Confinement Journal de Poésie
🦠Confinement Jour 1: Haïku.
Je soupire à nos futurs,
Les confinements
Seront dans nos mains, fleuris…
🦠Confinement Jour 2 Poésie
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Et sûrement que dans les jours à venir,
Elle déploiera ses plus beaux atours
Mais il n’y aura personne pour s’unir
Il n’y aura personne dans cet amour.
Et sûrement que dans le silence blanc
Elle pourra jeter sa robe dans le vent
Mais il n’y aura personne pour s’étonner
Il n’y aura personne dans les aubes poudrées.
Et sûrement qu’elle ne fera plus qu’un
Avec le printemps et les nuances bruns
Mais il n’y aura personne pour gâcher
Il n’y aura personne pour contempler…
Et sûrement qu’elle parlera aux fées
Qui dans les bois dansent, effrontées
Mais il n’y aura personne pour épier
Il n’y aura personne près des boisés…
Ce matin, j’ai pensé à cette tranquillité.
Que Mère Nature allait enfin se magnifier…
J’ai presque entendu ses soupirs ambrés
J’ai presque touché ses jupes vert perlées.
🦠Confinement Jour 3 Poésie
J’avais, il me semble,
des royaumes de forêts et
des ronces au cœur
Des appétits noirs et
Des envies de paillettes
Me reste une fenêtre
A peine, un morceau de ciel…
(Confinement)
🦠Confinement Jour 4 Acrostiche
Comme une femme à la fenêtre
0ublieuse des temps à chronomètre
Ne fuira plus jamais devant la douceur
Furieusement dans les chairs du cœur
Instituera un mystérieux avènement
Non sans quelques poèmes volants
Éparpillés sur des ardeurs de trop-pleins
Mais encore hurlants dans les trop-riens
Elle saura regarder les gestes d’amour
Ne redoutera plus les mauvais jours…
Tant qu’à se dépêcher d’attendre la fin.
(Confinement)
🦠Confinement Jour 5 Boule de Neige
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Ô.
19.
Mal.
Être.
Accro.
Affamé.
Acharné.
Agressif.
Abominant.
Asphyxiant.
🦠Coronavirus🦠
.Surivanoroc
.Tnaixyhpsa.
.Tnanimoba
.Fisserga
.Enrahca
.Emaffa
.Orcca
.Erte
.Lam
.91
.O
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(Inverse la tendance)
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🦠Confinement Jour 6 poème
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Tandis que j’apprends à vivre confinée
Pendant que le printemps s’est envoyé
Dans les branches et l’herbe mouillée
En fait, j’ai le manque de coquelicots.
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Tandis que tu penches ton parapluie
Pendant que d’autres s’initient à la survie
Dans les brancards absents et le 19 jaillit
En fait, j’ai le manque de coquelicots.
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Tandis qu’elle danse sur des parkings
Pendant que d’autres traînent en jogging
Sur des canapés troués et le son swingue
En fait, j’ai le manque de coquelicots.
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Tandis que nous prions à nos heures perdues
Pendant que d’autres arpentent les rues
Dans les hypers marchés et espoirs déçus
En fait, j’ai le manque de coquelicots.
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Tandis que vous craignez à vos soupirs
Pendant que d’autres perdent leurs sourires
Dans les murs blancs et jours à venir
En fait, j’ai le manque de coquelicots.
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Tandis qu’ils refleuriront dans les champs
Pendant que la belle saison sera chants
Dans les vallées et sommets verdoyants
En fait, Coquelicot manque à nos photos.
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(Le manque de coquelicots)
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🦠Confinement Jour 7 Haïku
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Ne me dis plus d’épier
Par-dessus les murs
L’envol des tourterElles.
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🦠Confinement Jour 8 Poésie
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Et si on plantait des sourires
Est-ce qu’il pousserait des fous rires?
Et si on déposait des fleurs
Est-ce qu’on aurait plus grand coeur?
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-Ne sois pas si naïve, ma Beauté
Le monde a tôt fait de te le rappeler-
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Il me vient des nostalgies
De bruits et de senteurs
Il me vient des envies
D’éclats et de fureurs
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-Ne sois pas si excessive, ma Beauté
Le monde a tôt fait sur cela, contrarier-
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J’avais occulté le grand méchant spleen
Du dimanche soir, oui, maintenant
Qu’il faut être confiné tout le temps
Mais dans mes rêves, Bam! J’imagine…
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-Ne sois pas si rêveuse, ma Beauté
Le monde a tôt fait de cela, étouffer-
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Pourvu que je récolte avalanches de sourires
Pourvu que j’arrange bouquets de jolis cœurs
Je n’ai que faire de ce qu’il peut bien dire
Le monde, je n’écouterai que mes Sœurs.
