La Religion, Tim Willocks.

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Synopsis:

 « La Religion « , c’est le nom que se donne l’ordre des Hospitaliers, mais c’est aussi la bannière sous laquelle se rallie parfois la folie des hommes. En 1565, claustrés sur leur petit archipel au sud de la Sicile, les chevaliers de Malte s’apprêtent à recevoir les furieux assauts de l’armée ottomane. À un contre cinq, les chrétiens tiennent le siège au prix de combats effroyables. Un déchaînement de violence dans lequel se trouve entraîné Mattias Tannhauser, un ancien janissaire qui a connu les deux camps. Pour les beaux yeux de la comtesse Carla La Penautier, le trafiquant d’armes et d’opium embarque pour l’enfer…

Ce que j’ai ressenti:

« Plonge dedans, disait l’obscurité. »

Alors j’ai plongé. J’ai plongé dans les enfers, rencontré quelques démons, et j’ai ressenti à l’intérieur les vents dispersants. Et quelle fabuleuse invitation! A se frotter ainsi, aux guerres de religions qui font rage au cours de l’Histoire, en plongeant justement dans ce thriller noir qui retrace un de ses plus sanglantes batailles, on en revient jusqu’à en avoir l’odeur nauséabonde dans les narines….Tim Willocks, décide de nous faire revivre l’enfer du siège de l’île de Malte en 1565, opposant l’élite des troupes ottomanes aux puissants chevaliers de l’ordre, dans ces moindres détails et il ne nous épargne rien de l’horreur du carnage. D’un côté comme de l’autre, les combattants sont déterminés, acharnés, convaincus jusqu’à la pointe de leurs épées du bien fondé de leurs actions…D’un côté, comme de l’autre, les souffrances seront atroces et les pertes considérables. D’un côté comme de l’autre, ils se battent au nom de dieu. Et, à la frontière de l’un comme de l’autre, un devshirmé, Mattias Tannhauser.

« Sache que tu es en enfer. Et que nous sommes ses démons. »

Et comme l’Histoire se vit aussi, dans les petites histoires, en suivant le parcours semé d’embûches de ce mystérieux héros Tannhauser, on aura notre comptant de passions, d’amours, d’intrigues, de trahisons, d’amitiés, de dangers, d’honneurs, de rébellions, de rédemptions…Tout ce qui fait l’énergie palpitante des bonnes histoires. Tout ce qui nous anime au creux de nos tripes. Impossible de lâcher ses pages, tellement le sort de ces personnages nous importent dans leurs cheminements personnels. Tous autant qu’ils sont, ils nous donnent à ressentir, une émotion différente de par leur sensibilité, en ce temps affreux de guerre impitoyable. Et puis, comme pour sublimer le tout, la beauté s’en vient en musique et en poésie…Et là, c’est comme un souffle de fraîcheur, entre deux respirations dysharmonieuses. Un instant précieux…

« Dans l’éternité, lui dit-il, il n’y a pas de chagrin. »

C’est fascinant, cette faculté de faire transparaître ainsi autant de sensations, autant de sentiments. Tout est démultiplié. On s’en prend plein les yeux, le nez, la bouche, le cœur, l’esprit…C’est tellement intense! Chaque scène est plus grandiose que la précédente, chaque phrase plus percutante que celle d’avant et mérite qu’on s’y arrête pour les relire. Et l’apprécier encore et encore. Méditer dessus, presque. Ce roman est grandiose. Démesurément, grandiose. J’ai déjà eu des coups de cœur, mais celui là, il dépasse tellement en profondeur et en force, que c’est presque difficile de trouver les mots…La plume est tantôt enflammée, poétique, sensuelle, percutante, charmeuse et bouleversante. Ce contexte historique est tellement imprégné de violences, d’urgences, et d’espérances…Tant de passions et de densité dans ce pavé noir, c’est absolument prodigieux. Une lecture sacrément magistrale.

« Dans des temps comme aujourd’hui voués à de si grands maux, lorsqu’on peut entendre et sentir partout les ailes de l’ange de la mort, de petits actes de gentillesses sont comme des joyaux du ciel, et tout autant pour celui qui les réalise que pour celui qui les reçoit (…). »

Ma note Plaisir de Lecture 10/10.

Les fureurs invisibles du cœur, John Boyne.

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Synopsis:

Cyril n’est pas « un vrai Avery » et il ne le sera jamais – du moins, c’est ce que lui répètent ses parents, Maude et Charles. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ? Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif des Avery, un couple dublinois aisé et excentrique, Cyril se forge une identité au gré d’improbables rencontres et apprend à lutter contre les préjugés d’une société irlandaise où la différence et la liberté de choix sont loin d’être acquises.

Ce que j’ai ressenti:

850 pages. Un roman-fleuve qui nous dépeint l’évolution politique et sociale de l’Irlande de 1945 à 2015, à travers les yeux d’un homme, Cyril Avery. Il semble difficile de raconter toutes les émotions qui sont venues me chopper comme ça au fil des pages, parce que ça se joue dans les grandes lignes de l’Histoire et dans les petits détails des conversations des personnages. De l’amour et de la haine, de la peur et de la violence, le rejet et l’intolérance, l’homophobie et le sexisme, c’est tout ça, condensé dans ce pavé et encore, ça ne suffirait pas pour tout vous décrire mais c’est un roman riche qui vient déchaîner toutes Les Fureurs Invisibles du Cœur! Et nos cœurs souffrent avec chacun, ces hommes et ces femmes, et pire encore ces enfants confrontés aux esprits malveillants, étriqués, et discriminants. Un roman grandiose!

