Bienvenue dans mon univers!

Egérie de mon blog littéraire, elle sera la pour laisser une trace de poussière de fée au milieu de ma sélection de livres….Ne vous fiez pas à l’aspect enfantin, car mes préférences vont, le plus souvent, vers les thrillers…..

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« Chaque fois que quelqu’un dit: Je ne crois pas aux contes de fées, il y a une petite fée quelque part qui tombe raide morte. « 

J.M.Barrie, Peter Pan

Angle mort, Paula Hawkins

🎬Chronique🎬

« Courir, manger, dormir: recommencer. »

C’est devenu la vie de Edie. Se mettre volontairement en état d’épuisement. Se mettre en pause. Pour ne pas avoir à penser. Pour ne pas avoir à penser au deuil, au chagrin, à la tragédie qui vient de frapper de plein fouet. Elle ne veut plus voir les dettes, le foyer désert, son quotidien en miettes. Elle ne veut pas avoir à réfléchir aux vagues de doutes qui la tenaille dans ces jours, et pire encore dans ses nuits de cauchemars solitaires. Mais les questions se pressent, on ne peut échapper longtemps à la vérité, mais saura-t-elle, y faire face?

L’amitié, l’amour, la confiance sont des piliers dans la vie. Ils font grandir les êtres et les destins. Ils mènent à des chemins fructueux, et c’est toujours plus fort, si cette évolution est partagée. Edie avait le trio gagnant depuis l’adolescence, avec l’ami et plus tard le mari, elle avait tout pour s’épanouir…Avec Ryan et Jake, ils formaient une union idéale. Mais voilà que ce meurtre vient enrayer son bonheur. Et plus, on gratte depuis notre angle, et plus, ca se voit que le vernis s’écaille. Mais Edie refuse de voir les taches noires. Sa vue défaille au sens propre comme au figuré. Le visible n’est pas toujours reconnaissable, ça fait partie de l’étrangeté de la vie. Mais alors que la confiance se barre loin de par l’horizon, noyé dans une mer de mensonges, que les preuves accablantes s’accumulent, qu’est-ce qu’il reste de l’amour et de l’amitié? Pourquoi perd-t-elle ses piliers fondateurs? Qu’est-ce qui la rend aveugle au point de refuser l’évidence?

Angle mort, c’est un thriller psychologique redoutable écrit par la talentueuse Paula Hawkins. J’attends toujours avec impatience la sortie de ses romans parce que je sais que les thèmes qu’elle va aborder, vont concerner des problématiques au féminin. Elle se penche sur des sujets de société actuels et bouillonnants, ainsi que sur les failles psychologiques de ses personnages pour nous offrir un moment d’intensité littéraire rare et bouleversant. Je ne pourrai pas en dire davantage, mais sachez que dans l’Angle mort, j’ai vu un portrait de femme fabuleux et résilient. Ça devient une habitude, mais, oui évidemment, que c’est un coup de cœur parce que c’est incroyablement bien orchestré, de l’émotion à la surprise finale, avec une ambiance gothique et inquiétante à souhait!

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Sonatine éditions de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Londres, Virginia Woolf

🩷Chronique🩷

« Il faut vraiment, il faut vraiment. »

Je ne sais combien de fois, cet ordre tyrannique revient dans une journée…Mais je pense qu’il faut vraiment. Il faut vraiment que je vous parle de ce recueil de nouvelles de Virginia Woolf, parce que si je ne le faisais pas, mon esprit ne cesserai de m’inciter à le faire, à moins qu’il ne m’invite à chercher un crayon. Mais cela c’est du pareil au même. Dessiner Londres en mots ou en histoires, ce n’est pas que mettre des contours et des envolées, dans des espaces qui veulent se faire connaître ou reconnaître, c’est leur donner un souffle de vie. Et qui, meilleure que Virginia, la grande marcheuse et excellentissime autrice pourrait nous faire visiter le coeur-mystère de Londres? Il n’y aura pas, je vous le dis d’avance, c’est ma préférée. Voilà pourquoi, il faut vraiment, il faut vraiment que je vous parle de ces textes réunis pour la première fois: Londres.

Tout d’abord, c’est une déambulation, un tour d’horizon, quelques heures précieuses de flâneries… On s’accroche à des détails, on s’émerveille, on ressent l’amour qu’elle porte à cette ville. On a les odeurs, la vapeur, les couleurs, la lumière et les humeurs du ciel. On a le bruit, l’intimité, les orages et la sérénité.