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(Sororité en fleurs)
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🦠Confinement Jour 9 Haïku
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Morceau d’herbe vert
Si Le Brun rosait…
Emboucane ton monde!
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🦠Confinement Jour 10 Courrier
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Parce que finalement l’amitié
C’est juste ça
Recevoir une fleur au courrier.
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Parce que la beauté
C’est juste ça
Donner son cœur, en vrai.
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Parce que la vérité
C’est juste ça
Toi et moi, pour des années.
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Ce matin, j’avais une fleur au courrier
Réalisé que mon cœur t’était donné
Et que j’allais rire encore des années
En binôme d’amour, à tes côtés.
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Il y a du love, et du love hyper-activé
Qu’elle est douce, l’odeur de cette pensée
Mais, ne pouvoir dans mes bras, te serrer
Des perles salées et sucrées s’en sont allées.
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(Avoir la même fleur à la fenêtre: Pélargonium)
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🦠Confinement Jour 11 Poésie
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Personne n’a dit quand…
Toutes les rouges bouches se ferment
Et les mots pervenche s’en reviennent
Quand les bras décharnés dégringolent
Et les pincements malicieux batifolent
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Personne n’a dit quand…
On aurait surement des clans antisèches
Et les cascades fluides qui s’assèchent
On aurait des ganses de mots fins
Et des tendresses dans nos mains…
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Personne n’a dit quand…
Le vide serait plein de nos soifs d’amours
L’éternité serait d’infimes noirs atours
Les instants deviendraient heures étirées
Les aubes subtiliseraient crépuscules rosés
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Personne n’a dit quand…
Il te faudrait rester à ce pont dissimulé
Il te suffirait d’un large silence sublimé
Tu te contenterais d’un regard innocent
Tu pourrais connaître un après évanescent
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(Personne n’a dit quand…)
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🦠Confinement Jour 12 Poésie
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On voit les vagues dans l’obscur
Quand le soleil est au plus chaud
Parmi les forums d’anges déchus
Caresser-Soigner-Déferler-À jamais-
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On voit les vagues dans l’azur
Quand la lune est au plus haut
Parmi les sabbats de fées menues
Soupirer-Éclater-Déchaîner-Pour jamais.
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On voit les vagues dans les murs
Quand la solitude est au plus beau
Parmi les danses de zombies fourbus
Sauter-Tournoyer-Tremper-Plus jamais.
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Ne viens pas me dire que tu n’aimes pas
Quand moi, je crève à petit feu de ça,
Revoir les reflues des vagues de là-bas
Admirer- Adorer la mer- À et Pour jamais.
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(On voit les vagues)
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🦠Confinement Jour 13
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Personne n’a dit pourquoi…
Les yeux des poupées se ferment
Les eaux des marées s’enferment
Le poids des branches fléchissent
Et l’or des bois en gris s’immiscent
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Personne n’a dit pourquoi…
Les toiles pois et argent tapissent présent
Et la compassion vermeil a foutu le camp
Les canines des fauves noirs s’aiguisent
Les poumons du verre sang s’amenuisent
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Personne n’a dit pourquoi…
Les heures de nos solitudes s’affolent
Les pleins de nos douceurs somnolent
Les joues de nos enfants- Aquarelle-
Les voeux de nos aïeux- Intemporels-
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Personne n’a dit pourquoi…
On a laissé le pernicieux se faufiler
On a laissé les mots se désintégrer
On a perdu la somptueuse clarté
Perdue la conscience vulnérabilité.
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(Personne n’a dit pourquoi)
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🦠Confinement Jour 14 Poème
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J’envoie des baisers brisés
Sur leurs cœurs déforcés
Quand le ciel indélicat
Se morcelle en éclats.
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J’envoie des baisers jolis
Sur les joues des touts-petits
Quand le soir câlin s’avance
Et que l’histoire commence.