Ils craignent un changement dans l’ordre du monde.

J’ai adoré suivre la quête d’identité de Cyril, pas tout à fait « un vrai Avery ». C’est un personnage terriblement attachant qui nous retrace ses 70 printemps, par tranche de 7 ans, en nous donnant à lire des souvenirs entre amertume et tendresse. De l’amertume, il en a parce qu’il a mal de voir son Irlande coincée dans un puritanisme restrictif, mais de la tendresse aussi, parce qu’il constate que les mentalités évoluent aussi au fil des décennies même si Cyril a souffert de toute cette intolérance virulente, au cours de sa vie. Dans ces rencontres, on verra qu’il est amené à rencontrer des personnalités fabuleuses tout autant que horripilantes, et qu’elles le feront avancer vers la paix de son cœur.

« L’idée de passer toute mon existence à mentir me pesait terriblement et dans ces moments-là, j’envisageai sérieusement de disparaître à jamais. »

Le point fort de ce roman, c’est la grande amitié entre Cyril et Julian. Même contrariée et avec tous les non-dits qu’elle porte en elle, c’est une histoire qui nous prend aux tripes, parce qu’on espère tellement que ces deux-là vont finir par se comprendre. Mais rien n’est simple dans l’amitié et encore moins dans l’amour, et le temps n’arrange rien si le poids du secret s’en mêle. John Boyne nous donne un grand moment d’émotion, entre rires et larmes, avec ce duo de garçons qui toutes leurs vies seront liés envers et malgré tout…

-Je me souviens qu’un de mes amis m’a dit un jour que nous haïssons ce qui nous effraie en nous-même.

Tout simplement, j’ai adoré ce roman. Je le conseille ardemment pour toute la palette de sentiments qu’il nous donne à ressentir. C’est puissant autant que mélancolique, bouleversant autant qu’attendrissant. Chaque fois, que je me laissais prendre dans la fureur de ces pages, je ne voulais plus en sortir…C’est invisible le lien qui nous lie à un livre, mais c’est mon cœur qui vous conseille cette magnifique lecture!

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

El Niño de Hollywood, Oscar et Juan José Martinez.

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Synopsis:

Quelle est la relation entre le gouvernement de Ronald Reagan et un membre d’un gang en Amérique centrale qui a assassiné plus de 50 personnes ? Quel est le lien entre la Californie et le fait que le Salvador soit le pays le plus meurtrier au monde ? Comment un groupe d’immigrés à Los Angeles – fans absolus de heavy metal – est devenu l’embryon du gang le plus dangereux de monde ? Dans ce document poignant de réalité, les frères Óscar et Juan José Martínez – l’un reporter, l’autre anthropologue – racontent la vie de Miguel Ángel Tobar, dit El Niño de Hollywood, un tueur sanguinaire appartenant au seul gang faisant partie de la liste noire du département du Trésor aux Etats-Unis, la Mara Salvatrucha 13. Cette histoire brutale du Niño de Hollywood permet surtout aux auteurs de livrer les dynamiques sous-jacentes du phénomène des gangs aux États-Unis et en Amérique centrale, et de montrer comment des processus globaux construisent une infinité d’histoires microscopiques qui ont, elles, des conséquences bien réelles. Entre thriller, récit documentaire et enquête historique, les auteurs nous plongent au cœur des ténèbres – peuplées de mysticisme, codes d’honneur, tatouages et trahisons – pour essayer de déchiffrer les racines d’une violence qui semblerait inexplicable mais qui ne l’est pas. Des mauvaises décisions, des décisions stupides ont été prises et personne ne semble avoir conscience des erreurs. La fin d’une guerre n’est pas nécessairement le début de la paix. A travers des scènes d’une réalité féroce, nourries par des centaines d’heures d’interviews et de terrain, les frères Martínez font honneur à la terrible réponse qu’ils ont donné au Niño de Hollywood lorsque celui-ci leur a demandé pourquoi ils s’intéressaient à lui :  » Parce que, malheureusement, nous croyons que ton histoire est plus importante que ta vie… « 

Ce que j’ai ressenti:

▪️Pour certains, la paix est impossible…

« Je hais donc j’existe. »

Puisque on en est à parler épidémie, il faudrait que je vous parle aussi de celle-ci…L’épidémie du Salvador, le pays le plus meurtrier au monde…Ce livre est un choc. Je suis totalement sortie de ma zone de confort pour découvrir la violence extrême. Avec ce récit documentaire, les frères Martinez nous emmène au plus près du gang le plus dangereux du monde: la Mara Salvatrucha 13, et sur les traces de l’un de ses membres les plus terribles, El Niño de Hollywood. C’est un documentaire édifiant et terriblement choquant. Les chiffres et les statistiques s’affolent et défient tout entendement: autant de morts pour un si petit pays, ça fait froid dans le dos, et c’est pour cela que le mot Épidémie, lui est associé, avec ce nombre ahurissant de victimes. En retraçant ainsi, grâce aux entretiens et au travail d’enquête minutieux de ces deux auteurs sur les origines de la formation de ce gang, on s’aperçoit que pour certains, le mot paix n’a pas de place dans leurs vocabulaires. Miguel Angel Tobar est El Niño de Hollywood et son histoire est importante pour comprendre le fléau qui sévit au Salvador.

Ils naissent et ils meurent comme ça.