Et puis, on a la vie. La vie qui pétille avec ces rencontres fortuites, fabuleuses, éclairantes. On a la vie des docks, des couples, des amis, des cancanier.e.s, des hommes plus ou moins importants, des poètes et des aventuriers. On a de la vie dans le geste, dans le verbe, dans le portrait. C’était hier, et c’est vivant aujourd’hui. Le souvenir s’anime sous la plume sensationnelle de Virginia. Quelques nouvelles de jadis, pour revivre l’effervescence d’une époque, prendre le pouls d’une ville durant le siècle dernier…

Et enfin, on a le plaisir de lire Virginia Woolf. Rien que pour ça, ça vaut le détour! Je ne me lasse pas de son style, de son esprit, de sa plume. Je ne connais pas encore Londres, mais j’ai eu l’impression d’en découvrir avec ces textes, un peu de ses secrets les mieux gardés. Il faut vraiment, il faut vraiment que je vous dise: j’ai lu et adoré Londres!

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Rivages de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Cuba Spleen, William Navarrete

⛵️Chronique:

Quand on naît sous un ciel pesant,

Que la nuit attriste les esprits

Et fomente des jours noirs

Toute croissance se fait bien difficile

Tout horizon se forme mal troublé

L’esperanza n’est alors qu’une terre

Incertaine, vague et sans bornes

À quoi ressemble un printemps en fleurs

Sous un couvercle opaque

L’humeur spleen n’aspire qu’à

Déployer des ailes trop longtemps

Retenues, déchirées, emprisonnées

L’humeur spleen est une effusion

Qui cherche coeur ouvert…

Cuba Spleen, c’est cette mélancolie tenace mais c’est aussi, l’espoir d’un changement. En replongeant dans sa mémoire, William Navarette dénonce, à travers des souvenirs personnels, la dictature qui fait rage à Cuba. Grandir dans ce contexte totalitaire et oppresseur, marque indéniablement, une vie, (on le voit bien évidemment dans ce récit intime de l’écrivain), mais il fera dévier de leurs trajectoires, des milliers d’autres vies. Toutes ces fuites, toutes ces morts, toutes ces injustices imprègnent l’Histoire, et pourtant, il semble qu’une certaine opacité, règne encore sur ces terres. Comme si les mots et les douleurs devaient rester tues, devaient encore attendre LE moment propice pour s’exprimer. Comme si le monde n’était pas encore prêt à entendre, à se mobiliser, à pouvoir réagir. Comme si, aussi, un dôme se tenait au-dessus de l’île, empêchant toute entrée(s) ou sortie(s), de quelque nature que ce soit…

Mais William Navarrete choisit de faire ressortir ce mal qui gangrène son pays d’origine, avec ses souvenirs de jeunesse…C’est du spleen qui l’habite et comment en serait-il autrement, puisque ce n’est que sous la dictature qu’il s’est construit, avec ce que ça comporte forcément, de peurs, de rages, et d’espoirs…? Et pourtant, c’est un mal-être qu’il nous faut-enfin-voir de près sous cet éclairage nouveau, car il est nécessaire pour comprendre une souffrance réelle et étouffée sous la surface rebelle et vintage, qui nous est vendue, idéalisée, sur les cartes postales…Et peut-être, que c’est aussi, un avertissement, pour celles et ceux, qui voudront bien le voir…

En bref, un récit édifiant et bouleversant!

Les vivants et les autres, José Eduardo Agualusa

🌴Chronique🌴

« On dirait que nous sommes seuls au monde… »

Quel serait pour vous, le moment parfait?

Je crois que José Eduardo Agualusa, l’a créé dans ce livre…

Imaginez-vous à un festival littéraire, dans une île avec des auteur.ice.s que vous pourriez croiser à chaque coin de rue…Alors, oui, c’est vrai il y a l’inconvénient d’être coupé du monde pendant quelques jours, sans nouvelles, sans arrivées intempestives de toutes sortes, sans réseaux. Mais quand même. Avouez que ça fait rêver, de profiter de ce temps suspendu au bord de la mer, à rencontrer des poétesses et des écrivains mystérieux…

Par un heureux hasard, parce que je pense que c’est heureux de se retrouver comme ça, face à soi-même et aux autres, ils se retrouvent là, sur l’île de Mozambique. Les Vivants et les autres. C’est heureux de voir ces présences. Leurs personnalités, leurs mimiques, leurs beautés. C’est heureux de reconnaître le talent des uns, les tourments des autres. Qui fera le premier pas vers l’un, qui séduira l’autre. C’est heureux de s’en faire des histoires, d’autres histoires, de les faire siennes et autres. Par un heureux hasard, donc, certains trouvent leurs créativités, d’autres font des rencontres improbables, mais nous, en les observant, on voit leurs magnificences. L’urgence qu’il y a d’écrire. La nécessité de se reconnecter avec l’émerveillement. Le plaisir de partager autour d’un livre ou d’un repas.

