Pourquoi je l’ai choisi:
Nous avons suivi avec ma binômette, les bons conseils d’un certain bloggeur influent: Yvan…
Synopsis:
» Et vous, César, Napoléon, Adolphe, Joseph, Bill, Vous les soldats, les conquérants de l’inutile, Qu’avez-vous fait du jardin des hommes ? Des chemins de folie qui retournent à Rome , Des arcs de triomphe, des monuments aux morts, des chaînes, des barbelés, des miradors, Déluge, déluge, déluge… » Jeune Indien d’Amazonie élevé en Lozère, Vaï Ka’i incarne la sagesse du serpent double, symbole chamanique de l’ADN. Il prône l’abandon des possessions, le respect de la Terre et accomplit des miracles. Quatre évangélistes, Mathias, tueur à gage, Marc, journaliste désabusé, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, premier disciple, racontent celui que la presse surnomme bientôt le Christ de l’Aubrac… Grand roman contemporain humaniste, aventure littéraire inoubliable, L’Evangile du Serpent transpose le Nouveau Testament dans notre présent.
Les personnages:
Mathias, Marc, Lucie, Yann: un quatuor qui se glisse dans l’air du temps: Notre temps, celui de la violence, des désillusions, de la déchéance…Et Vaï Ka’i de relever le niveau, par sa seule présence…
Un contraste entre cette vie tourbillonnante et le calme serein de ce nouveau Jésus qui a le mérite de nous titiller, de vouloir nous faire voir une autre façon de vivre, de penser, de rêver même.
Chacun de ses personnages a une histoire, un passé. Ils sont aux antipodes dans leur façon de vivre, et malgré cela, on arrive à s’attacher d’une certaine manière à eux, à ressentir leurs émotions et si on ne les aime pas toujours dans leurs imperfections, on suit avec intérêt et compréhension leur cheminement.
Ce que j’ai ressenti:…Un projet ambitieux…
Pendant tout ce grand weekend, j’ai marché sur la Toile, emprunté des chemins de croix, assemblé des pièces de puzzles, essayé de visualiser le Grand Œuvre de la vie. J’ai suivi un Serpent, une nouvelle Philosophie, un nouveau Prophète, à moins que je n’ai juste trouvé un vieil Ami, humble et altruiste…
l’amour sincère a le pouvoir immense de réparer les déchirures de la trame. C’est la force la plus puissante dans la Création, infiniment plus puissante que les forces fondamentales qui maintiennent la cohérence de l’univers.
Alors en première impression comme ça, je me dis, que j’ai trouvé que c’était long, mais en le refermant je suis bien obligée de me dire que cet auteur a vraiment du talent! Il pose son intrigue avec intelligence, et en prenant le temps de poser les bases solides de sa trilogie. Il nous fait connaitre, parfois jusque dans leur intimité, les personnages qui seront les pierres angulaires de cette saga prometteuse. C’est une fiction oui, mais je lui ai trouvé de drôles d’accents de vérité contemporaine, d’actualités brûlantes, de sujets sensibles…Et finalement, c’est là qu’est le plaisir, avoir l’opportunité une lecture particulièrement intéressante, aux idées un peu plus poussées que d’habitude…Cette lecture laisse des traces, puisque c’est le regard plus lourd que nous posons sur notre propre perspective dans cet avenir de capitalisation à outrance…
Tout le monde savait que la Terre se réchauffait, tout le monde se doutait qu’elle préparait sa mue, qu’elle n’avait pas d’autres choix que de s’adapter pour survivre, comme n’importe quel organisme vivant , mais tout le monde s’en contrefoutait, tout le monde ne songeait qu’à jouir de ses privilèges, qu’à étendre ses possessions, qu’à s’étourdir en danses macabres sur des scènes de plus en plus branlantes.