Mais ces morts étaient des morts pauvres. Des morts de règlements de comptes entre gangs. Morts de cette guerre entre miséreux.

▪️Sauf que c’étaient des gamins…

J’avais déjà entendu parler du phénomène des « baby-gang » en Italie avec la duologie Roberto Saviano (Piranhas et Baiser Féroce), mais même sur d’autres frontières, ce mal se répand aussi, malheureusement. Utiliser des enfants pour répandre la haine. La misère, bien sûr, a été le terreau de ce phénomène dévastateur…À force de recherches et d’entretiens, les deux frères Martinez nous démontrent que l’embrigadement se fait dès le plus jeune âge, et comme ce sont des « gamins de rien » livrés à eux-mêmes, qu’ils n’ont personne pour les protéger de ces figures manipulatrices, ils tombent vite sous la coupe des gangs…Et dans leurs totales inconsciences, dans leur total dévouement, ils font pire que les « grands », et n’ont de cesse de faire monter cette violence en escalade, jusqu’au bain de sang, pour nourrir la Bête. C’est la haine, leurs moteurs de vie. Parce qu’ils n’ont rien d’autre que ça, ces enfants perdus. Ils dévorent et se font dévorer pour cette idée d’appartenance à un clan. Et ils ne peuvent pas s’en sortir, une fois que La Bête les a marqués, c’est définitif. Aucune échappatoire possible. Souvent, ils prennent alors un nom avec une majuscule, pour faire courir la légende et semer la mort, partout. El Niño de Hollywood est un assassin avec plus de 50 meurtres à son actif. Un enfant-tueur, victime et bourreau de La Bête.

De la chair fraîche et agressive pour faire grossir la Mara Salvatrucha, La Bête.

▪️Comprendre la création du gang le plus dangereux du monde…

Bien que le sujet soit très difficile, c’est un livre que je recommande à qui voudrait comprendre l’histoire et la formation du gang de la Mara Salvatrucha 13. J’ai pris le temps de lire avec attention cette lecture. C’est un récit très documenté et fort en émotions parce que l’on voit à travers les yeux et les ressentis de El Niño de Hollywood.

La mort appelle la mort. Pas partout, mais au Salvador, si. La mort a la mort en héritage. Des petites histoires de famille à l’histoire récente du pays, le Salvador est construit sur des morts qui ont généré d’autres morts.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Metailie de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Editions Métailié : en novembre, on lit, on lit ! L'automne s ...

J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi, Yoan Smadja.

Synopsis:

« Un pays tout de vert, de terre, et d’affliction vêtu. »
C’est en avril 1994 que Sacha, reporter de guerre française, découvre le Rwanda – et cesse de croire en Dieu. Elle parcourt ses mille collines au volant d’une jeep de la Croix-Rouge, aux côtés de Daniel, médecin tutsi, à la recherche de sa femme et de leur fils, égarés dans la tourmente.
C’est l’histoire d’une femme perdue, d’un carnet retrouvé, d’une fleur gravée au couteau dans l’écorce des arbres et dans le cœur des hommes.

Ce que j’ai ressenti:

Monsieur Smadja,

J’ai toujours pensé que le printemps était une belle saison. Remplie de fleurs et de renouveau. Il se pourrait qu’avec votre livre -un premier roman remarquable d’ailleurs- quelque chose se soit brisé, que l’image dans le miroir se soit quelque peu ternie irrémédiablement, que les souvenirs du Rwanda hanteront encore longtemps nos esprits. J’ai cru que vous alliez me laisser le manque du parfum des lys.

Comment aurais-je pu croire que le mot génocide avait une telle force destructive haineuse, qu’il pouvait prendre ce genre de forme atroce ? Comment imaginer qu’en avril 1994, le Rwanda prenait feu, comme ça, en une nuit, et que des milliers de vies s’envolaient dans le parfum vanille? Vous nous racontez, avec un travail de recherche que l’on sent minutieux, ce conflit entre Tutsi et Hutu avec des vibrations émotionnelles, des senteurs exotiques et des lignes d’amour romantiques, mais c’est bel et bien l’horreur qui s’est invitée dans ce printemps avec des machettes aux creux des mains des hommes. J’ai cru qu’ils m’enlevaient des fragments de chair.

Il en faut du courage pour mettre des mots sur des guerres, des amours, des haines et des plaisirs de la vie. Je ne sais comment vous avez pu réunir la douceur et le chaos dans ces mêmes pages, mais le résultat est là: c’est puissamment troublant. J’ai cru que vous alliez me laisser de la tristesse…

J’ai mis des fleurs et des écorces dans ma photo, mais j’ai laissé Daniel vous dessiner les roses sur son passage parce qu’il est plus doué que moi pour cela. J’ai mis des images et des émotions dans cette chronique, mais Sacha et Rose ont gravé à l’intérieur de moi, avec l’encre de leur bienveillance, des lettres d’amours. J’ai cru qu’ils enlevaient un morceau de mon cœur quand j’ai lu leurs mots.

Que ce soit dans les carnets de Rose ou les écrits journalistiques de Sasha, l’ardeur qu’il se dégage de ses pages m’a profondément touchée. J’aimerai vous remercier pour cette lecture, Monsieur Smadja, il ne m’en reste en refermant ses pages que de l’admiration, le reflet d’une beauté, et l’envie de douceurs en bouche.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

La Cité de Feu, Kate Mosse.

