Poussière dans le vent, Leonardo Padura

Ce que j’ai ressenti:

« Combien de temps dure un instant? Que contient un instant? »

J’imagine que si j’ouvrais un instant, et que je te montrais ce qu’il contient, tu y verrais de la tendresse, un reste d’amour et d’amitié, une coquille remplie de souvenirs…L’instant pourrait être aussi minuscule qu’un grain de sable chauffé de soleil cubain, qu’un temps aussi long et éclaté, d’une moitié de siècle…Il y aurait le manque, la privation, l’exil mais tout cela ne serait pas grand chose, face à la victoire finale…J’imagine que si j’ouvrais un instant aussi intense de lecture comme l’a été Poussière dans le vent, la vie me paraîtrait presque belle, mais que la nostalgie de quitter ces personnages va me faire mal…Parce qu’on ne se remet jamais tout à fait, de cette attirance pour ceux qui nous ont émus. On les garde toujours dans un coin de nos cœurs, comme de toutes petites étincelles, ils brillent…Et l’absence fera son œuvre…

« Et le bonheur: combien dure le bonheur? »

J’imagine que si je méditais un instant, sur la vérité, la souffrance, l’anxiété, j’aurai un cœur ouvert, saignant de toute part, pour le Clan. Comment la politique peut éclater autant de vies? Comment le chaos et le désir rentrent dans une histoire d’amitié? Ou s’en vont les espérances et les élans de joies, une fois, qu’elles se vident de leurs essences? C’était la jeunesse incarnée, joyeuse et prometteuse, ce Clan, c’était…Et puis, les drames et les secrets sont venus exploser leurs liens fraternels, vidant peu à peu la villa Fontanar…Mais que restera-t-il vraiment de ces trop-pleins formidables d’émotions pures? J’imagine que ma réponse après cela, ce serait un inoubliable état satisfaisant de bonheur. Plus de 600 pages de bonheur. Puisque, inévitablement, All we are is dust in the wind, les fragments d’amours, de mystères, de peines et de joies dispersés qu’ils auront laissé sur ces pages, je les mets dans ma coquille pour essayer de vous les transmettre dans ce ressenti de lecture, mais je vais en garder aussi pour les moments où le manque sera trop grand de les retrouver…

« Mais qu’est-ce qui nous est arrivé? »

Ce qu’il risque de vous arriver, si vous plongez dans ce livre, c’est tout simplement un moment fort et bouleversant partagé avec Leonardo Padura. Un moment de grâce. Parce qu’il nous raconte l’amour, la peur, l’évasion, le miracle avec une grande sensibilité, et quelque chose qui rend le tout intemporel, puisque la vie sera toujours la vie, avec cette énergie étourdissante qui la caractérise… Mais aussi, il fait grossir le temps, pour nous raconter un bout d’Histoire douloureux et les chemins sinueux de Cuba, en pleine « Période spéciale ». Parce que Clara, Irving, Horacio, Bernardo, Elisa, et les autres, sont aujourd’hui des amis, avec lesquels je partage un petit bout d’histoire passionnée, après un chassé-croisé de leurs sentiments et des miens. Parce que j’ai mélangé des larmes et des sourires avec eux, je me sens chanceuse de les avoir rencontré ces personnages de papiers…Et avant que quelqu’un vienne tout foutre en l’air, j’aimerai juste vous dire que ce livre est un coup de cœur que je préfère disperser en Poussière dans le vent, pour qu’elles volent jusqu’à La Havane…

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Metailie de leur confiance et l’envoi de ce livre.

7 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Collectif Polar : chronique de nuit
    Déc 05, 2021 @ 07:24:57

    Une littérature exigeante…

    Réponse

  2. Eve-Yeshé
    Nov 14, 2021 @ 14:35:51

    j’ai adoré ce roman… Je viens de le terminer, en ayant fait durer le plaisir le plus possible…
    L’homme qui aimait les chiens m’attend dans ma PAL

    Réponse

  3. belette2911
    Août 20, 2021 @ 16:20:47

    ♫ Capri, c’est fini, je ne crois pas que j’y retournerai un jour ♪ et moi, je pourrais chanter que ♫ Padura, c’est fini, je ne crois pas que je le relirai un jour ♪ :p

    Réponse

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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