Surface, Olivier Norek

Synopsis:

Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, blessée en service d’un coup de feu en pleine tête, se voit parachutée dans le commissariat d’un village perdu, Avalone, afin d’en envisager l’éventuelle fermeture.
Noémie n’est pas dupe : sa hiérarchie l’éloigne, son visage meurtri dérange, il rappelle trop les risques du métier… Comment se reconstruire dans de telles conditions ?
Mais voilà que soudain, le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt, enfermé dans un fût, remonte à la surface du lac d’Avalone, au fond duquel dort une ville engloutie que tout le monde semble avoir voulu oublier…

Ce que j’ai ressenti:

▪️En tête à tête…

On va devenir proche, toi et moi. Toi c’est No et moi, je ne suis qu’une simple admiratrice de la force qui t’anime. No, tu es une femme, lumineuse, puissante, qu’on devrait connaître, reconnaître, soutenir et même s’inspirer…Une battante malgré les cicatrices, le chaos, l’irréversible…Alors, je t’ai aimé Noémie Chastain, dans tous tes combats, dans ta détermination dans tes vagues à l’âme et vents furieux…Et sous la Surface, il y a une beauté qui ne demande qu’à remonter…

▪️Entre ville et campagne…

Ce n’est pas parce qu’on est plus au 36, que la vie à la campagne est de tout repos…On a voulu t’éloigner de la ville, mais il n’en reste pas moins que tu restes la même: une femme active, une flic passionnée et un soldat paré à toute bataille…Ils sont bizarres ces taiseux de l’Aveyron, mais les zones d’ombres ne te font pas peur, les plongeons non plus…Et on dirait qu’au plus c’est escarpé ou profond, et meilleure tu es, No. La nature t’envoie des signes, tu gagnes des amitiés canines et des regards tendres: cette retraite au vert te va bien au teint, on dirait,No…Mais sous la Surface, il y a des cadavres qui ne demandent qu’à remonter…

▪️Entre rage et tempêtes…

C’étaient des enfants et ce fût le drame…Avec cette nouvelle équipe, tu te démènes en eaux troubles, No, et je te suis dans des profondeurs insoupçonnées… Rien n’est jamais acquis, et c’est la confiance qui est l’ultime but à atteindre…Mais qu’on se le dise tout bas, toi et moi, No, rien n’est plus difficile que cela. Seul le temps te le prouvera, alors cesse d’être aussi impétueuse, et observe les gens…Sous la Surface, il y a des secrets qui ne demandent qu’à remonter…

▪️En coup de cœur…

Alors, forcément, No, entre toi et moi, il y a eu quelque chose…Il y a eu des battements de cœur, des conversations sans mots, des émotions en pagaille et une admiration sans faille. Entre les cicatrices, j’ai vu ta lumière et c’était beau, No. Et maintenant à la Surface, il y a moi, qui écrit que ce livre est un coup de cœur…Il ne demandait qu’à remonter…

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier Emmanuelle ainsi que les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Les Fils des Ténèbres, Dan Simmons

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Synopsis:

1990, le régime sanguinaire de Ceaucescu est tombé, mais le pays est à l’agonie. Dans les orphelinats, les enfants se comptent par dizaines de milliers, et ceux atteints du sida sont abandonnés à leur funeste sort. Kate Neuman, brillante hématologiste, est intriguée par le cas d’un bébé dont l’état de santé s’améliore à chaque transfusion sanguine. Aidée du père Mike O’Rourke, elle parvient à emmener l’enfant, qu’elle a désormais adopté, aux États-Unis. Mais le petit Joshua est enlevé et ramené en Roumanie par la mystérieuse Famille. Commence alors une course-poursuite en terre de légende vampirique…

Ce que j’ai ressenti:

▪️Cauchemar de sang et de ténèbres…

Ce fut mon premier moment de tressaillement: une histoire de vampires. Remonter le fil d’une légende, voir de plus près les yeux d’un fou sanguinaire, sentir le pouvoir, cette toute puissance avide de vie et de mort sur les gens qu’il avait et qu’il a transmis par la force du sang à sa descendance…Rien ne semble étancher sa soif de vengeance et de sang. Surtout celle du sang. C’est toute une ambiance de terreur qui s’invite dans ces pages, une ambiance tendue entre violence et horreur, mais quand même fascinante, parce que le mythe de Dracula agit sur mes sensations, comme de l’adrénaline…J’ai adoré le travail de recherche de l’auteur qui nous offre un voyage époustouflant en Transylvanie.