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J’envoie des baisers velours
Pourvu qu’ils arrivent, un jour
Quand Elles en auront trop besoin
En d’autres glorieux lendemains…
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(J’envoie des baisers)
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🦠Confinement Jour 15 Poème
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Même si tu te résigneras
Jamais au silence,
Tous les mots
Qui te viennent ce soir
Sont trop dérisoires
Bien trop abstraits,
Indociles-Malhabiles
Pleins de vagues
Lignes tanguent
Mouvants sur ta bouche…
Alors, ce soir,
Seul le ciel rose
Dans son infini
Sera le seul
A voir,
Ton sourire entendu.
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(Seul le ciel rose).
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🦠Confinement Jour 16 Poème
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Tu ne vois pas
Que plus tu t’affoles
Plus l’image
Se gondole
Plus tu perds
Le nord
Et plus les objectifs
Sont flous.
Jours Flous.
Heures floues.
Avenir co-vide.
Ne sois pas fou
Et viens-t-en regarder
Juste là.
Ne vois-tu pas
Le ciel amoureux
Qui caresse tes mains…
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(Pourquoi tu t’affoles?)
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🦠Confinement Jour 17 Poème
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Elle pleure devant le bleu rose
Dans le bombé ecchymose
Elle noie vital ses aujourd’hui
L’ombre étang de ses ennuis
Elle dérive d’autres perchoirs
Les étendues nue vide échoir
Elle plonge paupières closes
Des airs florals et virtuoses
Elle se réinvente là, inouïe
Dans le souffle or de la nuit
Elle crache un à un, espoirs
Sur la pierre tiède du lavoir.
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(Fille au lavoir)
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🦠Confinement Jour 18 Poème
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Et si je ne retourne pas
-Sur un pétale-
Ni d’où je viens
-Sur une épine-
Ni d’où je vais
-Sur un ponton-
Vais-je encore retourner
-Grâce à ton parfum-
D’où solitaire, je suis
-Dans le cœur tendre-
Des Fuchsia Roses.
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(La place secrète des fées).
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🦠Confinement Jour 19 Poème
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Le Palais des Ombres
De-part pierre sombre
Ouvre grand ses portes
Au-delà du pernicieux
A contre-jour de bleu
Aux Furieuses cohortes.
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Dans la dysharmonie
-Et ce n’est qu’en
Temps-curieux temps-
De disgrâce et d’infamie
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Que tombe la sanction
À ses vertiges balcons
La solitude à pan confinée
Et souvenir d’ailes déployées
Les déchus rêvent en mensonges
Les anges ploient en troubles songes
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Le Palais des Ombres ose une prédiction
Heures évidées, étouffées et morte saison.
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(Le Palais des Ombres est ouvert)
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🦠Confinement Jour 20 Poésie
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Pendant que des mains fines
Cousent des masques co-vides
Pendant que les aiguilles déclinent
Dans les danses des sylphides
Demi-Pan, à ses cloches sonner
Et Labyrinthe à ses flûtes, jouer…
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Pendant que la lune dessine
Son premier quartier bizarroïde
Pendant que Sibel, forêt divine
Accueille les chants des druides
Demi-Pan, à ses cloches, sonner
Et Labyrinthe à ses flûtes, jouer…
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Pendant que les humeurs Caféine
Du ciel fauve, tombent les perseïdes
Pendant que les nénuphars Théine
Dans l’étang de mélancolie fluide
Elle joue dans un labyrinthe crevé
Et Pandémie poursuit son avancée.
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(À nos humeurs fauves)
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🦠Confinement Jour 21 Haïku.
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Sentiments en fleurs
Jeunesse Emoi
Partageons un parapluie?
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🦠Confinement Jour 22
Acrostiche
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Si les chiens errants mémorisaient
Où se terrent les zombies calcinés
L’on devinerait les heures évadées
Inexorablement perdues délabrées
Tout au plus, fragments nus d’éternité
Une lueur pourpre, à l’oeil carbonisé
Dans sa bouche feu, poésie déclamée
Et je funambule à des cieux grenadiers.
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(Solitude)
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🦠Confinement Jour 23 Poésie
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Dans la fissure d’un souvenir
La morsure d’une vague Avenir
Et des larmes dans l’océan…
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Dans l’abîme d’un extrême
La douceur d’un Je t’aime
Et des larmes dans le vent…
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Dans le gouffre d’une blessure
L’éclatement des jours usures
Et des larmes dans le sang…
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Dans les fracas hurlés du silence
Les ténèbres de nos résistances
Et des larmes dans le temps…
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Tu t’abîmes en désamour
Tu te fissures au petit jour
Tu t’engouffres à un détour
Tu te fracasses sur du velours
Et en amertume, ultime recours
Une larme au commencement…
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(Une larme au commencement)
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🦠Confinement Jour 24 Poème
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Poisson carré
Papillon égaré
Insectes triangle
Amitié contrebande
Faut-il à nos bouches
De drôles de losanges?