La Cité de feu


Synopsis:

Une course haletante au cœur des guerres de Religion : le grand retour de la reine du roman historique.
France, 1562. Les tensions entre catholiques et protestants s’exacerbent, le royaume se déchire. Le prince de Condé et le duc de Guise se livrent un combat sans merci. Les huguenots sont persécutés, les massacres se succèdent. À Carcassonne, Marguerite Joubert, la fille d’un libraire catholique, fait la connaissance de Piet, un protestant converti dont la vie est en danger. Alors que la violence commence à se déchaîner dans la région, le couple se retrouve bientôt au centre d’un vaste complot lié à une sainte relique. Leur quête va les mener vers une ancienne forteresse, où sommeille un secret enterré depuis des décennies.
Après Labyrinthe, vendu à plusieurs millions d’exemplaires, Kate Mosse nous propose une nouvelle fresque érudite et captivante. Elle y donne la parole à ces figures féminines trop souvent oubliées par l’histoire officielle. D’une efficacité redoutable, La Cité de feu confirme l’inimitable maestria narrative de son auteur.

Ce que j’ai ressenti:

Le nouveau Kate Mosse est là. Dans le feu et les flammes, son nouveau titre en lettres noires: La Cité de Feu.

Il était temps!

À l’intérieur, des rêves de pouvoir, d’amour et d’émancipation. Des temps pour haïr et tuer. Des temps pour aimer et embrasser. Des temps pour bâtir et embraser. Des temps pour nourrir et faire mourir tous les feux.

Des voix me disent que vous allez adorer ce petit pavé de 600 pages!

Mais Dieu saura, lui. Il voit tout.

▪️Il y a un temps pour…Une belle joie!

Quand j’ai vu que Kate Mosse sortait un nouveau roman, vous ne pouvez pas savoir comme j’étais joie! Je suis passionnée par l’histoire des religions et pouvoir lire un thriller historique de sa plume, c’est un plaisir que je voulais vraiment apprécier à sa juste valeur. Alors j’ai pris le temps, beaucoup de temps même, pour me plonger dans une nouvelle aventure dans les rues de Carcassonne et Toulouse. Et quelle lecture! Dense, captivante et surtout, brûlante! Repartir comme ça dans un passé sulfureux et ressentir les feux de cette période tourmentée par des affrontements entre catholiques et protestants, c’est toucher de près, le carnage des guerres de religions qui sévissent dans le Sud de la France en 1562. Les scènes sont grandioses, le souci du détail très minutieux, bref, c’est un grand roman, et ce n’est que le début d’une prometteuse trilogie! Il était vraiment temps qu’elle nous revienne Kate Mosse!

Comme il est facile d’arrêter le battement d’un cœur.

▪️Il y a un temps pour…une grande histoire.

S’il est vrai qu’elle a un talent fou pour raviver les feux de l’Histoire, Kate Mosse sait aussi nous conter mille et une histoires avec des personnages auxquels on se lie passionnément. Que ce soit du côté des « gentils » ou des « méchants », ils sont tous agréables à suivre dans leurs cheminements personnels. D’ailleurs, j’ai tout autant adoré Minou que Blanche, alors qu’elles s’opposent dans ce conflit d’intérêts…Mais elles ont chacune à leur manière, une lumière qui les caractérise. Tous, autant qu’ils sont, vivent au plus près de leurs espoirs, leurs amours, leurs vengeances…On est dans un temps de révolte, et elles sont nombreuses à gronder dans les rues…Kate Mosse explore avec subtilité, les passions du cœur et de l’esprit et c’est qui fait de ce roman, un moment de lecture grandiose. De plus, j’ai vraiment adoré le vent de fraîcheur de féminisme qui souffle entre tous ses feux d’intolérances.

Lorsque l’amour tourne à la haine, c’est la plus puissante et la plus violente des émotions.

▪️Il y a un temps pour…Vous dire…

Qu’il serait bien temps que vous alliez frôler les feux du passé, que vous alliez mieux découvrir les secrets de ces villes qui se sont enflammées sous des brasiers de haine. Qu’il serait plus que temps que vous vous risquiez à lire un livre d’une puissance narrative bouleversante. Il serait temps pour vous de regarder au fin fond de leurs yeux, les drames de l’inquisition et les ravages d’une guerre religieuse. Kate Mosse a réussi avec brio, à me captiver pendant ces 600 pages flamboyantes, et je vous passe maintenant le feu, pour que vous le passiez à votre tour! Tant de passions, ça se partage, alors je vous invite au cœur des pages de La Cité de Feu…Une lecture exceptionnelle. Amen.

Je ne laisserai pas fleurir l’hérésie.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Muriel ainsi que les éditions Sonatine pour leur confiance et l’envoi de ce livre.

La boîte de Pandore, Bernard Werber.

La boîte de Pandore par Werber


Synopsis:

Alors qu’il assiste à un spectacle d’hypnose, un homme est choisi dans l’assistance pour participer au numéro final. Dubitatif mais intrigué, René se plie au jeu et se retrouve soudain plongé dans une vie antérieure. Ce n’est que la première…
Au fil de ses découvertes, il comprend que ce qu’il a vécu dans ses vies précédentes peut influer sur sa vie présente. Professeur d’histoire, un nouveau défi passionnant se pose à lui : peut-il changer le cours de l’histoire, le réécrire et modifier ainsi la mémoire collective ?
De Paris à l’Égypte, en passant par l’Atlantide, un roman drôle et audacieux sur les mécanismes de la mémoire – individuelle ou générale – et le sens de l’histoire.


