Stardust, Léonora Miano

⭐️Chronique⭐️

Il est des histoires déchirantes. Des histoires de réinsertion, d’Everest administratif, de combat ardu. Des histoires comme des parcours du combattant: cauchemardesques, hallucinants, révoltants. Des histoires de femmes en détresse, d’errances et de déshumanisation. Des histoires qui te font vomir cette indifférence de la société. Parce que Stardust, c’est l’histoire d’une femme, de plusieurs femmes même: les femmes de Crimée. Des femmes engluées dans un néant sans nom, ni compassion, sans filtre ni gentillesse. Des femmes qui se retrouvent en galère dans un CHRS.

« Il paraît que c’est hardcore. »p30

Il est des histoires que tu ne peux pas lire, sans avoir le cœur déchiré en morceaux. Je crois bien que Stardust a été la lecture qui m’a fait le plus fait mal. Mentalement, mais même physiquement. Impossible avec mon hypersensibilité, de lire plus de vingt pages par jour. C’est trop. Trop de tristesses, trop de colères, trop d’émotions. Et pourtant, j’ai tenu pour la sororité, la poésie, la poussière d’étoiles. Parce qu’il y a malgré cette souffrance, des petites paillettes. Louise et/ou Léonora Miano mettent de la magie, de l’espoir, une intention de beauté au milieu de ce chaos. Et puis, Bliss. L’innocence de cette enfant, son rayonnement, cette promesse. Impossible de les laisser là, mère et fille, sans mettre nos cœurs au diapason.

« Paris ne connaît pas la poésie des opprimés. Pas ceux-là, en tout cas. » p71

Il est des histoires intimes qui nous ouvrent le cœur, avec des lames tranchantes. Des histoires qui nous dessillent les yeux. Entendre la voix des marginalisées, est une ouverture, un moyen de comprendre le grondement qui sommeille, les cris de désespoir au plus haut de la nuit, la réalité effarante des exclues. C’est une urgence.

« Mais elles ne sont rien, ces femmes, qu’un mal nécessaire. »p151

Ce n’est peut-être pas vrai que ce soit un « Lu et Adoré ». Comment adorer, ce que j’ai pu découvrir de terrible et d’ignominieux dans ces histoires éprouvantes? Mais quand même, je tenais à le présenter aujourd’hui, pour que peut-être, la poussière d’étoiles viennent papillonner jusqu’à vous. Je veux que vous voyez de vos yeux, comment Louise et Bliss, brillent, de mille feux. Comme c’est beau de ne rien lâcher, de combattre et d’aimer furieusement.

« Quoi que Crimée fasse d’elle, si Louise ne meurt pas, elle vivra pour tout dire. »p122

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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