La pierre du remords, Arnaldur Indridason.

Ce que j’ai ressenti:

On ne peut jamais savoir où mènera une enquête, sur le terrain du hasard, les fantômes du passé peuvent s’inviter autant que les charlatans. On ne peut jamais savoir ce qu’on pourrait observer aux fenêtres de ces voisins, le bonheur ou le drame, lequel viendra frapper l’autre d’en face…On ne peut jamais savoir si dans un recoin de Reykjavik, il y aura une rencontre heureuse ou un destin fauché…On ne peut jamais rien savoir à l’avance, n’en déplaise à certains…Le passé ne dévoile ses mystères que rarement, encore faut-il avoir l’envie de les débusquer…Konrad n’a pas su saisir l’occasion de rendre service à une vieille dame, le temps de son vivant, mais le destin ou le fantôme de celle-ci, a tôt fait de le lui faire (a)voir la pierre du remords…Alors l’ex-policier prend le temps de récolter les témoignages et les faits avérés pour élucider l’énigme du meurtre de Valborg, avec patience et persévérance, comme à son habitude…Mais en allant déterrer certaines choses bien sombres, d’autres, lui reviennent en pleine face, comme un mauvais ressort…

S’il est vrai que les tragédies sont désolantes, il reste plus encore le sentiment écrasant dont on a du mal à bien se défaire: le remord. Et des remords, ils sont multiples dans cette histoire parce que les humains sont imparfaits. De ceux qui provoque la violence, ou de ceux qui la font perdurer, de ceux qui la subissent et de ceux qui la perpétuent, la souffrance qui en résulte, est un véritable fléau. Elles fracassent des vies, des destins, des espoirs, des innocents…Et une fois, que le mal est fait, les années gangrènent cette blessure…Ce n’est pas les dizaines d’années qui se sont écoulées, qui enlèveront la douleur d’une femme, qui effaceront les liens filiaux, qui réduiront la peine…Mais encore faut-il avoir le courage d’aller affronter ces peurs, ces horreurs, ces drames qui détruisent les corps et les cœurs…On suit, donc entre présent et passé, une enquête complexe sur un enfant disparu, un meurtre, une étrange secte et quelques autres secrets plus ou moins avouables…

Konrad est un personnage que j’adore retrouver. Sa mélancolie et sa force tranquille me touche particulièrement. J’ai aimé cette enquête parce qu’encore une fois, il plane une certaine ambiance spectrale et qu’Arnaldur Indridason aborde des thèmes sensibles sur la condition féminine, avec beaucoup d’empathie. Pas besoin de prendre un télescope pour voir que c’est une lecture qui m’a touchée directement aux tripes…Je ne peux que vous conseiller de lire cette série qui vient du froid et j’espère qu’il y aura plus de bonheurs visibles aux fenêtres islandaises à l’avenir…

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier les éditions Metailie pour leur confiance et l’envoi de ce livre.

5 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Collectif Polar : chronique de nuit
    Mar 09, 2021 @ 08:10:23

    j’adore Arnaldur Indridason.
    T’ai-je déjà dit que j’ai eu la chance de le rencontrer et qu’il m’a charmé avec sa voix profonde et chaude et cette langue qui a quelque chose d’Elfique.

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  2. Nath - Mes Lectures du Dimanche
    Mar 04, 2021 @ 05:37:10

    Je suis sûre que je dois tester mais de nouveau, ça me fait quelques romans de retard…

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  3. belette2911
    Mar 03, 2021 @ 15:56:26

    Pas encore lu cette série…. :/

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  4. Matatoune
    Mar 03, 2021 @ 05:47:17

    Un de mes prochains ! Hâte après cette chronique 😉

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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