Horizon rectangle
Drap boomerang
Froissements courbes
Sentence sourde
Faut-il à notre monde
Une nouvelle ellipse?
Dans l’Hexagone
Souffle dragonne
Trottoirs Javel
Plan parallèle
Mains en cœurs
Élan vainqueur
Pourquoi?
Mais pourquoi
Faut-il à ce printemps
Dans son royaume naissant
Un prince du mal pulmonaire
Un Bulbe à couronnes solaires?
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(Avril aux fenêtres)
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🦠Confinement Jour 25 Poésie
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Je n’entends rien à vos dires
Je voudrais juste maudire
Tous ces cycles temps nécrosés
À vos humeurs tant desséchées
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Ce soir, j’ai envie d’autre chose
Ce soir, c’est la métamorphose.
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Je ne comprend rien à vos jeux
J’aimerai cracher harmonieux
Des rimes bleues saccharoses
Pour noyer heures Névrose.
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Ce soir, j’ai envie d’autre chose
Ce soir, c’est la métamorphose.
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Je ne tiens pas vos discussions
J’irai à l’envers des passions
Avec le cœur tempétueux
Pour contrer vide sentencieux
.
Ce soir, je jetterai Roses
Et vœux soie guimauve à Lune
Pour mes Sœurs qui s’allument
Pour qu’enfin feu! Apothéose!
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(Ce soir, en huit, Lune Rose)
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🦠Confinement Jour 26 Poème
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Je me dés-ancre
Je me ré-encre
La mer me manque
Les mots m’éventent
L’amertume me hante
Les maux m’épouvantent
L’écume me tourmente
L’amer me fréquente.
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(La mer me manque)
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🦠Confinement Jour 27 Poésie
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À l’heure des putrides échos
L’arbre au mille pieds beaux
Lève des armées à propos
De chlorophylle en ghettos.
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Dans la clairière des enchanteurs
La forêt aux sangs mille couleurs
Souffle des batailles en son cœur
Pour les arbustes en apesanteur .
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Et s’il nous fallait une fois écouter
Les chants de révoltes boisés
On entendrait feuilles murmurer
Qu’il n’y a aucun rite secret
Pas le moindre mystère caché
C’est à leurs mille beaux pieds,
Qu’il nous faudrait s’incliner.
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(Écouter les forêts)
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🦠Confinement Jour 28 Sonnet
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Je tire à moi le drap de la tristesse
Pour qu’il ne vienne pas sur toi
Pour qu’il ne nous prenne pas
Nos instants soyeux de tendresse
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Te voilà, couverte de perles, plumes
Les jours tulle blanc à plein volumes
Oublieuses de ces temps enclumes
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Je découds le tissu de mes faiblesses
Pour qu’il ne vienne pas à toi
Pour qu’il ne contamine pas
Nos moments heureux de délicatesse
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J’aime à te voir enfiler les costumes
De princesses en petits pois plume
Et dans nos yeux, le merveilleux s’allume…
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(Garder le moral pour nos princesses).
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🦠Confinement Jour 29
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De ma fenêtre, j’ai un bout de ciel
Juste un petit morceau de bleu
Juste un petit rempart d’essentiel
Juste le pouvoir sacré amoureux.
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De ma fenêtre, j’ai quelques toits
Sur lesquels je marche en rêvant
De toi. De toi et moi. À vrai dire,plus toi.
Mais dans une éternité-fragment.
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De ma fenêtre, je nous surprends
À tomber. Moi plutôt que toi. Parbleu.
Sur des coussins blancs providentiels
Où se chuchotent nos tendres émois.
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(J’ai le ciel et toi)
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🦠Confinement Jour 30 Poème.
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En vrai, on est des morts en puissance.
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Des morts même plus enracinés
Par nos regrets faux, inavoués
Des « Si » vains, hypothétiques
Des « J’aurai du » pathétiques.
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Des morts dans les yeux des autres
Même pas foutus de donner à l’Autre
Des mots douceurs et bienveillants
Des gestes tendres et accueillants.
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En vrai, on est des morts en dormance.
