de mystère… Normal me direz-vous, car Londres est la capitale de l’étrange et c’est bien cela qui m’arrange.
Je m’appelle SPOOKY. Je viens du Pays des Contes de Fées et j’adore les histoires à faire peur !
Toc ! Toc ! Le Petit Chaperon Rouge vient de frapper à la porte
avec ses valises et son petit pot de beurre… mais pensez-vous qu’ici,
tout le monde l’aimera autant que sa grand-mère ?

Ce que nous avons ressenti: …Deux monstrueux Coup de Coeurs… 

Pour une raison obscure ma fille et moi, nous aimons les ambiances faites de fantômes et de monstres (je ne vous raconte pas combien de fois, nous avons regardé notre cher Jack Squellington et autres œuvres hantées à la Tim Burton), j’étais donc très impatiente de faire découvrir cette lecture à Princesse…

C’est un coup de coeur pour Maman, mais surtout pour Jazzelfique qui je cite « Maman, c’est le meilleur des livres de ma bibliothèque » ou encore « C’est mon livre préféré ». Voilà, comme ça c’est dit, et je pense que cela fera plaisir à ma douce amie, et sans doute aux auteurs de cet album graphique…Ni une ni deux, en voyant la magie s’allumer dans ces yeux et l’euphorie à lire ces pages, j’ai bien sûr été immédiatement chercher la suite des aventures de cette Spooky…Mais cela, ça sera pour une prochaine fois…

Miroir, mon beau miroir! (Deux fois*) 
Dis-moi ce qui se cache dans le noir!

Alors pourquoi il nous a autant plu??! Déjà, parce que Spooky c’est une Princesse des temps modernes, exit les cheveux longs bien peignés et les paillettes rosées, elle a du style, la jolie Spooky, très gothique et plutôt hyper branché…Une mini princesse vampire, totalement déjantée et recréant à coup de crayons malicieux, des histoires à faire peur, sur son Journal Intime très spécial…Une petite nana bien espiègle et pleine d’imagination, incorrigible et mignonne qui, avec ses grands yeux, nous fait voir autrement le royaume des Contes de fées…

Ensuite, et bien le côté Roc’n’Roll forcément! Il faut les voir ses 3 petits cochons avec leurs blousons en cuir. Nous avons adoré cette ambiance décalée, musicale et cette originalité rebelle qui traîne dans ce monde. Tout est dans l’air du temps, frais et pétillant, on est surpris par le fond et la forme de cette lecture, et tous les petits détails tatoués en des lieux étranges…Sans compter que l’humour et autres impertinences, est de toutes les pages…

Tadoum Wagoom

Enfin, l’effet monstrueux a été plus qu’efficace! Nous avons adoré nous balader de chambres en chambres, de rencontrer tout un pataquès de monstres , et puis, cette revisite originale et follement cauchemardesque des plus grands contes. Cette pension a d’incroyables pensionnaires, mais n’est pas Monstres qui l’on veut bien croire…Sombre mais délicieusement charmant!

Ici les monstres ne dorment pas sous les lits, mais SUR les lits !

Ce sont certainement des contes de travers et carrément Non Approuvé par The Fairy Code Autority mais il a fait fureur dans notre petit monde de féerie, et il a été un moment très tendre entre fous rires et émerveillement durant notre précieux rendez-vous elfique Mère/Fille de l’Histoire du Soir.

 

 

Notre note Plaisir de Lecture Shinning-Butterfly-Fairy-Wallpaper-fairies-10270471-1024-768 10/10

Histoires Extraordinaires, Edgar Allan Poe. (LC avec Cannibal Lecteur).

Couverture Histoires extraordinaires

Synopsis:

« Edgar Poe aime à agiter ses figures sur des fonds violâtres et verdâtres où se révèlent la phosphorescence de la pourriture et la senteur de l’orage. » Baudelaire

Ce que j’ai ressenti:…Un chant d’Halloween…

 

♫ Je m’ baladais sur Halloween, le cœur ouvert à l’inconnu,
J’avais envie de lire des Histoires Extraordinaires, d’un grand Monsieur,
Pas avec nimporte qui, et ce fut toi,
Ma binomette qui m’accompagna,
Il suffisait de te le proposer, pour te tenter!♫

 

♫ ô Champ-Poelysé, ô Champ-Poelysé,
Dans l’obscur, à la chandelle, A minuit, et en amies,
Il y a tout ce que vous voulez, ô Champ-Poelysé.♫