Mais, il reste quand même une menace qui plane. Cette impression de dôme au-dessus de ce lieu d’effervescence littéraire va réveiller quelques douleurs fantômes, des peurs paniques, et autres projections funèbres…

De quoi sont fait en vérité, Les vivants et les autres?

Je suis en admiration totale de la plume de José Eduardo Agualusa. Tant de poésie, d’imagination, de beauté. C’est fou de rêver si grandement. C’est une parenthèse de bonheur, ce livre. Une petite bulle dans laquelle j’ai adoré me lover. Je prends tout, les tempêtes et les couchers de soleil, le feu et la pluie, le corbeau et la femme-blatte, la poubelle onirique et l’oiseau à l’aile cassée. Va même pour la solitude et la stupéfaction. Je veux bien me faire sept jours d’évasion comme celle-ci, si c’est aussi intense et exaltant que cette immersion avec Les vivants et les autres. Coup de cœur 🤍.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Metailie de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Sœurs dans la guerre, Sarah Hall

🪻Chronique🪻

Ceci est mon témoignage. Qu’il tienne lieu d’allégeance à Sœurs dans la guerre. J’écris ces quelques mots, en ayant bien conscience qu’être une Sœur, est un risque. Quoi qu’il m’en coûte, même le caisson, je suis prête à endurer. Mais je ne me vois pas laisser la communauté de Carhullan se lancer dans une guerre contre l’Autorité, sans me joindre à elles. Le monde n’avait qu’à pas dérailler, il n’avait qu’à pas intercéder en faveur de ces lois liberticides, il n’avait qu’à pas laisser faire le patriarcat… « Il suffira d’une crise… » disait, Simone de Beauvoir, mais Sarah Hall a anticipé carrément, un effondrement dans cette contre-utopie féministe bouleversante, alors je vous laisse imaginer ce qu’il en est des droits des femmes, dans ce futur prévisionnel…Et même en étant vigilantes, c’est peu de dire, que les habitantes de Rith n’ont que peu de moyens de se soustraire au régime totalitaire en place…On est sur un summum de régression sociale, économique et politique, mais c’est bien sûr, les femmes, qui subissent le plus de restrictions et d’abus dans le quotidien. Sœur, l’héroïne, décide, suite à un choc de trop, de rejoindre la ferme de Carhullan, laissant là, aux portes de cette ville-enclave, son identité, ses droits et ses devoirs, et devient une résistante au système.

Vous le savez maintenant, je crois profondément en l’idée d’une Sororité. Peu importe le temps que ça prendra, peu importe ce que ça impliquera, je veux croire en cette idée. Pourtant, cette (sur)vie, au cœur de ces montagnes, est une épreuve monumentale. Il faut survivre à soi, aux autres, à l’environnement hostile, aux pénuries. Le dénuement est colossal. Les joies, rarissimes. La cheffe, en plus, de cette mini-société matriarcale est rude et idéaliste, surentraînée et imprévisible, mais surtout, mue par un seul objectif: préparer la révolte…Malgré cela, cette Sororité est un trésor dans cet univers en ruine. Elle est une lueur au milieu de cet obscurantisme ambiant. Même imparfaite, je l’ai trouvé plus fertile et encourageante, pour l’humanité dans son ensemble, que l’autre qui sectionne les chairs et les esprits, l’espoir et l’appétit en dépossédant le vivant dans son entièreté…

Cette lecture est un coup de cœur phénoménal. De par sa puissance évocatrice, avec cette poésie qui se glisse dans les creux du dépouillement et cette atmosphère post-apocalyptique très réussie, je me suis laissée embrigader par cette énergie guerrière sororale. J’étais avec elles à courir la campagne, à travailler la terre, à éprouver mon corps à cet entraînement combatif et éreintant. J’étais Sœur pendant trois cents pages. C’est tellement bon quand ça t’enrôle comme ça dans une histoire qui fait pulser ton coeur, à l’unisson avec des Sœurs!