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Des morts crevés par nos absences
Pourris, gâtés dans ces excroissances
La gueule béante dans une double peine
Laissés-pour-compte sur nos déveines.
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Des morts tout juste salement éteints
D’avoir osé pu croire objectifs atteints
En ignorant la grandeur suprême Nature
Et tous les secrets qu’elle nous murmure.
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En vrai, on est des morts en surveillance.
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Mais demain, il se peut que la vie
Nous revienne. Que les jours pluies
Effacent nos traces de furie-frénésie
Pour que se lève un Après-Synergie.
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Mais demain, il se peut que l’intelligence
Nous surprenne. Que les soirs négligences
Disparaissent dans nos douces résiliences
Pour que se couchent enfin nos insuffisances.
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En vrai, on est des vivants, pas tout à fait morts,
Si on croit aux poèmes qu’on lance.
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(En vrai, on est des morts).
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🦠Confinement Jour 31 Poème.
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Ce n’est pas avril qui va nous prendre
C’est le vide de nos chambres
Qui risque d’emporter les esclandres
De nos peaux fragiles salamandres
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Ce n’est pas avril qui va nous défaire
C’est le co-vide, ce virus mortifère
Qui risque de résigner nos colères
À quelques étouffements impopulaires
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Ce n’est pas avril qui nous tourmente
C’est l’avide de cette grande épouvante
Qui risque de nous mener, insouciante
À nos ternes angoisses trop ondulantes.
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Ce n’est pas avril qui va nous essaimer
C’est le manque de nos tendres aimés
Qui risque d’envoyer à nos âmes épuisées
Toute la résonance de notre vulnérabilité.
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(Avril 2020)
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🦠Confinement Jour 32 Haïku
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Pour le fou qui se perd
En l’amer, il est temps
De fol s’en vaguer…
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🦠Confinement Jour 33
Au Revoir
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C’est la fin de l’histoire…
Il n’y aura plus de chats
Dit-on,
Dans les notes d’en bas
Et dans nos ciels, il pleut
Sur les tables de chevets
Même la panthère
Est introuvable ce soir
Et les mouettes s’en sont
Couchées tôt
Pour ne pas troubler le repos
De l’homme qui s’en va
Et le jaguar erre…
La nouvelle est tombée
D’ici ou d’ailleurs,
C’est malheureux.
Il paraît que le chien
S’étonne du silence
Que les roses se ferment
Dans un élan de tristesse
Que le miel même
Aura perdu sa saveur
Les souris ont arrêté
Leurs touts petits sons
Et quelque part, il laisse
Un arrière-goût de trop j’aime…
Le cachalot, couleur de lune
Pleure son conteur
Dans les vagues ondes
Toutes les pensées s’alunent
Et la force s’élève vers le haut
Pendant que les baleines
Chantent, éperdument
Désespérément
Leurs immenses peines
Dans les mers du sud du monde
L’escargot renonce, inconsolable
À sa lenteur
Quelle importance, à présent,
Dira-t-on…
Quel sens donné à cette effroyable
Fin d’histoire?
Il nous écrivait des romans
D’amour
Toujours.
De l’amour et de la poésie
Ça ne peut pas être ceci
La fin de l’histoire…
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🦠Confinement Jour 34 Poésie
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Je pianote sur les silences
Faisant sortir les nuisances
Des concertos de chagrins
Qui s’invitent en nos mains.
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Je gronde à nos ennuis
Aux noeuds clos d’oublis
Que le temps va emporter
Dans un mistral de regrets.
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Je crève random à l’intérieur
Les mots noirs dans le cœur
Mais rouge ardent aux lèvres
Je chuchote en passion fièvre.
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Je pianote sur les silences
J’invite pleurs et insolences
Je rugis bourrasque et remords
J’éteins la lumière, et m’endors.
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(Je pianote sur les silences)
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🦠Confinement Jour 35 Quatrain
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Sur une aile brisée de moineau
Tu dessines l’impossible météo
D’air saturé d’un rose évanescent
Pour l’escapade des transparents.
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🦠Confinement Jour 36 Quatrain
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Sur les orages déstructurés
Ta peau en transfert fragilité
S’est décrochée en lyre nuage
Leurs atermoiements gris fluage
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🦠Confinement Jour 37 Poésie.
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Dans tes nuits, les visages
Sursautent sur ta console
Ricanent sépia choc vitriol
Obscurément, aube luciole.
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Dans tes nuits, les visages,
Titubent vite s’en morcellent
Distendus en vroom étincelle
Obstinément, rime ensorcelle.