♫Tu m’as dit « Je m’ennuie, viens ma Fée,  changeons d’avis »…
Alors je t’ai dissuadée, on a parlé, on a continué
Et l’on a même pas penser à abandonner…♫

 

♫ ô Champ-Poelysé, ô Champ-Poelysé,
Dans l’obscur, à la chandelle, A minuit, et en amies,
Il y a tout ce que vous voulez, ô Champ-Poelysé. ♫

♫Hier soir, on a lu et ce matin, sur nos blogs,
Des treize Histoires, fantomatiques ou endiablées,
Il y a eu deux incroyables amies qui chantent leurs avis…♫

 

 

♫ ô Champ-Poelysé, ô Champ-Poelysé,
Dans l’obscur, à la chandelle, A minuit, et en amies,
Il y a tout ce que vous voulez, ô Champ-Poelysé. ♫

Cinq sur treize, c’est le petit score qui ressort de cette appréciation. Lire des Classiques, c’est bien, mais nous ne sommes pas à l’abri d’une déception…Je garde donc un avis mitigé sur l’ensemble de ce recueil, mais quand même, curieuse de découvrir plus de Poe, plus de fantastique, plus d’horreur…

J’ai adoré:

  • Manuscrit trouvé dans une bouteille
  • Une descente dans le maelstrom
  • Ligeia

Je les ai adoré, car c’est exactement ce que je recherchais quand j’ai décidé d’ouvrir ce recueil. Des Histoires Extraordinaires qui me fasse frémir d’horreur ou de frissons…Je les ai adoré dans leur champ lexical, dans leur chute, la poésie des mots,  vers les univers qu’ils ouvrent, et les possibilités infinies du fantastique. En cela, je pense n’avoir pas perdu mon temps, avec cette lecture! On sent un style plus noir, plus prononcé dans ses deux Histoires de mer, alors que Ligeia, est passionnée, vibrante d’amour…

J’ai apprécié :

  • Le scarabée d’or
  • La vérité sur le cas de M.Valdemar

J’ai passé un bon moment avec ses deux là, avec le petit coté « canaille » de conte de pirates, et l’étrangeté d’un corps non-mort…Recherche au trésor et fine ligne entre vie et mort, il n’en faut pas plus pour éveiller ma curiosité!

Pour le reste, je n’y ai pas trouvé de plaisir, ou mes attentes de lectrice étaient toutes autres…Loin de moi, l’idée de critiquer défavorablement des textes qui ont traversé le temps, mais pour ma lecture horrifique spéciale Halloween, ses treize textes prometteurs se sont révélés inégaux, voire ennuyeux. Je ne regrette pas cette lecture pour autant puisque Edgar Allan Poe est une référence dans le milieu littéraire, et je souhaitais me faire mon avis sur touts les clins d’œil que je peux voir lors de mes lectures de SF. Je souhaite donc découvrir ses autres textes, et surtout sa poésie.

Ma note Plaisir de Lecture  6/10

 

Titre : Histoires extraordinaires

Auteur : Edgar Allan Poe
Édition : Le Livre de Poche (1972)
Publication originale : 1856

Résumé :
Histoires extraordinaires est un recueil de nouvelles écrites par Edgar Allan Poe, puis traduites et réunies sous ce titre par Charles Baudelaire en 1856.

Edgar Poe aime à agiter ses figures sur des fonds violâtres et verdâtres où se révèlent la phosphorescence de la pourriture et la senteur de forage. – Baudelaire.

Ce volume contient :

  • Double assassinat dans la rue Morgue (1841)
  • La Lettre volée (1845)
  • Le Scarabée d’or (1843)
  • Le Canard au ballon (1844)
  • Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall (1839)
  • Manuscrit trouvé dans une bouteille (1833)
  • Une descente dans le Maelstrom (1841)
  • La Vérité sur le cas de M. Valdemar (1845)
  • Révélation magnétique (1844)
  • Souvenirs de M. Auguste Bedloe (1844)
  • Morella (1835)
  • Ligeia (1838)
  • Metzengerstein (1832)

Critique par Cannibal Lecteur: ici!
Histoires extraordinaires ? Histoires extraordinaires ? J’t’en foutrai, moi, des histoires extraordinaires !

Lorsque ma binômette de lecture, Stelphique, me proposa de lire un roman de Poe pour Halloween, je fus emballée et je lui répondis « oui, je suis pour ».

Bon, je suis aussi toujours partante pour une LC avec Stelphique, même si elle me proposait une daube du genre de « merci pour ce moment des 50 nuances Twoilette », je dirais encore « Oui j’en suis !! ».

