Le Démon de la Colline aux loups, Dimitri Rouchon-Borie

Ce que j’ai ressenti:

Je vais essayer de ne pas vous cracher dans l’oreille. Vous cracher un souvenir, le souffle du Démon, mais moi je suis là avec le cœur en morceaux qu’est tombé par terre au pied de la Colline aux Loups et moi j’étais pas prête je voulais même pas dire parce que l’indicible ne se dit pas. J’étais impressionnée du matin du soir de la souffrance de la chaleur de la meute. De l’horreur du nid des punitions de la télé et j’étais là je regardais je pensais pas qu’on pouvait faire ça. Ça fait mal au-dedans, la-dessous la sauvagerie le mal à l’état pur, la Colline aux Loups. Et le Démon comme compagnon, c’est pas si incompréhensible, c’est juste une idée dans l’ordre des choses qui prend le dessus, le dessus sur la solitude sur la mort sur l’emprisonnement sur le ciel rose et la grandeur de la nature. Ce n’est pas explicable, j’ai pas le parlement non plus pour dire la compassion qui conquiert l’épiderme. J’ai pas, non, mais la souffrance je l’entends même au travers des lignes, dans les silences de la ponctuation absente, dans le paragraphe blanc qui fait des pauses quand c’est trop lourd…

Je vais essayer de ne pas vous cracher des prénoms, des immondices et la violence à vos oreilles, mais il y a un moment où quand il faut prendre la plume pour raconter la noirceur humaine, des choses sales sortent des ombres…C’est moche, froid, violent. Même tous les feux n’y pourraient rien. Alors, écrire devient le pansement sur la souffrance. Mais t’auras beau appeler les saints Dieu, faire appel aux Écritures, t’auras beau convoquer les prêtres Augustin et la sagesse, si le Démon se pointe, m’étonnerai qu’il laisse sa place aussi facilement. Il paraît que c’est tenace un démon. Celui là, particulièrement. Parce qu’il t’aimante. Parce que même s’il est Démon, il est aussi justice et vengeance et même que tu le voudrais pas, il est là. Il se fait voir dans le chaos qu’il laisse le plus souvent, par terre, éclaté en mille morceaux…

Je ne voudrais pas cracher dans l’oreille de quelqu’un, ni divulgâcher la force de ce roman, mais il vous faudrait lire urgemment cette histoire. J’ai été aimantée, secouée, pulvérisée de l’intérieur…Malgré l’extrême, il reste une minuscule lumière au travers de ses ténèbres: quand l’homme regarde la nature, il est encore émerveillé. Preuve que même les démons ne peuvent enlever la beauté. Il y a encore du sacré, de l’espoir, du sens encore, et c’est là qu’il m’a pris…Alors Dimitri Rouchon-Borie, dans un dernier souffle, j’aimerai me souvenir très longtemps de ce roman. Je souhaite que ce coup de cœur soit un souvenir persistant dans mon étrange solitude féerique. A qui j’écris cette chronique je ne sais pas. Peut-être à moi-même et à vous qui ne connaissez pas encore le Démon.

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

7 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Rétrolien: Dimitri Rouchon-Borie – Le démon de la colline aux loups | Sin City
  2. Collectif Polar : chronique de nuit
    Mar 09, 2021 @ 08:07:36

    Oh je note tout de suite

    Réponse

  3. Yuyine
    Mar 01, 2021 @ 13:28:11

    Tu écris directement à mon coeur là. Je note, avidement.

    Réponse

  4. belette2911
    Fév 26, 2021 @ 14:10:53

    Ah oui, carrément, toi ! Bon, je ne peux que mettre du fluo sur ce titre et le chercher ! 😆

    Réponse

  5. Nath - Mes Lectures du Dimanche
    Fév 26, 2021 @ 05:46:31

    Chronique bien reçue… 😉😘

    Réponse

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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