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Dans tes nuits, les visages
S’enfuient dans profondeurs
Scandent en vermillon pleurs
Ostensiblement, nymphe meurt.
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Dans tes nuits, les visages
S’oublient en loques plumées
S’évadent en suc enténébré
Furieusement, pétale froissé.
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Dans tes nuits, les visages
Sourient aux anges déchus
Mais tu ne lèveras jamais plus
Au prochain crépuscule venu.
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(Dans tes nuits, les visages)
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🦠Confinement Jour 38 Poème
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On joue avec des paillettes
Des petits bouts de miettes
De temps à l’eau cristalline
De nerveux sauts de routine
Et toujours, ploc! On s’en-Bulle
Aux penchants carrés cellules.
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On joue avec de l’ordinaire
Des jours cloches colères
Étouffés en ivoire silence
Tétanisés en magnificence
Et jamais, boom! On s’en-Rose
Aux versants des mots proses.
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On joue avec des paillettes
Des bulles d’eau silences
Et des roses magnificence
On joue avec de l’ordinaire…
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🦠Confinement Jour 39 Poème Spécial Journée de la Terre.
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De la terre en nos vers,
Pour ployer à nos jours vermeil
Sous nos assassins parterres
De bruns saccagées merveilles.
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De la terre en nos corps,
Pour revenir exquise poussière
Et repartir néant fendu encore
Sous des plantations amères.
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De la terre en nos paupières
Pour gratter nos yeux éteints
Des évidences que notre Mère
Avaient déposées en nos mains.
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(De la terre et des vers.)
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🦠Confinement Jour 40 Quatrain
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Elle attend les lendemains fraisiers
Les heures d’amour lys compostées
Les baisers suaves lie de vain fruités
Le paradis blanc des yeux passionnés.
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(Elle attend)
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🦠Confinement Jour 41 Poème.
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Il y a dans ton être
Toute la force de la lumière
Dans la prunelle de tes yeux,
La petite étincelle de nos folies.
Je m’enracine.
Dans le creux de tes mains,
Des gouffres de feu en instance
Sur le muscle de tes bras,
Nos initiales enlacées en esquisse.
Je m’enracine.
Près de ton lobe en colimaçon,
Les danses aériennes de nos loves
Dans les revers de tes coudes
Les chocs étreintes pamplemousses.
Je m’enracine.
Et sur ta chair ensoleillée,
Des chemins réinventés lunaires
Sous la pulpe de tes doigts
Des promesses en dérive électrifiée.
Je m’enracine.
Dans les replis de tes genoux
Les sonorités d’un matin incolore
Et jusqu’à la pointe de tes orteils
La tension ineffaçable de nos nuits.
Je m’enracine.
Dans le plissement de ton sourire
La luxuriance de nos je t’aime
Et jusqu’à la chute de ton dos,
Les chants ignorés des éternités.
Je m’enracine.
Et dans mon âme,
J’ai l’arborescence de toi.
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🦠Confinement Jour 42 Poésie
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En vrai, je suis désolée
De vous ennuyer avec ça,
En vrai, je ne sais pas
Quoi faire de ça. Aimer.
Je ne veux pas savoir
Le comment et le pourquoi
Les ratures dans le soir
Les erreurs de votre foi
Qui chamboulent
Tourneboulent,
Vos quotidiens confinés
Vos heures étamées,
Je ne veux pas saisir
Le quand et si jamais
De vos rêves souvenirs
De vos errances étalées
De vos dévorantes envies
Tant de choses enfuies…
En vrai, ça me rend dingue
Au plus fort, ça me flingue
La fin du monde prévue
Sans avoir, entre-aperçu
La fleur délicate du renouveau
En vrai, combien ça va durer
L’obsession en moi. Aimer.
Le manque sérieux de coquelicots?
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🦠Confinement Jour 43 Haiku
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Et dégringole
Sur les pétales de roses
L’orange Bonheur…
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🦠Confinement Jour 44 Poème
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L’origine du monde n’aurait pas surgi
S’il n’y avait pas eu le regard attendri
De cette fille écorchée en transparence
Pour une fleur en délicatesse orangée
Que les autres dans le vide ont délaissé
Un œillet arraché au putride silence…
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🦠Confinement Jour 45 haiku
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Sur un nuage
En cœur meringue
La complainte des anges.
