Une maison à Bogotà, Santiago Gamboa

🏠Ce que j’ai ressenti:

« Les quartiers, comme les maisons et les personnes qui y habitent, ont leurs états d’âme, leurs époques d’euphorie et de dépression. »

C’est dimanche. Comme dans la dernière page du livre. Je viens de découvrir Une maison à Bogotà, le quartier où elle se situe, les pièces et les habitants. La mémoire est quelque chose de trouble, les souvenirs affluent et refluent, de manière anarchique, et pourtant, le narrateur, nous les fait visiter, comme un agent immobilier, un diariste, un philologue. Cette acquisition immobilière, l’entraîne dans son passé, son positionnement, son point de vue. Il est orphelin, éminent professeur, passionné de littérature, neveu attentionné…Ce retour aux sources, ne se fera pas sans conséquences, Bogotà, ayant quelque chose de profondément addictif mais aussi, dangereux. L’incursion dans les bas-fonds de la ville, nous entraîne dans un enfer de violences inouïes tandis que celle, dans la culture littéraire nous fait voir la beauté somptueuse de la vie. Le narrateur, la maison et le quartier sont donc partagés entre laideur et ravissement.

« Quand je pus enfin la voir de près, quelque chose d’étrange se produisit en moi. Quelque chose d’exceptionnel. »

Voir et voyeurisme sont étroitement liés, en ce livre. Les points de vues changent. Voir et être vu, voir sans être vu, voyeurisme et positionnement. Œil avisé sur le monde et ses dérives, les yeux tournés vers le passé et ses conséquences, cette maison à Bogotà est un point de mire, presque extraordinaire, ultrasensoriel, et réveille toutes les passions. Chaque pièce suscite un souvenir: une expérience, une déviance, une audace, une évasion, une ville, une poésie. Chaque souvenir renvoie un constat social effarant.

« Ce qui a été lu est ininflammable. »

Quand je regarde l’œuvre biographique de Santiago Gamboa, je suis tellement admirative. Tant d’intelligence, tant de sensibilité, tant de perspicacité, tant de passion, tant de talent. Je sais pourquoi c’est un de mes auteurs chouchous, et que j’attends avec autant d’impatience ses parutions. Une maison à Bogotà, est encore une belle démonstration de son don, pour faire briller le roman noir, et nous donner à lire, tant d’émotions. À errer ainsi, entre rêves et réalités, entre violence et tendresse, le pouvoir de la littérature a encore de beaux jours. C’est dimanche soir, et je tenais à vous faire part, de mon coup de cœur!

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Metailie de leur confiance et l’envoi de ce livre.

3 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. belette2911
    Mar 21, 2022 @ 08:47:31

    De lui, j’avais lu « retourner dans l’obscure vallée », mais je n’avais pas vraiment été conquise, donc, je vais voir… 🙂

    Réponse

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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