Ce que j’ai ressenti:

▪️10….9…8…

Fermez les yeux. Détendez-vous. Respirez profondément. L’hypnose peut commencer…

Bernard Werber va vous mener devant la porte de votre mémoire profonde, pour un voyage dans vos vies antérieures. Avec La boîte de Pandore, il explore les secrets de l’Histoire et les voies mystérieuses de l’hypnose. J’ai été de suite happée dans cette histoire, partante pour une aventure hors norme et je ne regrette pas cette virée! Quelle imagination! D’un point de départ simple où René est choisi bon gré mal gré dans le public dans un spectacle, Bernard Weber nous emmène à une exploration grandiose de notre culture universelle. C’est ambitieux mais il relève le défi en nous embarquant dans cette histoire palpitante! Et si notre richesse était finalement en nous, cachée dans nos talents enfouis, dissimulée dans nos inconscients? Alors êtes-vous prêts pour une régression? Sensations garantis et plus si affinités…

« Il y a trois visions de toutes les histoires: la mienne, la tienne et la vérité. »

▪️7…6…5…

Descendez les marches. Ouvrez la porte de votre inconscient. Derrière cette porte, se trouve un couloir avec d’autres portes. Faites un vœu.

Quelle traversée fantastique! Que l’on soit dans les eaux du Déluge, sur les plages de l’Atlandide, dans les souterrains de la Grande Guerre, au fin fond d’une grotte oubliée, sur les sables chauds de L’Egypte, on VOYAGE pour notre plus grand plaisir dans des émotions intenses. C’était passionnément dépaysant et démesurément euphorisant. L’imaginaire est extraordinaire et ça, Bernard Weber l’a bien compris! Il nous crée des illusions pétillantes et des panoramas vivifiants pour réveiller nos mémoires. Et ça vaut le détour! J’ai adoré découvrir la civilisation atlante et marcher sur des lignes du temps oubliées. Et si nous réinventions nos modes de vies, peut-être que nos histoires prendraient d’autres formes, loin des peurs et des paysages défigurés…Le temps de cette lecture, en tout cas, on pourrait presque le croire…

« Depuis ce jour, ainsi que l’enseigne le mythe de la boîte de Pandore, les hommes souffrent et n’ont comme seul réconfort que l’espérance. »

▪️4…3…2…1.

La porte s’éclaire. Il est temps d’aller vous plonger dans cette lecture!

Je vous souhaite une belle découverte, soit de cette expérience d’hypnose, soit de l’univers passionnant de cet auteur! J’ai aimé qu’il m’emmène plus loin qu’une simple histoire, qu’il donne quelques clefs pour réfléchir autrement nos certitudes, qu’il bouscule nos convictions et qu’il nous illumine avec son savoir. Pour une première avec cet auteur, j’ai été très agréablement surprise! J’ai ouvert toutes les portes, les boites, les vies, les émotions tout en-dedans, et j’en ressors avec une tonne d’espoir et du sel encore dans les cheveux, en vous disant de vous jeter dans ses pages! Un livre vraiment intéressant qui m’a bluffé dans ces chemins loin des sentiers battus…Il y a là, 112 raisons de vous laisser séduire par une expérience de lecture sensationnelle et une fée qui ferme les yeux, respire amplement et s’essaye à l’auto-hypnose…

« J’irai chercher mon destin. Trouver ma vraie route. Changer ce qui doit être changé. Exprimer qui je suis vraiment par-delà le regard et le jugement des autres. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement William ainsi que les éditions Le Livre de Poche de leur confiance et l’envoi de ce livre.

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Je suis le fleuve, T.E.Grau.

Je suis le fleuve par Grau


Synopsis:

Subir. Survivre.

Depuis la fin de la guerre du Vietnam, Israel Broussard survit tant bien que mal à Bangkok. Cinq ans plus tôt, il a participé à la mystérieuse opération Algernon, au cœur de la jungle laotienne. Ce qui s’est passé là-bas ? Il ne s’en souvient plus, il ne veut plus s’en souvenir.
Et pourtant, l’heure est venue de s’expliquer…
L’intensité et la crudité dérangeante de sa prose font de Je suis le fleuve une expérience de lecture à nulle autre pareille. Ce voyage halluciné et sans retour à travers les méandres d’une psyché dévastée évoque irrésistiblement Apocalypse Now.


Ce que j’ai ressenti:

▪️Il est le Cauchemar…

C’est incroyable, le nombre de remords qui voudraient s’immiscer dans ses nuits…Ça prend des formes et des noms étranges, des consonances d’ailleurs et des odeurs de jungle. Je suis le fleuve, est un roman qui parle de soldats, de syndrome-post traumatique, de rancœurs et d’oublis. C’est l’histoire d’un homme hanté par le poids de la culpabilité et les horreurs de la guerre du Vietnam. Et au moment d’en parler, les souvenirs s’effacent, se confondent, de distordent, se superposent parce que la douleur est trop gigantesque. Elle emporte tout sur son passage et elle prend parfois, l’allure d’un fleuve en feu. L’enfer s’ouvre dans ses confidences. Israel Broussard n’est plus le même homme qu’au départ, il tente de réapprendre à vivre mais l’opération Algernon a laissé des impacts dans son esprit…Et le Molosse-Noir veille sa proie…

Tu ne crois pas que j’ai souffert chaque seconde de ma vie, depuis? Les morts ont le beau rôle. Ils se contentent de disparaître dans le néant. Ce sont les vivants qui écopent de toute la souffrance. 

