La soustraction des possibles, Joseph Incardona

⚙️Ce que j’ai ressenti:

« Quand ton cœur saigne, arrache-le » Tchekhov

Ceci est une histoire d’argent, heu non, d’amour. D’argent, parce qu’on est en plein essor des « winners ». D’amour, parce qu’il y aura toujours deux êtres un peu naïfs pour y croire encore. D’argent, parce que si on pert cette croyance, elle chute. D’amour, D’argent. De soustractions et de possibles. De gagnants et de perdants. De restes et de dividendes. Bref, un tas de joyeusetés mais surtout, des ambitions démesurées pour s’approprier. Pour s’approprier l’autre, le pouvoir, l’argent, la reconnaissance, l’amour et l’argent. Peu importe le prix. Et cela prend des noms et des concepts qui ressemblent à: corruptions, adultères, trahisons, violences…Car l’argent a ceci de terrible, c’est qu’il prend tout. Il remplit l’espace, le temps, l’air. Sans doute plus efficacement encore que l’amour. Mais Joseph Incardona a voulu quand mème nous raconter, une histoire d’amour dans ce milieu véreux de banquiers, de costumés, de rapaces, de ploucs, de truands, d’entrepreneurs et de voyous aux multiples visages. Une histoire d’amour, malgré cette obsession de l’argent. C’était ambitieux, autant que complètement addictif! Je n’ai pas pu lâcher ce roman! Parce qu’il y insère une pointe d’humour et de génie qui est hautement appréciable, sans compter qu’il y a une part belle de poésie très spéciale, tout en ayant une complicité assumée avec son lecteur. J’étais accro. Pas pour l’argent ou l’amour, non. Pour l’intelligence.

Vous l’aurez compris, ce livre est un coup de cœur. Parce que ce n’est pas qu’une histoire d’argent. Parce que ce n’est pas qu’une histoire d’amour. Non, c’est un panorama de l’univers complexe économique et social de la fin des années 80. C’est une observation fine et acérée du monde des finances et des conséquences d’un capitalisme carnassier. C’est les désirs qui font désordre. C’est le chaos dans lequel ils vont tous se vautrer, inévitablement. C’est tout, sauf de l’ennui! C’est aussi de la poétique, de l’espoir avec encore assez de possibles pour ajouter quelques moments rares de lecture exceptionnelle. C’était brillant, et puis ça reste. Pas comme l’argent. Pas comme l’amour…

« Parce que ça ne suffit jamais. (…) Le problème, avec la vie qui avance, c’est qu’elle soustrait les possibles. »

Remerciements:

Je tiens à remercier les éditions Pocket de leur confiance et l’envoi de ce livre.

8 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Collectif Polar : chronique de nuit
    Déc 05, 2021 @ 07:03:07

    Un de mes coups de cœur de l’an dernier. Impressionnant ce bouquin !

    Réponse

  2. belette2911
    Sep 28, 2021 @ 15:49:40

    Ne dis rien, je ne l’ai pas encore lu :/

    Belle plante, ma louloutte !

    Réponse

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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