– La banalité du mal, murmurai-je.
– Quoi ?
– La banalité du mal. » Je me retournai et adressai un grand sourire au médecin. « Dracula, ce serait une belle histoire. Mais des centaines de milliers de victimes de l’insanité politique, de la bureaucratie, de la stupidité, c’est seulement… un désagrément.
« 

▪️Rêves de sang et d’espoir…

Puis vint, le deuxième tressaillement: une histoire d’orphelinat. Remonter les fils de l’adoption, voir de plus près les yeux de cet enfant innocent, sentir le petit coeur de Joshua, cette fragilité de vie et cette défaillance dans le sang. Rien ne semble entacher la détermination de Kate et la passion pour son métier. Le sang comme spécialité…Docteur brillant en hématologie, elle décide de s’investir encore plus, en adoptant carrément un enfant malade, et elle devient de ce fait, une mère prête à tout! Kate est une héroïne forte et attachante, je me suis vraiment passionnée à la suivre dans ces péripéties en territoire vampire, mais plus encore dans ses combats de femme. Avec ce sujet sensible des rapts d’enfants et de conditions de vies dans les orphelinats, j’ai été extrêmement touchée…Un déchirement serait le mot exact…Surtout quand on sait que la réalité est plus atroce encore que la fiction.

Parfois, dit-il d’une voix très lasse, je pense que la seule chose à laquelle on puisse croire et que l’on puisse demander, c’est la chance.

▪️Et dans le fer et le sang…

Et finalement, le troisième tressaillement: une histoire de monstres. Parce que ce n’est jamais tout à fait, ceux auxquels, on pense…Dan Simmons revisite le mythe du vampire avec brio, et nous entraîne donc en Roumanie, dans un contexte anxiogène de régime totalitaire déchu, à la recherche d’un antidote, où le sang est au centre de cette histoire. Entre avancée médicale et horreur sanguinaire, ce roman réveille nos sangs et nous fait terriblement palpiter…Il est temps maintenant pour moi, d’aller essayer de dormir, en espérant ne pas entendre dans mes nuits, les cris des strigoi…

« J’ai aimé les étoiles trop tendrement pour craindre la nuit. »

Ma note Plaisir de lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Charlotte ainsi que les éditions Pocket Imaginaire pour leur confiance et l’envoi de ce livre.

Soeurs, Bernard Minier.

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Synopsis:

Mai 1993. Deux sœurs, Alice, 20 ans et Ambre, 21 ans, sont retrouvées mortes en bordure de Garonne. Vêtues de robes de communiantes, elles se font face, attachées à deux troncs d’arbres.
Le jeune Martin Servaz, qui vient d’intégrer la PJ de Toulouse, participe à sa première enquête. Très vite, il s’intéresse à Erik Lang, célèbre auteur de romans policiers à l’œuvre aussi cruelle que dérangeante. Les deux sœurs n’étaient-elles pas ses fans ? L’un de ses plus grands succès ne s’appelle t-il pas La communiante ? L’affaire connaît un dénouement inattendu et violent, laissant Servaz rongé par le doute : dans cette enquête, estime t-il, une pièce manque, une pièce essentielle.

Février 2018. Par une nuit glaciale, l’écrivain Erik Lang découvre sa femme assassinée… elle aussi vêtue en communiante. Vingt-cinq ans après le double crime, Martin Servaz est rattrapé par l’affaire. Le choc réveille ses premières craintes. Jusqu’à l’obsession. Une épouse, deux sœurs, trois communiantes… et si l’enquête de 1993 s’était trompée de coupable ?

Ce que j’ai ressenti:

Servaz, Serpents et Sauvagerie, ce thriller, est diablement rythmé! Imaginez un peu notre enquêteur préféré lancé dans une course à la vérité entre robes blanches et écrits bien noirs…Et un petit effet ourobouros, pour relever le tout…Alors tentés?! Sœurs est venimeux, Servaz est toujours aussi entêté, et les Serpents s’apprivoiseront peut-être…Que de revirements et de rebondissements, un bon page-turner qui nous tient en haleine jusqu’au bout de la nuit!