PS : Stelphique, si tu me fais pareille proposition, je descendrai dans le Sud te régler ton compte à coup de cappuccino périmés !

Poe est un grand auteur, mais là, je me suis ennuyée durant ma lecture, soupirant sans cesse, ayant l’impression de déjà-lu, la faute à Poe qui fut un précurseur pour une multitude d’auteurs, notamment Conan Doyle, Verne, Stevenson…

Le style d’écriture m’a semblé inégal, sans doute dû au fait que les nouvelles furent mises en recueil sans suivre l’ordre de publication original et j’ai dû m’accrocher aux bras du fauteuil pour ne pas sauter des pages.

Mais je suis faible et j’ai donc lâché les accoudoirs pour zapper des paragraphes entiers de blabla insipides qui me semblaient sans intérêt pour mon cerveau.

Là, on peut dire que j’aurais été une bonne cliente pour une boisson gazeuse car durant ma lecture, j’ai offert du temps libre à mon cerveau et à mon esprit, puisque tous les deux s’étaient déconnectés depuis longtemps.

— Allô ? Allô ? Y’a personne au bout du fil ? McFly ??

En plus, même si Dupin fut un précurseur de Holmes, je ne l’ai jamais vraiment apprécié, n’ayant jamais accroché à ce détective, sans compter que le fait de n’utiliser que la première lettre pour nommer les gens m’indispose grandement.

J’espérais des frissons, je désirais du fantastique, du mystère, des émotions, de la passion et résultat des courses, je pourrai aller demander le remboursement car je ne suis pas satisfaite !

Pas grave, je l’ai lu pour faire plaisir à ma binômette, on a fait notre LC de Halloween, mais l’année prochaine, faudra trouver un livre qui nous foute vraiment la trouille, ou du moins, des sueurs froides ou son quota de mystères mystérieusement mystérieux !

Qui sait, peut-être que le recueil suivant « Nouvelles histoires extraordinaires » sera plus emballant… Je ne désespère pas et je compte réessayer Poe avec un autre roman.

Si quelqu’un a des propositions décentes à me faire…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et  le challenge US (2017-2018) chez Noctembule.

Au Bois Dormant, Christine Féret-Fleury.

Couverture Au bois dormant

Pourquoi je l’ai choisi:

J’ai décidé de commencer l’année avec un livre qui me faisait envie depuis longtemps…La couverture est superbe, et un conte revisité en thriller, il n’en fallait pas plus pour me tenter….

Synopsis:

On l’appelle le Rouet. En référence au « rouet » sur la pointe duquel la Belle au Bois Dormant se pique le doigt dans le conte de Perrault. Car le Rouet est un tueur en série, un criminel qui traque ses victimes dès leur naissance, promettant à leurs parents qu’il leur dérobera la vie le jour de leur seizième anniversaire.

Ariane aura seize ans dans quelques mois. Elle décide de s’enfuir plutôt que d’attendre cette mort annoncée. En chemin, elle rencontre Lara, une jeune fille qui lui ressemble comme une sœur. Mais un terrible accident emporte Lara. Elle aurait eu ses seize ans quelques jours plus tard. Dans la précipitation des événements, on confond Ariane et Lara. Et si changer d’identité était la solution pour échapper au tueur ? Ariane décide de se faire passer pour la défunte et continue sa fuite. Mais le tueur est bien plus proche qu’elle ne le croit…

Ce que j’ai ressenti:…Un compte à rebours sanglant…

Demande-toi ce que tu as envie d’être.

Je suis fan de contes et complètement fana des thrillers….Donc un conte revisité en thriller, évidemment que ça m’interpelle!!!!!Il me faisait terriblement envie parce que je trouvais original d’avoir personnifié le rouet de la Belle au Bois Dormant, et d’en faire un tueur en série…Non franchement, je ne pouvais pas décemment passé à côté de ce livre!!!!

Ce fut une lecture rapide et très agréable. Un bon petit Jeunesse qui se lit presque tout seul , une petite friandise toute mielleuse pour commencer cette nouvelle année…L’auteure prend quelques libertés pour réinventer la Douce Endormie, et un assassin impalpable pour donner aux adolescents, leur premier frisson. Il y a quelques jolies mises en scènes et une certaine ambiance, qui rend cette lecture plaisante, et il reste toujours le petit suspense qui tient toutes ses promesses jusqu’aux toutes dernières pages….