J’écris ces derniers mots près du champ vermeil. Il est si beau avec ces fleurs. J’espère juste que ce fichier ne sera pas perdu ni dégradé de quelque manière que ce soit, et qu’il fera vibrer la corde sensible de la résistance chez tou.te.s celle.ux qui en éprouvent le besoin dans sa chair ou dans son sang…Et je remercie du haut de la colline, Sarah Hall, pour les graines d’émotions qu’elle disperse aux quatre vents…

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Rivages de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Les rêves qui nous restent, Boris Quercia

🦾Chronique🦾

« J’ai envie de me débrancher comme mon tronquo et de fermer les yeux jusqu’à la fin de l’orage. Jusqu’à la fin de tous les orages. »

Il pleut. Je pourrai fermer les yeux, mais la douleur est là. Peut-être que si j’étais dans la City, ils me soulageraient mais je tiens trop à mes rêves. J’en suis là, au cœur de l’orage, à réfléchir à ce qui fait notre humanité et ce qui nous tient debout, quand d’autres décident un repos artificiel. Je pense à tous ceux qui profitent de la détresse des gens pour s’enrichir et aux pièges ardents de la gratuité. Je doute des avancées technologiques et de l’espoir à venir…

Parce que si j’étais dans la City, il est fort probable que je me verrai aux côtés de la militante Adeline, car il me paraît révoltant de se faire voler ses rêves aussi insidieusement…

J’imagine que Natalio ne serait pas mon ami dans cet espace post-apocalyptique sombre et inquiétant, puisqu’il nettoie la ville des dissidents, et pourtant, dans cette enquête, force est de constater qu’il se révèle un flic redoutable quand il se met en chasse de la vérité…Et il y a Alexio. Son electroquant aux anomalies étranges, qui lui apporte une aide précieuse. Quoique…Je me suis attachée à ce duo singulier humain/machine, parce qu’ils sont tous les deux, à leurs manières, en marge. Défaillants mais bienveillants. Rejetés mais utiles. Et ensemble, ils forment une synergie qui nous donne à réfléchir sur nos identités, nos souvenirs, nos doutes et nos douleurs, les actions qui en résultent et leurs conséquences…

En deux cents pages, on plonge dans un autre monde terrifiant. Les rêves qui nous restent ne sont plus seulement monnayables mais dilués dans le ventre d’une machine toujours plus affamée…Les rêves qui nous restent sont si dérisoires quand on y perd la santé mentale. Les rêves qui nous restent seront-ils assez puissants pour contrer la résignation?

De quoi sont fait nos rêves et quels sont ceux qui nous restent en plein chaos?

Je peux ouvrir les yeux, le cauchemar est terminé et la douleur, toujours là. Je débranche avec le réseau, après avoir laissé ce fichier, et vais de ce pas, reconquérir ce qu’il reste de mes rêves!

J’ai lu et adoré ce roman de science-fiction!

Mûres métamorphoses, Makenzy Orcel

🍂Chronique🍂

J’ai mal de mes métamorphoses

J’ai beau traverser les seuils

Ouvrir toutes les portes

Le motif est le même

Début et fin se confondent

La poésie serait là

Pour ouvrir les brèches

Ou la mer

Mais un beau poème

Laisse des vagues

Aux âmes aux temps

Que du sang que du vivant

À quoi pensent nos dedans

Quand il y a eu

Mûres métamorphoses

Le poème n’écoute

Que des bruits d’ailleurs

Et je ne sais pas ce qui

Intrigue

L’entrebâillement

Ou le trouble

Quand le double s’insère

Entre le chambranle et l’oubli

La dernière note était-elle

Une rupture

Je crève de défaire

Et déconstruire mes nuits

Pour des aubes insoumises qui

Ne peuvent exister

Puisque j’ai des rêves imprécis

Et un ciel fatigué de rager

Alors comme on ouvre

Une écluse

Je laisse la fluidité poétique

De Makenzy Orcel

Me submerger

Détendre l’horizon

Je garde l’ivresse et le frisson

Et j’ai de ses métamorphoses

Le fruité pourpre, la grâce

Une heure ajoutée de vaste

Qu’il me reste du début à la fin

Des vers en piquet des flux heureux

Qui me permettent de m’envoler

Avec un coup de cœur

À la clé

Avant que l’immonde

Ne nous arrache tout

Enfin.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Rivages de leur confiance et l’envoi de ce livre.