Ou comment être fan? Obsession et copyright, fascination et admiration, jusqu’où peut aller pour approcher son auteur fétiche? J’ai adoré rentrer dans l’univers des écrivains et aussi connaître l’envers de leurs décors…Intéressant autant qu’effrayant…Erik Lang a quelque chose d’intrigant et les fans se bousculent à son portillon pour tenter de lever le voile sur ses mystères et au mieux, mettre la main sur ses fameux manuscrits…Ô passion lecture quand tu nous tiens! Et on la comprend tellement, cette passion…

Et La Communiante fait son entrée…Quand la fiction devient réelle, c’est l’horreur qui s’invite…Avec ce double meurtre des sœurs Oesterman, la première enquête de Martin Servaz est presque irréelle et intensément troublante. Deux lectrices qui adulent l’écrivain vont mettre tous les apparats pour vivre le grand frisson…Et c’est à l’équipe d’enquêteurs de démêler le faux du vrai, le réel de la fiction, les mots de la scène de crime…

Une atmosphère inquiétante au cœur des bois. C’est avec grand plaisir que je me suis laissée prendre à ce thriller au cœur de la forêt. C’est vrai que l’ambiance sylvestre a sur moi, un effet hypnotisant mais là, Bernard Minier en ravivant les peurs, réussi brillamment à nous captiver, d’autant plus avec ce décor nature qui reste encore dans le collectif, un lieu mystérieux où il peut se passer tellement de choses…

Retours et similitudes. C’est parce que le passé revient toujours quand on s’y attend le moins, Servaz va apprendre à ses dépens, quelques réminiscences obscures…Il était loin de penser qu’une vieille histoire reviendrait hanter ses nuits près de 25 ans plus tard…Mais nous, lecteurs, on se plaît à voir ses premiers pas de flic.

Sœurs est un thriller rondement bien mené! Jusqu’à la dernière ligne, on est pris dans les tourments de Martin Servaz! Père et flic, fils et mari, on comprend bien que ces rôles ne sont pas de tout repos et qu’il faut apprendre à jongler avec chacun, si les criminels lui laissaient un peu de temps…Efficace et prenant, je recommande vivement ce roman! Même quand on croit que le tour est joué, on est encore surpris par un rebondissement et en près de 500 pages, on en ressort le souffle coupé et tous les sens en éveil!

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Un amour parfait, Gilda Piersanti

Synopsis:

De tous les bars de tous les hôtels de la Terre, il a fallu qu’elle entre dans celui-là.
Avec le même sourire, la même beauté ravageuse qu’il y a trente ans.
Laura.
Un mariage et deux enfants plus tard, Lorenzo ne l’a pas oubliée. C’était son premier amour, sa première folie. Il aurait tué, pour elle. Et maintenant qu’elle le lui demande, sur cette plage de la côte génoise parcourue de parfums violents, il se pourrait bien qu’il le fasse…

Ce que j’ai ressenti:

Un amour parfait. Existe-t-il vraiment? Un amour parfait est-il envisageable quand la nature humaine est aussi imparfaite? Jusqu’où peut-on aller par amour? Autant de questions et d’addictions qui viennent bousculer un homme à priori, heureux…Lorenzo va connaître les ravages d’un retour de flamme avec son premier amour Laura, mais jusqu’à où va-t-il se perdre par amour? Ce thriller sent le drame à plein nez, rien qu’à la première phrase du livre, et puis tout du long, l’ambiance est chargée en désir mais aussi en une certaine fatalité dont on en peut se soustraire…

« Il n’est pas difficile de tuer un homme lorsque l’amour s’en mêle. Nous ne savons pas qui nous sommes tant que la vie ne nous a pas mis devant le choix duquel notre vie dépend.« 

C’est un page-turner efficace. Un amour même imparfait reste de l’amour. Et parce qu’il en sera toujours ainsi, l’amour fait tourner les têtes jusqu’aux contrées les plus obscures, parfois…Gilda Piersanti m’a bluffée avec cette histoire d’adultère passionnée et tragique. J’étais prise dans le courant de la passion, et j’ai trouvé cela addictif…Même s’il est difficile de s’attacher réellement à cet homme infidèle, l’auteure nous décrit avec sensualité et perspicacité, l’engrenage amoureux et complètement fou de leur attirance fusionnelle. Et on comprend aisément, cette descente aux enfers des amants maudits. Jusqu’au final…Exquis!