Je suis vraiment curieuse de lire la suite des aventures de ses quatre apôtres revisités, car il a bien fallu attendre la toute fin, pour connaitre, enfin, les prémices du second volet, mais là, je veux absolument voir où nous emmène cet auteur! Je veux poursuivre l’aventure humaine et spirituelle de ce roman d’anticipation, je veux encore me régaler des reparties que l’auteur distille ça et là, comme des miettes de lumières jetés dans les collines françaises, je veux savoir si le Serpent va encore continuer sa chorégraphie hypnotisante…
-C’est la liberté de choix qui donne toute sa valeur aux actes.
Premier livre lu (enfin!) de cet auteur, je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin, vu ce que je pense pouvoir deviner de potentiel chez lui…Nous sommes déjà partantes pour lire la suite avec ma chère binôme et j’ai déjà hâte de voir ce que les autres lectures me réservent de bons mots et de réflexions intenses, une fois la dernière page tournée!
« Je préfère de loin les cyniques aux idéalistes. Les cyniques ont un minimum de recul sur les évènements, appelons ça une certaine marge de sagesse. On ne peux pas transiger avec les idéalistes. »
Ma note Plaisir de Lecture 8/10
Titre : Évangile du serpent – Les Prophéties I
Auteur : Pierre Bordage
Édition : Diable Vauvert (2001) / Folio Gallimard (2003) – 675 pages
Résumé :
Un christ et quatre évangélistes : Pierre Bordage transcrit le Nouveau Testament dans l’univers des médias fous et du XXIe siècle naissant.
Matthieu, Marc, Luc et Jean s’appellent ici Mathias, tueur professionnel manipulé par une police parallèle, Marc, journaliste fatigué par ses propres lâchetés, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, le disciple des premiers jours jaloux de ses privilèges.
Tous les quatre éclairent de leur trajectoire l’avènement d’un jeune Indien d’Amazonie élevé dans l’Aubrac.
Par la chaleur de sa présence, le jeune homme sauve, guérit et réunit autour de lui des dizaines de milliers de fidèles en quête d’une nouvelle alliance.
Dans la chaleur moite d’une Europe en proie aux dérèglements climatiques, le mouvement se transmet comme une lame de fond qui déverse sur les routes des foules de curieux abandonnant leurs possessions et leurs vêtements.
Critique :
♫ Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs ♫ Reprenez avec moi tous en cœur ♪
Ma foi, si Vaï-Ka’i (non je ne suis pas enrhumée), le Maître-esprit, indien Desana de la forêt amazonienne avait présenté la chose ainsi, sans doute que les biens-pensants et ceux à la tête de nos pays lui auraient fichu une paix royale.
Pas de bol, il n’en fut pas ainsi, mais au final, tant mieux ! Ça nous fait une histoire à lire.
Je vous fera mon acte de contrition en vous avouant qu’au départ, j’ai eu du mal à entrer dans le roman sans doute à cause des chapitres en alternance pour les 4 personnages “principaux”. Chapitres présentés comme les Évangiles.
Deux histoires qui s’alternent, c’est motivant, c’est frustrant, mais un véritable plaisir nait de cette frustration, tandis qu’ici, le temps qu’on arrive au 4ème personnage, on a déjà tout oublié du lieu où se trouvait le premier et ce qu’il faisait quand on revient à lui.
Je trimais donc, et puis tout à coup, paf, le Saint-Esprit s’est rappelé qu’il devait m’éclairer et là, plus aucun soucis de lecture et je l’ai terminé en ne le lâchant plus, en le dévorant, en me gorgeant des mots de l’auteur et des vérités qu’il balançait dans ses pages.
Sous le couvert d’un thriller au relents SF (dérèglements climatiques), l’auteur dresse une critique amère mais vraie de notre société de consommation, de l’Occident et de ses squelettes dans les placards, de l’Église (l’institution) et de ses représentants qui représentent très mal Celui qu’ils sont censés servir.
— Les péchés, les règles, les absolutions, les rites, ce sont des inventions des prêtres pour couper chaque être humain de sa source et l’expulser de son jardin.