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🦠Confinement Jour 46 Poésie
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L’aveugle attrape le ciel avec ses doigts.
Quand il le fait descendre sur les parois
Il insuffle le sublime des instants Émois
Pour que s’élève par-dessus les toits
Toutes les nuances du monde en joies.
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L’aveugle poétise le ciel avec sa plume.
Quand il le fait resplendir d’une rose lune
Et s’envole dans un baiser, la nuée brume
Il réinvente sucrée les illusions des écumes
En nimbostratus, et disparait, l’amertume.
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L’aveugle dessine le ciel avec son âme
Quand il le fait s’évader en calligramme
Il s’imagine oser en démentielles gammes
La plus pure des vérités en ultime sesame
La douceur, princière, par-delà le vacarme.
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(L’aveugle et le ciel)
🦠Confinement Jour 47 Poème
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J’ai des atomes
en pleurs de mère,
Qui s’endimanchent
En terre de sel
Pour que s’accrochent
En vent de miel
Des amours fous
En ciel et mer.
J’ai des atomes
En cris de fièvre
Qui s’effilochent
En pierre de roche
Pour que s’en viennent
En bise amère
Des baisers tendres
En peau et chair.
J’ai des atomes
En pure merveille
Qui s’anicroche
En soie d’écume
Pour que s’approchent
Et puis ondulent
Les mots en mauve
En eau et chant.
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🦠Confinement Jour 48 Poème
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Que ça doit être bon
D’être fantôme…
D’aller comme ceci
Insouciant, obscur
Et plein d’entrain
Embêter les voisins
Taper dans les murs
Juste pour rire
D’aller comme cela
Truculent, absent
Et plein d’envie
Caresser le vent
De toutes les pluies
Juste pour rire
Toucher les éclats
Et jamais, ne se perd.
Que ce doit être bon
D’être fantôme…
De faire aller en blanc
La danse des feux follets
Sur les alcôves étangs
Juste pour luire
De faire aller en noir
Les notes égarées
Des esprits errants
Juste pour luire
Que ce doit d’être bon
D’être fantôme…
Tout, plutôt que vivant.
Parce que toi-même
Tu sais,
Qu’il y a là, juste là,
A l’intérieur de toi
Bien en-dedans
Comme un terreau
Dans ton désespoir
Qui fait pousser
Une rose pourrie.
Une rose dénaturée
Qui laisse s’envoler
Des pétales contagieux
Et quand,
Par malheur, le requiem
Des condamnés
Fait se retourner,
Les faces internes
De ces voltigeants chaos
Tu peux voir,
Les mots
Tatoués en son milieu:
Peur. Solitude. Épidémie. Sang.
Mort. Guerre. Famine. Conquête.
Des mots qui s’imprègnent.
Des mots qui t’alertent.
Alors tu te dis,
Qu’il serait peut-être bon
D’être déjà un fantôme…
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🦠Confinement Jour 49 Poésie.
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Parce que je n’ai pas oublié
Que dans la lumière,
Il y a mille fleurs
J’arracherai chaque rayon
Le plein bonheur
À tes jours sombres.
Parce que je n’ai pas laissé
À nos poussières
Les pires langueurs
J’effacerai la déraison
De particule en pleurs
À tes heures pénombres.
Et puis, je reconstruirai
Tout. Toi et Moi.
Tout. Sans toi ni moi.
Tout. Plutôt que moi.
Et dans la livide matière
Je m’essaierai à la candeur
Et je mettrai seulement toi
En un instant spectaculaire.
(Le printemps et ses fleurs.)
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🦠Confinement Jour 50 Poème
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Le peintre dépoussière ses états
Dame et ses fondus monochrome
Rehausse l’art tombé grenadine
Un point dégrafé nude en sourdine
Au sursaut de l’histoire de Rome
Quand dans les cieux désidérata
Des séraphins posés là, affligés
En sourires hachurés, inadaptés
C’est l’heure des déchirements
Dimanche soir et écœurement.
L’œuvre s’averse en peau troublée
Se poignarde aux heures blessées
S’enamoure de frissons hurlants
L’art s’éparpille aux quatre vents…
C’est dimanche soir et écœurement
Dimanche soir et cœur mouvant,
Le peintre recommence ses états
D’âme et ses foutus arrangements
Pourvu que demain, se dessine
L’ombre fine aux yeux de l’enfant.
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(Dimanche soir, le peintre.)