▪️Il est le Noir Sublime…

C’est l’intensité de ce roman qui m’a renversée. Dès les premières pages, j’ai ressenti une force incroyable. Il est « habité » ce roman, non seulement par des fantômes et des anges furieux, mais par une prouesse poétique qui est venue me submerger comme un tsunami, à l’intérieur pour ne plus me lâcher. Ce n’est pas tant l’histoire qui est déjà en soi, est une bouleversante lecture, mais c’est dans la manière de la raconter avec une puissance dans les mots qui frappe au cœur. Il y a des passages absolument magnifiques et pourtant très sombres. Un mélange entre beauté et horreur qui s’entrelacent pour mieux perturber les sensations que j’imaginais dans la violence des combats. Des moments terribles où un enfer sans nom s’ouvre dans l’esprit du héros et rendent une atmosphère saisissante de Noir profond. Il laisse une forte impression ce roman, même une fois refermé, même quelques jours après…Mais au moment de la découverte, à l’instant même où je lisais ses lignes, c’est vraiment cette intensité et la force des mots posées que je retiendrais… Comme un vertige, un abysse sans fond. Qui aurait la fureur de toutes les eaux et de tous les feux du monde…Magnifique.

Ce Fleuve brûlant, à la surface jonchée de flammes.(…). Le voilà. Le noir vient m’emporter, et je suis trop épuisé pour continuer de lutter. Trop fatigué pour me servir encore de la peur. Le Fleuve tumultueux monte et m’engloutit, de plus en plus bruyant tandis que je m’enfonce. Trempé et froid.

▪️Il est la fabrique à émotions…

Vous le savez maintenant, j’ai un amour infini pour la poésie et j’aime quand mes émotions sont mises à l’épreuve, en lecture…Alors évidemment, avec cette expérience de lecture que fut Je suis le fleuve, c’est allé bien au-delà de mes attentes, et je reviens complètement éblouie par cette plume sensationnelle, puissante et imaginative. Mon cœur de ténèbres à moi se trouve là, dans ses pages, dans ce fleuve enflammé…Allier la beauté du noir à tant de lyrisme, c’est juste sublime. C’est un coup de cœur, comme on les espère: gigantesque et démesuré.

Son cœur des ténèbres à lui se trouvait en Afrique, mais nombreux sont les cœurs qui battent à l’intérieur de nombreuses teintes de ténèbres, certaines plus noires et plus froides que tout ce qu’un écrivain  pouvait concevoir ou expérimenter personnellement, pour ensuite y survivre et coucher cela sur le papier.

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Muriel et  les éditions Sonatine pour leur confiance et l’envoi de ce livre.

Je te suivrai en Sibérie, Irène Frain.

Je te suivrai en Sibérie par Frain


Synopsis:

Pauline est de ces femmes qui brisent les obstacles. Risque-tout, elle quitte sa Lorraine natale à la fin de l’épopée napoléonienne pour rejoindre Moscou où, simple vendeuse de mode, elle est courtisée par un richissime aristocrate. Ivan Annenkov est un fervent admirateur de la France des Lumières et un farouche adversaire du servage. Il appartient à une société secrète qui rêve de renverser le tsar. Le complot échoue, les décabristes sont déportés en Sibérie. Ivan serait mort dans l’oubli le plus total si Pauline, comme sept autres femmes de condamnés, n’avait décidé de le rejoindre. La petite bande, qui deviendra légendaire, soutient si bien les conjurés qu’ils relèvent la tête et fondent, derrière les murs de leur prison, une minirépublique à la française… Qui était au juste cette Pauline qui croisa les hommes les plus célèbres de son temps, de Dumas à Dostoïevski, qu’elle fascina ? Irène Frain a suivi ses traces depuis la Lorraine jusqu’à la Transbaïkalie. Elle ressuscite son équipée et brosse avec feu et sensibilité le portrait d’une amoureuse endiablée.


Ce que j’ai ressenti:

▪️Par amour…

Suivre Irène Frain, c’est partir en voyage déjà…Peu importe le lieu, je le savais que j’allais partir loin, ailleurs…J’ai découvert cette auteure avec un de ces précédents romans qui m’avait beaucoup marquée: La Forêt des 29. Elle a la particularité de se lancer à la recherche d’un secret d’Histoire, d’aller sur le terrain débusquer des petites et grandes histoires qui vont changer notre monde et elle vient nous les faire revivre dans ses livres-émotions. J’aime beaucoup sa façon de puiser son inspiration autour de personnes extraordinaires. Avec un carnet de brouillon et une légende venue du froid, elle nous fait découvrir le destin incroyable d’une jeune française, Pauline Geuble. Cette expérience de lecture, c’est une sorte de carnet de voyage, de reportage et de mémoire que Irène Frain a, à cœur de ranimer. C’est dans les pas de Pauline, qui elle-même va suivre son amoureux emprisonné, jusqu’à Tchita, au fin fond de la Sibérie que nous découvrons, pourquoi cette histoire vaut le détour. Je te suivrai en Sibérie prend donc une double dimension avec ce titre. C’est fou d’ailleurs, ce que l’on peut accomplir par passion. Comment on peut défier toutes les autorités, tous les obstacles et s’épanouir dans l’adversité. C’est beau quand on peut retransmettre tout ça, par écrit. Ça pourrait être une fiction mais tout est réel, bien réel même, et encore plus bouleversant par la force des mots et des souffrances qui palpitent de nouveau dans ces pages-souvenirs. Pouvoir lire ce portrait de femme et ces quelques secrets d’Histoire ravivés, c’est déjà partir dans une grande aventure… De l’oppression aux enfers des prisons russes, dans le froid et le noir, cette virée en Russie est plutôt saisissante. Je te suivrai en Sibérie est une lecture enrichissante.