Je pense que l’ensemble est plutôt pas mal, mais ça ne sera pas le livre qui me laissera un souvenir impérissable, dans la mesure, ou bien j’admire, l’idée de départ de l’auteure, j’aurai aimé qu’il colle un peu plus au conte dans ses représentations , qu’il est une touche un peu plus fantastique, et que le flic soit plus crédible…Certes, on s’attendait à quelques « douceurs » étant donné la tranche d’âge, mais il me semble que cet adulte manque trop de charisme et qu’il y ait aussi quelques éléments un peu trop faciles dans l’intrigue pour l’amatrice thriller que je suis…

Si la colère avait un goût, la médiocrité avait une odeur. L’absence d’espoir, aussi. Reconnaissable entre toutes. Lourde. Poisseuse. Un jour, elle vous enveloppait et ne vous lâchait plus. Et tout était fini. Cette saleté sortait de chaque pore de votre peau, imprégnait vos vêtements, vous marquait à jamais.

Ce ne sont que des bémols, car comme je vous le disais c’est une réinterprétation et en même temps, une histoire originale, mais pour le public visé, je pense qu’ils découvriront une jeune fille qui ne se laisse pas envahir par la peur, affronte son destin et essaye de passer à l’âge adulte avec la bonne attitude: en somme un joli modèle… Un livre à confier aux jeunes qui veulent se faire un peu peur, tout en gardant un pied dans l’enfance…Le livre-départ, sans doute du « virus » de la lecture policière….

C’est un cadeau que je me suis fait à moi même. J’ai décidé de ne plus attendre ceux des autres. Désormais, je vais prendre soin de moi. Je vais m’offrir tout ce que je désire.

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 7/10

Alice et les orties, Julie Bonnie.

Couverture Alice et les orties

Pourquoi je l’ai choisi:

J’adore Julie Bonnie (depuis son tout premier roman), et aujourd’hui elle me le rend bien, puisque c’est avec une totale surprise que j’ai reçu son dernier livre en avant première! Je ne vous dis pas comme j’étais émue! Merci infiniment donc à elle, ainsi qu’aux Editions Grasset de leur confiance pour mettre ce petit livre en avant sur mon blog!

Synopsis:

Alice est envahie par son histoire, une sale histoire dont elle voudrait tant se débarrasser. Parce que le silence tue, que la honte étouffe, Alice se met en quête des mots pour écrire son récit, puis le brûler, l’évincer une fois pour toutes de sa vie. Comment trouver les mots qui racontent l’indicible ? Sur le chemin d’Alice, on croise des monstres, des morts, des personnages loufoques. Tous vont l’aider à comprendre enfin ce qui lui est arrivé. Pour raconter l’indicible, un conte poétique, magique et tendre.

Les personnages:

Alice nous émeut par sa blessure sur laquelle elle n’arrive pas à mettre les mots pendant plus de trente ans. Elle reste étonnamment pudique, nous délivre son message à force de métaphores: Poétique…

Tallulah, j’ai aimé sa façon de voir la vie, de lui faire un pied de nez comme cela, d’être irrévérencieuse.

J’ai eu un petit coup de coeur pour Achille! Je l’ai adoré dans sa défense des jolis mots, dans son apparence étonnante, dans son soutien à Alice…

Ce que j’ai ressenti:…Une douce lecture urticante…

« L’histoire était-elle un virus? S’est-elle, avec le temps, adaptée à mon organisme, à ms cellules est-elle incrustée dans tout ce que je suis maintenant? »

Encore une fois, cette auteure m’a emportée dans sa sensibilité, dans ses écrits gracieux. En se frottant au conte, elle nous transmet le gratouillement d’une histoire qui dérange. Sous l’apparence d’un méli mélo , elle fait apparaître des êtres étranges, des rencontres loufoques tout comme une certaine autre Alice…

J’ai été touchée de son intention de se faire imaginative pour parler d’un sujet difficile, de faire de la création pour dénoncer cet acte immonde , de donner de la force aux victimes pour faire exploser cet empoisonnement. J’ai trouvé que les illustrations simples et aérienne de Robin Feix ajoute plus de poids à leurs démarches de libération…

« J’ai parfois été cruelle. Pour rendre. Mais on ne se débarrasse pas des blessures en blessant. »

Nous sommes juste heureux de n’avoir pas vu cette histoire partir en fumée, car même si le sujet est brûlant, la douceur que Julie Bonnie dans ses pages, en fait un agréable voyage…

 

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 8/10

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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