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🦠Confinement Jour 51 Acrostiche
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A vider les cœurs de leurs sangs
Tirailler les fils des faux-semblants
Terrasser les ardeurs ensommeillées
Effacer les soubresauts des paumés
Nul n’aurait pu trop peu s’éprendre
Dans l’intimité âcre de sa chambre
Regarder aussi intensément l’infini
Et jouer des sables du temps enfui…
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(Attendre)
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🦠Confinement Jour 52 Poème
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J’ai rompu toutes les amarres
De ces sillages terre anthracite
Pour quand l’essaim d’étoiles
S’en viendra dans le ciel chaud
Je ressente feu en-dedans l’écho
Des énergies fluides et s’en voile
Au firmament cuivré holographique
Les rattachements à ce tintamarre.
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(Rompre et se rattacher)
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🦠Confinement Jour 53 Poème
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Hé petite,
Jolie ballerine en voile bleu
Incandescence en tendre jeu
Danse. Danse. Danse.
Viens, relève tes yeux du trottoir
Fais-toi rebelle, remodèle le soir
Et danse, danse, danse…
De-bulle-toi des traces goudrons
Retrouve dans ton cuir, la fusion.
Hé petite,
Danse comme tu le penses,
Tu ne le sais peut-être pas
Mais le monde a besoin de toi
Pour danser quand tu danses
Hé petite,
Danse, et danse et re-danse
Le monde guette ta présence
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(Hé petite)
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🦠Confinement Jour 54 Poésie
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Personne n’a dit où
S’en vont les morts à leurs trépas
S’en vont les vies dans leurs états
Sans suie l’envie à temps enfumés
Sans suit le remord à tant surveiller
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Personne n’a dit où
S’en vont les torts à leurs excuses
S’en vont les excuses à leurs torts
Sans suivre leurs poses en écluse
Sans suivre leurs masques encore
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Personne n’a dit où
Naîtra un lendemain sans cris
Naîtra en nos mains les écrits
Mourra les hivers en nos effrois
Mourra les hiers à nos beffrois
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Personne n’a dit où
Se trouvent nos édens enchanteurs
Se retrouvent nos anges protecteurs
S’en va la mort dans tous ces états
S’en va la vie après tous nos trépas.
🦠Confinement Jour 55 Poème
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Il est venu le temps de…
De je ne sais pas quoi
À vrai dire, et je crève
Trop de ce, je ne sais pas.
À y regarder comme ça
Un temps étrange
Un temps qui me dérange
Un temps déglingué orange
Qui passe du vert au rouge
De jour sable qui bougent
De sablier explosé vouge
J’aime à penser qu’il est
Venu le temps d’aimer
Mais tout le monde sait
Que c’est illusion, un leurre
Quand certains se meurent
Quand certains demeurent
Seuls, traînants dans les ruelles
Abandonnés, affamés. Frêles.
Mangeant un rien à une poubelle
J’aime à penser qu’il est
Venu le temps de la nature
Mais tout le monde carbure
Sauvagement à ses parures
Et certains oublient
Et, morbleu, certains oublient
La fonction première de la vie
Les pourrissements sont dehors
Les morts encore et encore
Les relents délation plus forts
Alors, je ne sais pas
Il est venu le temps de quoi…
Peut-être, à y rêver…
Peut-être, à y penser…
Un temps proscrit
Un temps d’ennui
Un temps réfléchi.
Ah si j’aimerai…
Vraiment. Vraiment j’aimerai
Mais je ne sais si je dois oser?
Il est venu le temps de la poésie
Le temps d’enflammer nos écrits
De mots braise et de sens infini…
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(Il est venu le temps de…)
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🦠Confinement Jour 56 Quatrain
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Sur le flanc renfle d’un corbeau
Se lève l’enclume d’un seul mot
La sidération volée à l’œil défait
Et l’apocalypse en souffle muet
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🦠Confinement Jour 57 poésie
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L’étanchéité de ma rage
N’est pas garantie
Si tu touches à
La faveur de l’orage
Mon cœur en sursis.
N’approche pas
De trop près, l’image
D’un bonheur imprécis
J’aurai des épines à
Crever tes bouturages
Et tes semblants d’appétits
C’est cela la peur-état
Qui fait grand barrage
À ton sourire en étui…
Toi qui me regarde, et moi pas.
C’est dimanche soir aérage
Je remonte les ponts-levis
Et j’oublie ça, à fleur de toi.
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🧚🏻♀️Stelphique ✨