La position de la cuillère, Déborah Levy

Chère Déborah Levy,

J’espère que la peur va me quitter, le temps de vous écrire cette lettre. Parce qu’il ne faudrait pas que l’engourdissement s’installe dans le corps ou l’esprit, je laisse remonter à la surface, les petites mesures de bonheurs pour que ça pétille audacieusement, sur la toile…

Donc, voilà, j’en suis là, entre hésitation et exaltation, à laisser glisser le stylo, le regard perdu en inspiration, le cœur au palpitant. Avec vos livres, vous m’apprenez le bonheur. Le bonheur à l’état brut, le bonheur en fleurs, le bonheur à pieds nus, le bonheur encabané, le bonheur partout, le bonheur en nous. L’art du bonheur. Vous m’apprenez à compter le bonheur, en mesure de cuillère à café et pages tournées, et j’aime cela. J’aime l’idée que je vais le débusquer comme vous, au détour d’une ligne, dans un poème, dans un alphabet itinérant, dans une discussion entre amies, sur une photographie. Je deviens attentive, fringante, vigilante et receptionneuse de ces autres bonheurs impertinents que vous laissez dans ces pages. Je me prépare selon vos critères et pérégrinations à me faire à cette notion du bonheur. J’ouvre la porte pour qu’il rentre, comme vous, vous ouvrez votre bibliothèque pour qu’on y puise à la source…

Je ne me lasse de votre trait d’esprit, de votre regard sur le monde, des grands et petits détails que vous relevez dans l’âme des artistes, de vos lectures éclairées, des odeurs que vous percevez au travers d’un texte, des couleurs émotionnelles que vous attrapez dans les poèmes, de la chaleur qui se dégage de votre plume. Je ne m’en lasse pas de vos questionnements, de la littérature, de la création. Et chaque référant, chaque auteur.ice que j’ai reconnu, je voulais les relire à la lumière de votre ressenti, pour voir les concordances ou dissonances, car l’art parle et bouscule en chacun, de sa manière propre. Et puis je veux connaître les autres, ceux et celles qui m’ont échappé, je voudrais les rentrer dans la bibliothèque de mes données personnelles. Je veux les lire accompagnée de café et d’une petite cuillère, qui lierai le sucre et le bonheur. Je veux les lire avec mes plus grands yeux, pour absorber tout ce qui donne de la valeur et les principes des chefs-d’œuvres. J’ai peur du renfrongnement. Je veux toujours être en capacité de m’émerveiller. Et à vous lire, chère Déborah je sais que cela arrivera toujours, parce qu’en donnant La position de la cuillère, vous donnez aussi, l’insufflement d’une pensée libre triomphante…

Peut-être que je vais sortir du cadre. Comme je suis femme, de toute manière, je veux évidemment, m’en échapper. Je quitte le vouvoiement comme on se défait d’un spectre.

Laisse-moi te dire, que c’est un coup de cœur.

Laisse-moi te dire, que ce livre va rester longtemps sur ma table de chevet. Laisse-moi te dire merci, comme on remercie une amie, qui prodigue ses meilleurs conseils.

Laisse-moi te dire au revoir et au plaisir

Bien féeriquement,

Stelphique✨🧚🏻‍♀️

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions du Sous-sol de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Un clown dans un champ de maïs, Adam Cesare

🤡Chronique🤡

« Toute la ville adore Frendo. C’est, genre, notre mascotte. »

Qui veut connaître le clown de Kettle Springs? Il paraît qu’il existe une phobie des clowns, la coulrophobie. Après Ça, peut-être que ce n’est pas près de s’arrêter…C’est une peur née de fiction ou de mauvaises rencontres, alors entrer dans cette ville, où un clown est une mascotte, c’est déjà pressentir que ça va mal tourner. Et en bonne fan de Stephen King, voir qu’il y a également, un champ de maïs, c’est déjà savoir que ça risque de prendre des proportions gigantesques, mais j’y vais quand même! Même pas peur!

Nous allons suivre une bande de jeunes, victimes de l’ennui et des conséquences nébuleuses de la désindustrialisation, de l’agonie d’une ville et de ces modèles, ne leur reste qu’un clown, Frendo, de son petit nom, pour tenter un divertissement dans leurs vies mornes.

