Ce n’est pas un fleuve, Selva Almada

🌿Ce que j’ai ressenti:

« Parfois les rêves sont des échos du futur. »

À trop croire, à trop se crever, à trop voir les noyés, à trop s’imaginer, on s’y perd. Ce n’est pas un fleuve. Ce n’est pas. Mais qu’est-ce? C’est la jeunesse. La fébrilité, le désir, l’inconsidéré, le feu, la promesse, l’urgence. C’est la nature, la colère, l’imprégnation. C’est des vies qui se croisent, qui se chevauchent, qui se détruisent. C’est des phrases jetées sur l’eau. Et si elles arrivent jusqu’à vous, alors peut-être, que ce ne sera plus une négation, mais une lente montée fluide qui dévastera une réalité aride et désenchantée.

À trop croire aux morts, à trop crever d’espoir, à trop voir les destins brisés, à trop s’imaginer des liens coupés, ils essaient de nager. De sortir de la fange. Mais ce n’est guère fastoche. Déjà parce qu’il faudrait respecter la vie et la mort, l’environnement et sa beauté, la faune et la flore, les anciens et les fœtus…Et si ces quelques considérations arrivent jusqu’à eux, alors peut-être que ce ne sera plus vain, cette embardée que Selva Alamada tente de mettre en mots et en lumières. Peut-être qu’il y aura moins de drames, autour de ce fleuve…Ce n’est pas dit…

« Alors croire ou crever. »

Je ne sais pas trop ce qu’on était, là, les lecteurs, les spectateurs de cette jeunesse violente et désabusée. J’étais fatiguée comme la raie qu’ils avaient enroulé à leurs fils, mais c’est moi qui les regardait se débattre. J’étais là et j’étais aussi la nature, une feuille peut-être ou une goutte d’eau de pluie, mais c’est là, qu’est la prouesse de Selva Almada, celle de nous mettre au cœur de ce paysage, observateurs et étrangers, connectés et distants, sur cette île où le vivant se joue et se perd. Tous sont éblouissants et déjà condamnés, que ce soit la nature ou les personnages, mais à bien y regarder, cela reste, encore et toujours, la beauté fatale de la vie. Et si comme Siomara vous êtes aussi fascinés par le feu, moi par contre, je n’ai pas quitté le fleuve des yeux, parce qu’il me semblait voir de la poésie glisser dessus…Mais dans le titre, il est dit que Ce n’est pas un fleuve…Alors qu’est-ce?

Je crois, le souvenir d’une lecture puissante et mystérieuse qui m’a laissée des échos, des émotions, des éclaboussures et de la braise. Et peut-être, l’envie de ne pas crever, tout de suite…À vous de voir, maintenant.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Metailie de leur confiance et l’envoi de ce livre.

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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