« Écrire, c’est résister. »

▪️Laisser une trace…

Qu’elles soient visibles ou bien cachées, le mystère des traces nous fascine. Irene Frain tient à suivre celles des « dekabristki » , ses huit femmes, qui ont tout quitté pour un homme. Une légende qui mérite d’être plus reconnue de ce côté du monde, parce qu’il y a déjà des poètes du grand froid, qui se sont emparés de ce mythe pour parler de ces princesses et femmes de cœur, qui se sont dépossédés de leurs richesses volontairement, pour faire naître l’Espoir au milieu de rien, dans le cœur de quelques hommes. Une histoire inspirante, de l’amour bienfaisant et ce désir intense de lutter contre l’oubli et des valeurs de liberté. Nous découvrons donc ce passé trouble, les décembristes, la dictature en Russie, la réalité de l’emprisonnement et les rêves de grandeur d’une jeunesse oppressée. Des traces de sang. Des traces de pleurs. Des traces de fer. Et de l’émotion brute qui nous parvient comme une bise glaciale par delà les frontières. Je les ai suivies, toutes les deux, jusqu’en Sibérie et c’était Magnifique et vraiment passionnant comme lecture. Dépaysement assuré mais aussi de jolis clins d’œil à la France. J’adore la manière de Irène Frain de mêler ses recherches sur Pauline, à sa propre expérience aventurière. Dans les petits détails ou dans les grandes lignes, elle retrace un joli destin de femme.

« J’aime les traces. Oui, elles finissent par s’effacer. Mais pas toutes. Et la mémoire, lorsqu’elle triomphe de l’oubli, est féroce. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Muriel ainsi que les éditions Paulsen de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Editions Paulsen

Danses du destin, Michel Vittoz.

Danses du destin par Vittoz


Synopsis:

« J’ai tiré, il est tombé dans le caniveau. Je me souviens du bruit. Sourd. Un sac de terre sur le pavé. Je ne savais même pas qui c’était. Après je lui ai encore donné des coups de pied. La haine. Je ne croyais pas que c’était possible, haïr à ce point. Haïr un inconnu qu’on vient de tuer. Haïr un mort. Je ne sais pas combien de fois il aurait fallu que je le tue pour cesser de le haïr.
Mes coups de pied l’ont fait rouler jusqu’au bord du quai. Il est tombé dans le canal entre deux bateaux. Je l’ai vu disparaître dans l’eau noire.»

Je tue mon père sans le savoir. Tu veux comprendre pourquoi. Elle, Il devait la tuer.  Nous n’en savons pas plus. Vous non plus. Ils se demandent ce qui a bien pu se passer.


Ce que j’ai ressenti:

▪️Je. Tu. Il. Nous. Vous. Ils.

Des pronoms pour chapitres. Des pronoms pour des violences sans nom. La folie haineuse de Je. La mission périlleuse de Tu. Il et Elle dans une danse telle, qu’Il valse avec le Serpent. L’intimité parfaite du Nous. Les vérités des clins d’œil du Vous. Ils et Elles qui nous entraînent dans un polar noir des plus singuliers, à travers l’Histoire, au milieu des petites histoires qui se sont déroulées pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et Eux, dans les nœuds du Serpent, dans différentes voix, dans plusieurs styles de plumes. Eux, dans la Résistance. Ça siffle et ça persifle dans ce roman au rythme troublant. Il y a des temps de haines et des tempos désynchronisés. Danses du destin nous entraîne dans des dossiers sombres et des manipulations venimeuses, pour une danse qu’on ne risque pas d’oublier parce qu’elle réveille le passé douloureux de la France.

Si c’était ça la vie fallait être fou pour vivre, oui, il fallait que je devienne fou.

▪️Du fils au père…De père en fils.

Un fils qui tue son père par accident. C’est une vague impression de tragédie, et puis, c’est autre chose de plus noir. Des secrets d’histoires qui n’aurait jamais dû sortir des profondeurs, des mémoires et des vengeances qu’il aurait mieux valu laisser au passé, des petits arrangements de famille qui devaient rester dans la sphère privée. Une histoire vieille comme le monde, et des tragédies de notre siècle, par encore guéries. Lowenstein, de père en fils. Et un fils animé par un sentiment si destructeur, et celle d’un père qui laisse sa marque. Et la question qui revient comme un ouroboros: la haine est-elle héréditaire? Et nous, qui sommes spectateurs de ces drames, nous cherchons à savoir qui remue les cendres, qui réanime les braises? C’est qui? Nous? Vous? Ils? Elles sont étranges ces questions…Mais qu’est-ce qu’il est bien mené ce polar! Juste ce qu’il faut d’affect, un beau travail de recherche, et une petite dose de punchline venimeux pour relever le tout! Une lecture particulière et bouleversante quand certains pronoms prennent le pouvoir.

Ils sont nombreux, tous les personnages possibles, les morts et les vivants qui viendront ou ne viendront pas dans cette histoire.

Elles sont nombreuses les histoires qui nous hantent à travers celle ci.

▪️Danse dans le Noir.