« Elle m’avait enflammé, brûlé, puis réduit en cendres. J’ai eu néanmoins le temps, entre les flammes et les cendres, de connaître le bonheur.« 

J’ai dévoré ce roman, complètement accro à comprendre les dangers de l’amour, ses illusions, et ses mensonges. A repérer ses stratagèmes et ses conditions ultimes. Et j’ai compris que peut-être si on le touchait du doigt, un amour parfait pouvait exister. Oui. Dans une chanson ou dans une réalité. Mais la vraie question, c’est qu’en ferions-nous si on le tenait entre les mains? Ce polar se déguste comme un carreau de chocolat. Oubliez la modération le temps de 300 pages…Et appréciez la saveur du noir…

L’obscurité lui provoquait des vertiges.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

L’homme qui aimait trop les livres, Allison Hoover Bartlett.

Synopsis:

Un voleur de livres rares, un libraire obstiné, l’histoire d’une traque haletante entre deux amoureux du livre.

Jusqu’où iriez-vous pour mettre la main sur le livre de vos rêves ? Mieux encore, jusqu’où iriez-vous pour avoir une bibliothèque remplie de vos livres préférés ?
L’Américain John Gilkey a dérobé pour 200 000 dollars de livres anciens. Son but, réunir une collection à son image. C’était compter sans la ténacité de Ken Sanders, libraire irascible, qui s’improvise détective et mène l’enquête.
À travers le récit de cette traque, l’auteur nous plonge dans l’univers fascinant du livre ancien en se posant toujours cette question : de quoi serions-nous capables par amour des livres ?

Ce que j’ai ressenti:

En tant que passionnée de livres, lire cette aventure palpitante au cœur des livres, c’est un peu comme un feu d’artifice, une joie dans la joie. Allison Hoover Bartlett, avec son enquête nous pousse à nous remettre en question et à réfléchir sur nos propres comportements de bibliophiles et de bibliomanes. Jusqu’où iriez-vous pour votre passion des livres? Parce que si l’on comprend aisément, l’idée qu’un homme puisse « aimer trop les livres », qu’en est-il si cet amour le pousse à les voler? Jusqu’à quel point peut-on aimer ces petits carrés de magie?

On en apprend beaucoup sur une personne en regardant sa bibliothèque.

John Gilkey est un voleur de livres. C’est un homme qui m’a laissée perplexe tout autant que cette écrivaine qui va consacrer des années à compiler des preuves, des entretiens et des heures à essayer de comprendre l’esprit perturbé de ce cleptomane endurci. Cette collection de livres anciens dans laquelle il se jette à corps perdu avec un idéal de grandeur, le dépasse tellement qu’il en oublie la frontière entre le bien et le mal. Mais l’amour des livres est puissant, nous savons bien cela, et d’autres amoureux de la littérature vont s’associer pour déjouer les plans de la frénésie de John Gilkey en essayant de rétablir l’equlibre et la justice, notamment grâce à un libraire tenace Ken Sanders.

« Tout livre rare est un livre volé. »

J’ai adoré cette lecture! C’était passionnant! Toute cette énergie déployée pour protéger la culture, les trésors de la littérature, la magie d’une belle histoire, la puissance ensorcelante d’un livre, tout est fascinant dans cet univers des livres anciens . Allison Hoover Bartlett nous emmène à l’intérieur de cet univers de collectionneurs chevronnés pour nous enivrer de cette odeur caractéristique du pouvoir de la lecture. Il y a vraiment des passionnés en ce monde et ça fait plaisir à lire! C’était un reportage et une enquête vraiment édifiante, j’ai appris tellement sur les livres et ceux qui les aiment TROP…Je recommande vivement cette lecture à tous ceux qui aiment les livres, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…

Les livres ne sont pas des objets inertes mais portent en eux autant de vie que l’âme qui les a fait naître, en effet ils conservent, comme dans une fiole, la puissance et l’essence de l’intellect qui leur a donné le jour.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

La Voix des Vagues, Jackie Copleton.