En tout cas, jamais l’auteur ne tombe dans l’écueil de rendre Dieu et les religions responsables de nos maux, mais donne les noms des véritables coupables puisque, lorsque l’on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage.
— Ici, ce n’est pas toi qui décides de ce qui est bien et de ce qui est mal.
— Non, c’est le prophète, le Coran.
Hakeem hocha la tête d’un air dubitatif.
— Pas le Coran, l’interprétation qu’on en fait.
— J’ai l’impression que tu n’es pas toujours d’accord avec l’interprétation qu’en font certains, avança Mathias.
Je conseillerais la lecture de ce roman à ceux qui n’ont pas encore compris que Dieu et les religions n’étaient que les boucs émissaires, des excuses, des prétextes utilisés par ceux qui veulent justifier leurs violences et exactions et que dans le fond, tout est politique.
— Ça, ce sont les fables qu’on sert aux médias et aux populations. Les Américains vont toujours là où se trouvent leurs intérêts. Et si leur intérêt est de soutenir une révolution islamique quelque part dans le monde, ils n’ont aucun scrupule à le faire. Les Talibans n’auraient jamais accédé au pouvoir sans l’appui des Pakistanais, donc des Américains. Le contrôle des pipe-lines, de l’acheminement du pétrole, tu comprends ?
On veut tout posséder, on ne veut rien perdre et on a peur de tout, surtout des autres.
— On peut gagner de l’argent sans être corrompu…
— Sans doute, mais il faut être prêt à renoncer à tout. À son confort, à ses habitudes, à ses certitudes. Qui, autour de cette table, accepterait de tout plaquer pour être en totale conformité avec lui-même ?
Entre nous, si Vaï-Ka’i existait vraiment, ou si, par une opération de magie, je me retrouverais transposé dans le roman, je ne le suivrais pas !
Non pas que son enseignement n’est pas bon, il a raison dans le fond, mais premièrement, je déteste les foules, parce que suivre la masse n’est pas mon crédo et deuxièmement, je n’ai nullement l’intention de me promener cul nu !
Un roman coup de poing dans le plexus, même si on savait déjà ce qui est dit, voir que d’autres ont compris, ça fait du bien.
— De tout temps, on s’est servi des extrémismes religieux pour envahir des territoires, pour contrôler les richesses naturelles, les populations, les frontières.
— Avec le risque non négligeable que ceux que vous croyez manipuler échappent à votre contrôle et se retournent contre vous. C’est déjà arrivé dans le passé, les exemples sont légion dans le présent, ça risque de se reproduire dans le futur.
Un roman qui, bien que datant de 2001, est toujours d’actualité, il lui colle bien, même. Un roman où les personnages sont bien distincts (un journaliste, une prostituée du Net, un tueur à gage et un disciple qui aiment ses privilèges) et n’ont rien d’enfants de cœur, mais nos zigotos évoluent, changent, et c’est tant mieux.
S’habillant le plus souvent en écolière, jupe plissée à carreaux, chemisier, couettes, sous-vêtements de coton blanc – un franc succès […]
Un roman écrit avec une plume cynique, amère, une critique bien sentie de notre société et de notre mode de pensées, d’actions, sur nos peurs, le tout sans donner de leçon.
— Sans doute que les stratèges détournent l’attention sur un ennemi fantasmatique pour mieux promulguer certaines lois, pour mieux faire passer les potions amères, tu sais, certaines décisions qu’on dit impopulaires.
belette2911
Août 21, 2016 @ 06:54:07
Coucou ma binômette ! Me voici enfin… trop de choses à faire en si peu de jours… toujours à la bourre, mais je vois que tu m’attendais, le café est chaud et je te chipe une corne 😉
Une belle LC et faudra programmer la suite !! On va pas dire merci à Yvan, je pense parce que nos PAL… aie, aie, aie.
stelphique
Août 22, 2016 @ 19:48:50
Ah ben moi aussi , me voilà!!!!!!Ouais la fille elle a désertée!!!!!mdr
Ouais viiiiiiiiiiiiiiite la suite, car j’aurai aimé ne pas oublié trop les personnages!!!!!Bizzz
belette2911
Août 26, 2016 @ 17:44:24
Septembre, pas le choix, avec le WRC en plus…
Oui, j’en ai bien profité de ces beaux jours de soleil !