Les adultes regardent, dépités et démissionnaires, cette génération ultra-connectée, bruyante et fuyante. En laissant à l’abandon la culture intellectuelle et celle du maïs, ils s’accrochent tant bien que mal, à leurs gloires d’antan. Ne leur reste qu’une fête annuelle pour renouer avec leurs valeurs conservatrices et un clown, Frendo, de son petit nom, pour tenter un divertissement dans leurs petites routines bien ancrées…

Dans cette petite ville reculée, la frontière entre bien et mal semble tanguer, tel un épi de maïs au gré du vent. Trop facilement. Trop dangereusement. Trop horrifiquement.

Et c’est souvent dans ces contextes là, de misère sociale et affective, que l’horreur aime à s’inviter. Elle aime les failles, les scissions, les gouffres, et elle y fait son chemin. À coups et à sang. Soudain, le clown devient ce visage masqué aux intentions floues, le monstre sortant de l’ombre, jusqu’à incarner la vengeance même, à l’état brut…

C’est un page-Turner efficace. Adam Cesare saisit tous les codes du genre slasher, tout en nous donnant à lire, une histoire sur cette jeunesse américaine désemparée très interessante. On est pris dans cette frénésie d’hémoglobine et d’action où rien ne semble arrêter Frendo! On entendrait presque les hurlements d’ici! Toutes les peurs sont invitées dans ces labyrinthes grandeur nature de maïs, mais nous, nous n’avons qu’à nous éclater de ce frisson réussi, avec une box remplie de pop-corn!

J’ai déjà hâte de lire la suite!

(Car oui, la suite est déjà annoncée chez Sonatine Éditions et je ne veux rien rater des aventures de ce clown rageux.)

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Sonatine Éditions de leur confiance et l’envoi de ce livre.

État des lieux, Déborah Levy

Je ne suis préparée à rien. Je prend ce qu’on veut bien me transmettre. La délicatesse d’une rose comme un État des lieux. Je regarde tout suffisamment longtemps, pour m’imprégner. M’imprégner d’un monde, d’un mode d’écriture, d’une fleur, de la recherche minutieuse de donner corps à un personnage féminin, d’un lieu, des vibrations, ou encore d’un rêve de maison. J’aime l’imprégnation. C’est quelque chose ensuite, qui t’appartient un peu: une légère trace dans le sillage de mes pensées. Je suis avec délectation les pérégrinations de Déborah Lévy et le bonheur de rentrer chez elle…

Je ne suis préparée à rien. Je ne connais pas encore le départ d’un enfant vers son nid, je ne connais pas les joies d’une sorbetière, je ne connais pas tou.te.s les écrivain.e.s qu’elle invite à son souvenir. Je n’ai que des chemins qu’elle a défriché pour que je m’y sente à l’aise et que j’apprenne l’art de vivre, et l’immense plaisir d’être une femme. Je n’avais qu’une joie, rentrer chez moi, pour lire ses pensées, juste à côté de mon rosier. J’ai l’envie folle, aujourd’hui, d’un bananier, sur les rebords de ma baignoire. À voir si un jour, on le comptera avec mon État des lieux…

Je ne suis préparée à rien. Je n’ai que des doutes et des désirs d’écriture, mais les pensées hyperactives ne veulent pas rester dans une demeure, ne veulent pas se mettre en lignes. Elles veulent l’eau, le vent, l’intérieur intime d’une fleur, la quintessence de la féminité. Mais je veux y entendre en sagesse, je veux les questionnements existentiels de Déborah, je veux les voyages, je veux le cabanon, je veux une chambre à moi, tout ce qui fait une propriété et l’Etat des lieux de nos foyers…

Je ne suis préparée à rien. Mais j’imagine très bien. Les portes et les fenêtres qu’on ouvre ou qu’on referme, les murs qu’on casse et qu’on reconstruit, les lieux et les états qui nous habitent, je les imagine dans le temps et l’espace. J’étudie auprès de mes aînées leur façon de vivre, leur façon de redessiner le bonheur, de compter leurs biens. Et puisque le personnel est politique, Deborah Lévy avec cette autobiographie en mouvement, m’initie à l’élévation. Je rénove mes rêves et mes enseignements, suite à cela. Je déconstruis et réinvente ma liberté.

Je n’étais préparée à rien, mais je fais état d’un coup de coeur pour cette lecture. Je suis riche, maintenant, d’écrits puissants que je pourrai lire et relire, parce que Ce que je (ne) veux (pas) savoir c’est Le coût de la vie et l’État des lieux, et d’autres bonheurs impertinents, et je ne suis que gratitude pour ceux que Déborah Lévy nous transmet avec tant d’intelligence et de soin, pour qu’ils résonnent dans le réel…

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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