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Synopsis:

Lorsque par un froid matin d’hiver, un homme défiguré frappe à la porte d’Amaterasu Takahashi et lui annonce qu’il est son petit-fils, elle ne peut le croire…Tout le passé de la vieille dame pénètre à sa suite. Celui d’avant l’Amérique. Celui d’avant ce 9 août 1945, à Nagasaki où le feu du ciel lui prit sa fille, son petit-fils – cherchés sans répit dans le ruines, et jamais retrouvés.Quarante ans plus tard, l’inconnu au visage brûlé ravive les plaies qu’elle a tant voulu oublier. La culpabilité. Le mensonge. Les secrets. Qu’a-t-il à lui dire ? Qu’a-t-elle encore à lui offrir ?

Ce que j’ai ressenti:

À tous ceux qui liront cette lettre,

Tout d’abord, je dois vous dire que ce livre est une merveille. Un raz-de-marée aussi. Une découverte troublante et une beauté d’ailleurs. C’est l’histoire d’une famille brisée par un drame pulvérisant. Le monde a changé radicalement après « ça ». Jackie Copleton nous donne une vague de douceur en nous contant cette tragédie avec la puissance poétique de cette fiction.

Pikadon, c’est le terme qu’ils emploient pour parler de cette journée. Le jour où le cœur du Japon a explosé. Peu de mots permettent de décrire l’horreur de Nagasaki. Comment mettre des termes pour décrire une telle destruction? Tout ce qui n’a pas été anéanti, réduit en cendres, a fini en miettes. Les édifices, la nature, les peaux. La vie de milliers de gens en bing-bang.

Alors je vous dirai avec humilité, que le chagrin de ces survivants a quelque chose d’admirable. Il est fait de vœux, de donations, d’entraide et de résilience. Une inspiration en somme. Leurs arts comme leurs bontés sont des modèles à suivre…J’ai tellement aimé les définitions en japonais qui ouvrent les débuts de chapitres. C’est une invitation à mieux apprendre cette culture, et je lui trouve une musicalité exquise pour faire résonner la voix de ses vagues de mélancolie et d’amour.

Finalement, en écrivant cette lettre, je me rend compte que j’ai passé un doux moment, même si accompagné de beaucoup de tristesse, avec Amaterasu et sa famille. J’ai lu leurs mots, leurs confidences, leurs secrets inavoués, leurs doutes et leurs rêves…J’ai partagé un parapluie avec eux, le temps de 400 pages. Un rapprochement réconfortant au plus près de leurs intimités. Et même, si ce peuple est doté d’une grande pudeur, j’ai apprécié la force de leurs sentiments. L’amour est au centre de leurs vies. Même maladroit, même dissimulé, même monstrueux, il se lit comme une évidence au fond de leurs cœurs.

Je ne saurai que trop vous conseiller de découvrir à votre tour, cette perle littéraire…Féériquement vôtre, en toute sincérité,

Stelphique.

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Emmanuelle ainsi que les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

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Sauf, Hervé Commère.


Synopsis:

L’année de ses six ans, à l’été 1976, Mat a perdu ses parents dans l’incendie de leur manoir en Bretagne. Rien n’a survécu aux flammes, pas le moindre objet.
Mat est aujourd’hui propriétaire d’un dépôt-vente. Comme à chaque retour de congés, il passe en revue les dernières acquisitions. La veille, ses employés ont récupéré un album photos à couverture de velours. Sur chaque page de cet album, des photos de lui enfant. Sauf que cet album ne devrait plus exister. Il ne peut pas exister. Et pourtant…
Mat a toujours aimé se raconter des histoires, mais à quarante ans passés, il semblerait que la sienne lui ait échappé. De Montreuil à la pointe du Finistère, cherchant à comprendre quel message la vie veut lui adresser, il traquera les vérités, ses vérités, celles que recèle un album de famille resurgi brutalement des décombres.

Ce que j’ai ressenti:

▪️À brûler des intérieurs…

Mathieu est hanté par de sombres souvenirs. Sauf qu’il essaye de s’en sortir. Bien qu’il est une vie heureuse, il a été marqué par trop de drames et les flammes de la violence. Il lutte depuis, contre cette nature profonde, chaque jour…Jusqu’à ce que le passé se rappelle a lui. Sauf qu’il est virulent, cet impact. Il se glisse dans les pages d’un album photo comme si de rien n’était! Sauf qu’il bouleverse de beaucoup les illusions enfouies et renverse les convictions établies. Avec ses amis et sa douce, le petit Matelot va marcher sur les cendres de ses souvenirs, mais il ne sait pas encore que l’incendie le guette…

Mais nous n’avons plus le choix. Je n’ai plus le choix. Et puis les démons sont là, et bien là, ça n’est pas nous qui les réveillons.