Michel Vittoz nous régale d’un roman polyphonique original. En un seul chapitre, il a capté toute mon attention, et ça continue ainsi jusqu’au point final, parce qu’il y a une énergie qu’on veut saisir et un petit quelque chose d’intrigant dans la plume, qui nous pousse à dévorer ces pages. C’est tantôt une enquête rétro avec un certain charme de la lenteur, tantôt un théâtre contemporain plein d’éclats de voix: c’est vivant même si les morts s’invitent. Un mélange doux et empoisonné qui sert une intrigue d’espionnage et c’est tellement prenant parfois, que je me suis surprise à apprécier le personnage le plus fou de cette histoire. À l’attendre sur le quai ou au détour des chapitres, pour lire ses tirades de mal-être et essayer de comprendre cette rage qui l’anime. C’est dire tout le talent de l’auteur, d’avoir su trouver le bon ton, pour que l’on soit ainsi mordu de son histoire.

J’ai dansé sur les lignes, dansé sur les cendres, dansé avec le passé. J’ai aimé les Danses du destin. Et vous? Allez-vous danser maintenant? Oui, Toi. Nous. Vous. Eux. Elles. Danser sur nos mémoires pour ne plus oublier les moments haineux de l’Histoire…

« Nous ne voit rien. Chacun voit. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement  Quidam éditeur de leur confiance et l’envoi de ce livre.

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Histoire d’une baleine blanche, Luis Sepúlveda.


Synopsis:

Au large de la Patagonie une baleine blanche est chargée de protéger les morts mapuches puis, lorsque la fin des temps sera venue, de guider toutes les âmes au-delà de l’horizon. Tout est prévu et écrit dans le temps des mythologies. Cependant l’homme vit dans un monde où tout bouge et, au xixe siècle, la chasse à la baleine se développe. La baleine blanche va devoir défendre son monde immobile contre ces prédateurs, en particulier le baleinier Essex du capitaine Achab. Elle va livrer une guerre sans merci aux baleiniers et devenir un grand mythe de la littérature.
Luis Sepúlveda nous raconte cette histoire du point de vue de la baleine blanche qui nous explique comment elle vit et s’intègre dans l’ordre du monde, ce qu’elle découvre des hommes, sa mission secrète, puis sa guerre et les mystères qu’elle protège. Enfin, c’est la mer qui nous parle.
Un texte beau et fort, avec un souffle épique. Du grand Sepúlveda.
Les images superbes de Joëlle Jolivet magnifient cette histoire.


Ce que j’ai ressenti:

▪️La Fée parle de sa rencontre avec la Baleine Blanche.

Un soir de l’été 2019, j’ai décidé de faire une rencontre exceptionnelle. Elle nous vient de loin cette histoire, du sud du bout du monde. Elle prend vie dans les eaux de la Patagonie, et emprunte la voix d’un cachalot, couleur de lune…

J’avais envie d’extraordinaire…D’ouvrir les pages de cette histoire, me laisser charmer par les illustrations de Joëlle Jolivet, et j’avais hâte de découvrir le mystère et les mémoires d’une baleine blanche. Ce n’est pas commun en plus, une baleine blanche, et ce qu’elle ressent non plus, alors j’ai écouté la beauté de cette âme de cétacé. Même si elle s’en est allée, il va me rester son message d’amour pour la mer, pour les hommes, pour ses semblables…

C’était une belle rencontre. Quand une telle créature marine te parle avec tant de douceur, de sa vie, de son expérience et de ses combats, il ne peux en être autrement, tu t’assoies, tu fais silence, et tu admires la grandeur de cet animal. Elle a des choses à nous apprendre cette baleine blanche, une philosophie à transmettre, des contrées à nous faire visiter…Si seulement, vous la rencontriez aussi, sur des pages blanches ou pourfendant les flots, peut être que vous aussi, vous seriez émerveillés…

Je voulais de l’extraordinaire. Et j’ai eu l’Histoire d’une baleine blanche. On raconte beaucoup d’histoires au sud du monde. Des histoires extraordinaires.

« Moi, la baleine couleur de lune, j’habite la mer limitée par la terre où commence la clarté du jour et par l’horizon où le soleil s’enfonce pour laisser la place aux étoiles. »

▪️La Fée parle de ce qu’elle appris de la plume de Luis Sepúlveda.

C’est le premier roman que je lis de cet auteur, et quelle surprise! C’est joli, simple, efficace et en même temps, c’est engagé. Sous des airs de conte, il y a des alertes intenses, des flash-backs qui crèvent le cœur, un avenir orageux, si la folie des hommes continue encore…Ces Hommes qui ne respectent pas l’équilibre de la Nature. D’histoires en Histoire, il n’y a souvent qu’une vague de sang innocent versé au nom du profit et de l’ignorance. C’est triste et c’est beau, comme il écrit cet auteur, j’ai été très touchée. C’est sans doute le meilleur moyen de faire passer le message, cette simplicité…Et l’avantage de cette collaboration avec cette artiste, c’est que c’est joliment mis en valeur, et qu’on peut le lire en famille…J’ai adoré.

On raconte beaucoup d’histoires au sud du monde, mais celle ci, il vous faut la lire de toute urgence, l’admirer dans ses dessins monochromes, la ressentir dans vos cœurs.

Oui, on raconte beaucoup d’histoires au sud du monde, mais celle ci, elle est extraordinaire. Parole de fée.

« Et sous le ciel gris du sud du monde une voix m’a parlé dans le vieux langage de la mer. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Metailie de leur confiance et l’envoi de ce livre.

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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