et vos corps seront caillasses, Joëlle Sambi

🪨Chronique-Poésie🪨

Je vous écris depuis mon jardin

Le monde est sans doute beau

Mais il y a eu un truc entre nous

Je vous laisse deviner…

Depuis mon jardin

Je ressens mieux les choses

Mes mains sont à portée de la terre, des racines, des roses, des pierres

J’écris pour apprendre

Je bois chaque parole de mes sœurs

J’avale leurs colères, leurs souffrances

Je digère leurs vécus, leurs peines

J’écris pour aimer

Et si aimer c’est souffrir

Alors je souffre avec Elles

Les caillasses me font aussi mal

Qu’à eux, elles, iels

Les caillasses parlent une langue

Qui glisse et fait écho

J’ai encore mal au coeur

De lire

Que la peur n’est pas partie

Que la violence est toujours là

Que les sourires sont crispés

Que dans les corps-cibles s’incrustent

Leurs haines

J’écris depuis l’étroit

Je tire tous les fils, tous les silences, tous les éclairs

Je crois en ce Nous

Je crois en cette sororité

J’y crois de toutes mes forces

J’y met tout dedans

Elles sont mes repères ces femmes

Ces déesses ces poétasses ces génies

Laisse-moi donc te regarder

Audre Rokhaya Zora Keny

Laisse-moi aimer maintenant

Joëlle Sambi

Montre-moi ton sang tes cheveux tes fiertés

Mène-moi voir le monde les villes les pays

Les questions insolubles les sonates les fêtes

Montre-moi ta colère tes amours tes envies

Mène-moi voir la terre la marge le trou

Je veux tout voir de toi

J’ai besoin que ça bouge, que ça exulte

J’ai besoin des vérités d’ici et de là-bas

J’ai besoin de voir d’entendre sentir tout

Je ne veux plus du silence -je veux le Nous-

Ta voix me parle tes mots me touchent

Ta poésie fait sens sensation explosion

À la lire d’un trait c’est tomber en amour

À la relire parsemée c’est cueillir des étoiles

Comment je fais alors si aimer c’est souffrir

Car moi j’aime

J’aime écrire mon admiration

Surtout lorsque ça résonne trop fort

J’aime d’un amour total ce recueil

Parce qu’il a les vibrations qui sont venues

Jusque mon coeur

-Le mistral y est sans doute pour quelque chose-

Et il s’est ouvert comme une orange sanguine

Rouge rouge rouge rouge rouge rouge rouge

Un vrai débordement

Mais ta lumière est si forte, Joëlle

Que dans cette nouvelle constellation

Tu es un feu inextinguible

Je te vois briller dans mon ciel de poétesses

Et je te tiens à l’œil

Parce que c’est comme ça qu’on aime

Je vous écris depuis mon jardin

Le monde n’est pas plus beau

Mais il est impossible de dire

Qu’il ne s’est pas passé

Un truc entre nous, non?

Coup de cœur absolu❤️

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement L’arche éditeur de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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