▪️L’amour ou L’argent. Et le chiffre 6.

Les vérités sont aussi limpides que évidentes. Avec ce thriller ultra rythmé, on s’aperçoit encore plus que l’amour et l’argent mènent le monde dans une course folle…Mais lequel des deux est le plus fort?! Je vous laisse voir ça, mais sachez qu’il y a beaucoup de mystères et de profits à la clef, d’amours et d’amitiés, de paysages grandioses et le chiffre 6. C’est extrêmement troublant, je l’ai relevé à plusieurs reprises et comme l’auteur m’a posé une question dans sa dédicace, j’aimerai en faire de même pour savoir pourquoi ce chiffre en particulier revient comme une obsession? Pour vous, il vous reste à ouvrir ses pages pour tenter d’approcher les questions soulevées par cette histoire : Est-on prisonnier de son enfance? De son ADN? Des personnes qui nous aiment? Des perspectives d’argent? Mathieu va le découvrir au péril de sa vie et les réponses pourraient bien vous brûler les doigts aussi, comme elles l’ont fait pour moi. Mais j’ai adoré ça!

Il est six heures du matin et je n’ai pas le droit d’être là, il me l’a rappelé dans son bureau, puis dans sa voiture en roulant jusqu’ici.

▪️Sauf, que c’était génial!!!!

J’ai beaucoup aimé cette lecture. Elle est dynamique autant que passionnée, et les secrets s’enchaînent les uns après les autres. À la fin de chaque chapitre, le seul truc que je voulais faire , c’était lire la prochaine page! C’était fou, sauf que c’était génial! Bref, c’est un page-turner très efficace! Hervé Commère a une plume addictive et j’ai aimé les chemins sur lesquels il m’a mené en moto ou dans une vieille voiture, avec des personnages qui ont parfois dépasser les limites, mais qu’on se plait à suivre dans leurs cheminements personnels…J’ai d’ailleurs toujours eu un faible pour les histoires avec les manoirs, et celui-ci avec sa mer de travers et son ombre de mystères a réussi à me faire rêver aux falaises bretonnes et norvégiennes…Jusqu’à la vérité vertigineuse!

J’avais 6 ans quand c’est arrivé.

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Ma note Plaisir de Lecture 8/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Emmanuelle ainsi que toute la Team Pocket. J’ai eu la chance de recevoir ce roman avec une dédicace de l’auteur, j’étais Joie. Merci pour cette douce attention!

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Les femmes et le pouvoir. Un manifeste, Mary Beard.

Les Femmes et le pouvoir par Beard

Synopsis:

« Mère, retourne dans tes appartements, reprends tes travaux […] discourir est l’affaire des hommes. » Ainsi dans l’Odyssée d’Homère, Télémaque s’adresse-t-il à Pénélope. Révolte adolescente ou misogynie systémique ?
Pour mieux cerner la violence exercée sur les femmes afin de leur intimer le silence, Mary Beard puise dans l’histoire de Méduse, d’Elizabeth Ire ou d’Hillary Clinton. Elle revisite ainsi, avec humour, la question de l’égalité des sexes et explique pourquoi, depuis deux mille ans, l’on a des femmes qui s’expriment et revendiquent le pouvoir une image détestable.

Ce que j’ai ressenti:

▪️L’envie d’en savoir plus sur notre Histoire au féminin…

Dans le cadre des challenges qui fleurissent en ce mois de mars sur Instagram, avec #marsaufeminin et #femmesdelettresalhonneur , et par un heureux hasard, mon hashtag aussi #lireetcelebrerlesfemmes, j’ai pioché cette mini-lecture pour en savoir plus sur cette vague de féminisme, et sans doute être plus attentive à leurs voix, plus compréhensive face à leurs engagements. Mary Beard s’appuie sur des textes antiques, aiguille notre regard sur la peinture et ses plus grands chef-d’œuvres pour étayer son manifeste: Les femmes et le pouvoir, et on sent qu’elle a à cœur de défendre le droit des femmes. C’est un essai très intéressant qui pousse ma curiosité à en apprendre plus sur la place des femmes dans l’Histoire, et rien que ça, c’est déjà un bel objectif personnel pour les semaines à venir…