Lupa
Août 20, 2016 @ 14:03:03
Moi qui souhaite depuis une éternité découvrir la plume de P. Bordage, je ne suis que plus réceptive à vos excellents arguments ! Ma wish-list ne vous dis pas merci, mais moi ouiiiiiiiiiiiii 😀
stelphique
Août 22, 2016 @ 17:22:13
On a dore te rendre service!!;) Contente de t’avoir tentée avec cette lecture!!!!;)
Nathalie M
Août 20, 2016 @ 08:42:56
Le sujet me paraît très intéressant et surtout d’actualité. .. vous réussissez à vous deux à en tirer l’essentiel et à me donner envie ! 🙂 ❤
stelphique
Août 22, 2016 @ 20:01:38
On est contente alors!!!Mission réussie, on a hâte de te voir sur la même lecture, pour mieux partager!!!!;)
Nathalie M
Août 23, 2016 @ 03:11:07
Je l’ai noté mais il est pas prioritaire 😉
stelphique
Août 23, 2016 @ 05:12:02
♫J’attendrais♫ le jour et la nuit ♫ j’attendrais….♫
Collectif Polar : chronique de nuit
Août 20, 2016 @ 08:42:24
Belle chronique, comme le dit si bien Yvan, ta lecture et ta réinterprétation de cette histoire est très intéressante.
Merci pour ce beau partage de ton ressenti madame la Fée !
stelphique
Août 22, 2016 @ 20:00:50
Oh merciiiiii Ma chère Genevieve! 😉
Collectif Polar : chronique de nuit
Août 23, 2016 @ 11:22:17
Mais de rien ma chère Fée
Yvan
Août 20, 2016 @ 08:17:21
Ta réaction à cette lecture est super intéressante et enrichissante, merci vraiment.
Tu vas être très étonnée de la suite
stelphique
Août 22, 2016 @ 19:58:19
Merci à toi pour ces beaux conseils et des discussions passionnées autour!!!!;) Je pense que je n’ai pas fini de lire du Bordage car j’ai aimé ses prises de positions ….Et avec ce que tu me dit de la suite je suis d’autant plus impatiente!
Yvan
Août 22, 2016 @ 20:02:15
Bordage, c’est une histoire d’amour qui se construit pas à pas ;-). Un vrai humaniste, qui dit les choses
stelphique
Août 22, 2016 @ 20:04:33
Oui c’est cela que j’ai apprécié, il y va de bon cœur, dans les coup de pieds de fourmilières! 😉 Je vais donc lui faire une place de choix dans mes futures lectures 😉
Yvan
Août 22, 2016 @ 20:05:27
Vous l’avez prévu bientôt le tome suivant ?
stelphique
Août 22, 2016 @ 20:06:32
Oui, elle n’est pas encore totalement fixée mais Septembre c’est sur!!!!!;)
Yvan
Août 22, 2016 @ 20:06:54
Youpi 😉
stelphique
Août 22, 2016 @ 20:09:27
Je la talonne un peu la Belette, mais si elle traine trop, je lirai l’autre qui traine dans ma PAL (de Noel)….Chroniques des ombres que j’ai hâte de lire!!!;)
Yvan
Août 22, 2016 @ 20:11:14
Un pavé. C’est quand même pas la Belette qui va décider, hein ! 😉
stelphique
Août 23, 2016 @ 05:13:11
Oh, le souci n’est pas nos envies, ni ma chère binomette…C’est nos plannings!!!!!;) On va y arriver j’en suis certaine! 😉