▪️Deux grandes lignes sur la scène…

Les deux grands points que Mary Beard abordent sont la voix publique des femmes et leurs pouvoirs. On voit bien que la voix des femmes est particulièrement difficile à faire entendre, et si jamais elles y arrivent, c’est très limité dans leur influence…- ou alors elles sont carrément poussées vers la sortie, comme notre chère Pénélope-. Il en est de même pour leur place dans la sphère politique et sociale tout au long de l’Histoire. Les hommes au cours des siècles, ont tellement empreint de leur autorité virile et leur sexisme ravageur tous les domaines, qu’il est encore aujourd’hui, quasi mission impossible pour les femmes de se sortir de ce silence imposé. Avec des références au travers de tous les arts, nous entrevoyons combien, les femmes, même les plus érudites, ont du mal à avoir accès au plaisir de discourir et celui de prendre des mesures nécessaires pour plus d’équité.

C’est un essai assez bref, dynamique et illustré. Mais c’est surtout un manifeste pour les femmes pour qu’elles aient le droit à la parole, comme tout un chacun. J’ai beaucoup aimé, c’était instructif et aussi révélateur du malaise qui se fait sentir en ce moment même dans notre actualité.

A découvrir et parlez-en!

Par définition, dans la plupart des circonstances, une femme parlant en public n’était pas une femme.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Le bûcher de Moorea, Patrice Guirao.

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Synopsis:

Dans le lagon de Moorea, les eaux calmes et bleues bercent quelques voiliers tranquilles. Les cocotiers dansent au vent. Les tiarés exhalent leur parfum. Pourtant, à l’abri de la forêt, des flammes se fraient un chemin vers le ciel. Lilith Tereia, jeune photographe, tourne son appareil vers le bûcher. Devant son objectif, des bras, des jambes, des troncs se consument. Et quatre têtes.
Pour quels dieux peut-on faire aujourd’hui de tels sacrifices ? Avec Maema, journaliste au quotidien de Tahiti, Lilith est happée dans le tourbillon de l’enquête. Les deux vahinés croiseront le chemin d’un homme venu de France chercher une autre vie. Un homme qui tutoie la mort. Derrière chaque paradis, il y a un enfer. Bienvenue en Polynésie !

Ce que j’ai ressenti:

▪️Avant que j’oublie...

Il y a des magies qui se lovent dans le souffle de la terre.

Avant que j’oublie, j’aimerai vous dire que je me suis approchée d’un peu trop près des flammes. Et la conséquence, c’est que je me suis brûlée les ailes sur Le bûcher de Moorea. J’ai piqué un peu trop les fleurs de tiaré dans mes cheveux, j’ai couru un peu trop rapidement sur ses plages: je me suis étourdie de Polynésie. Et pourtant, le feu continuait de prendre des vies innocentes ou coupables dans la tombée du soir…

Avant que j’oublie, j’aimerai vous parler de la douceur de vivre de cette île. Un lieu que je n’aurai jamais voulu quitter. Même avec un charnier en plein milieu du paysage, même avec une jambe disparue ou des jeunes égarés, j’y serai bien restée. Pourtant, tout ne fait pas rêver, il y a des réalités que j’ai dû occulter pour n’y voir qu’un idéal fantasmé. Alors même si on me demandait à quoi ressemble le Paradis, j’aurai bien dit: oui, c’est ici.

Avant que j’oublie Lilith, Naël ou Gaspard, et puis tous les autres…J’aimerai leur dire que j’ai fait de belles rencontres. J’ai aimé être à leurs côtés dans leurs aventures, être au plus près de leurs façons de penser. Pourtant, ils sont différents, fascinants, indépendants, dangereux, voire originaux. Mais je ne me suis pas lassée d’eux, de leurs particularités, de leurs manières d’aimer et de leurs façons de sombrer dans L’Enfer. Peut-être qu’ils sont juste, libres, en fait…

Avant que j’oublie que je me suis trop abîmé les yeux dans toutes les nuances de bleu, jusqu’à attendre le Noir…Alors que j’ai trop patienté de ressentir le mana dans ma peau, j’ai entraperçu ce qu’il y avait du charme de la Mort et de l’art de prendre la Vie. Tant de vie auprès de la mort, tant de morts reviennent à la vie, et dans le miroir, est-ce un visage qui me ressemble?! Et toujours, le ciel donne ses dégradés dans l’azur, mais les ancêtres continuent de murmurer des bruits affamés et pleurent l’infini.

En revanche, ce que je ne pourrais jamais oublier c’est la poésie qui est entrée par effraction, comme une boule de feu, dans le creux de mon ventre. Combien Patrice Guirao sait la mettre en valeur dans des passages tout à fait éblouissants, comme il a l’amour des mots et à l’art de les faire vibrer dans ce thriller. J’ai été soufflée, émerveillée même par moment. La rencontre avec cette plume a été un coup de foudre, et puis finalement, je me suis aperçue que je la connaissais déjà depuis des années, que je chantais ses mots avec un enthousiasme certain (à tue-tête et complètement faux dans les vocalises aussi, mais qu’importe…)…Alors ce n’est qu’un coup de foudre qui frappe deux fois au même endroit, il ne fait que Prendre Racine dans mon cœur. Je me suis brûlée les ailes dans Le Bûcher de Moorea, et je voudrais ne jamais l’oublier.

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Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket pour leur confiance et l’envoi de ce livre.

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J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi, Yoan Smadja.

Synopsis:

« Un pays tout de vert, de terre, et d’affliction vêtu. »
C’est en avril 1994 que Sacha, reporter de guerre française, découvre le Rwanda – et cesse de croire en Dieu. Elle parcourt ses mille collines au volant d’une jeep de la Croix-Rouge, aux côtés de Daniel, médecin tutsi, à la recherche de sa femme et de leur fils, égarés dans la tourmente.
C’est l’histoire d’une femme perdue, d’un carnet retrouvé, d’une fleur gravée au couteau dans l’écorce des arbres et dans le cœur des hommes.

Ce que j’ai ressenti:

Monsieur Smadja,

J’ai toujours pensé que le printemps était une belle saison. Remplie de fleurs et de renouveau. Il se pourrait qu’avec votre livre -un premier roman remarquable d’ailleurs- quelque chose se soit brisé, que l’image dans le miroir se soit quelque peu ternie irrémédiablement, que les souvenirs du Rwanda hanteront encore longtemps nos esprits. J’ai cru que vous alliez me laisser le manque du parfum des lys.

Comment aurais-je pu croire que le mot génocide avait une telle force destructive haineuse, qu’il pouvait prendre ce genre de forme atroce ? Comment imaginer qu’en avril 1994, le Rwanda prenait feu, comme ça, en une nuit, et que des milliers de vies s’envolaient dans le parfum vanille? Vous nous racontez, avec un travail de recherche que l’on sent minutieux, ce conflit entre Tutsi et Hutu avec des vibrations émotionnelles, des senteurs exotiques et des lignes d’amour romantiques, mais c’est bel et bien l’horreur qui s’est invitée dans ce printemps avec des machettes aux creux des mains des hommes. J’ai cru qu’ils m’enlevaient des fragments de chair.

Il en faut du courage pour mettre des mots sur des guerres, des amours, des haines et des plaisirs de la vie. Je ne sais comment vous avez pu réunir la douceur et le chaos dans ces mêmes pages, mais le résultat est là: c’est puissamment troublant. J’ai cru que vous alliez me laisser de la tristesse…

J’ai mis des fleurs et des écorces dans ma photo, mais j’ai laissé Daniel vous dessiner les roses sur son passage parce qu’il est plus doué que moi pour cela. J’ai mis des images et des émotions dans cette chronique, mais Sacha et Rose ont gravé à l’intérieur de moi, avec l’encre de leur bienveillance, des lettres d’amours. J’ai cru qu’ils enlevaient un morceau de mon cœur quand j’ai lu leurs mots.

Que ce soit dans les carnets de Rose ou les écrits journalistiques de Sasha, l’ardeur qu’il se dégage de ses pages m’a profondément touchée. J’aimerai vous remercier pour cette lecture, Monsieur Smadja, il ne m’en reste en refermant ses pages que de l’admiration, le reflet d’une beauté, et l’envie de douceurs en bouche.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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