Le poids du monde, David Joy.

Couverture Le Poids du monde


Synopsis:

Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?

Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d’un réalisme glaçant. Un pays bien loin du rêve américain, où il est devenu presque impossible d’échapper à son passé ou à son destin. Plus encore qu’un magnifique « rural noir », c’est une véritable tragédie moderne, signée par l’un des plus grands écrivains de sa génération.


Ce que j’ai ressenti:

  • …Un nuage de désespoir…

Parce que le ciel est d’un gris sinistre et que la pluie de malchance a déjà déversée plusieurs fois son lot de désolations sur le destin de ces deux paumés des Appalaches, tout Le poids du monde m’est tombé dessus, comme un seau d’eau glacée. A vivre ainsi, dans une caravane, au gré des intempéries et des tumultes de la vie, Aiden et Thad, deviennent des frères de misère, pour lutter contre l’acharnement des cieux. Quelle est triste leur vie, à en pleurer des larmes de sang, parce qu’il n’est pas concevable que cette agonie d’immobilité forcée et tous ses rêves étouffés soit, le quotidien de jeunes de 24 ans…

Troublant. Electrique. Désespérant.

On le voit s’amonceler ce mauvais temps, ce maudit karma des laisser-pour-comptes. On aimerait leur tendre un parapluie de mille couleurs, pour contrer un tant soit peu, cette tempête de noirceur qui semble s’accrocher à eux…Mais malheureusement, pour certains, la vie est un rebut de l’enfer…

« La seule chose qui différenciait une personne d’une autre, c’était le fait d’avoir quelqu’un pour sauter à l’eau et vous empêcher de vous noyer. »

  • …Et le ciel s’obscurcit encore…

« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il contribue…« …Foutaises, que ce dicton! Si le sang t’a marqué et que l’argent tombe du ciel, il est plus que probable que c’est encore un mauvais tour du destin, une bonne vieille blague du diable, tiens! Déjà qu’ils les accumulaient les emmerdes, Aiden et Thad dans un effet boule de neige dramatique, alors là, ça ne va pas s’arranger de sitôt, avec cette malchance poisseuse…La malédiction du sang entache irrémédiablement leurs galères et même, s’ils sont si près de toucher un peu du doigt cet espoir d’envol, la chute n’en sera que plus lourde, plus fracassante encore que tous les coups de tonnerre du monde.

Éclair de feu. Tempête d’adrénaline. Brouillard de blanche.

Jouer avec les démons n’a jamais été aussi dangereux et ne pas suivre le bon chemin dans ces montagnes, peut vous emmener vite, sur les chemins de la perdition….Il sonne comme une urgence dans ce roman, mais face aux résonances de l’alcool, de la violence et de la drogue, rien ne semble pouvoir laisser entendre les plaintes dissimulées dans les failles de chacun…Et il te reste, à la fin de ses pages, un goût de fer en bouche…

« Au bout du compte , c’est toujours le sang qui parle. »

  • …Pour un roman des plus Noirs…

C’était Le roman que j’attendais avec le plus d’impatience en cette rentrée littéraire! Le roman que je souhaitais lire le plus ardemment, après l’excellent  Là où les lumières se perdent. Et c’est donc Le roman qui m’aura le plus captivée pendant ses derniers jours, tellement il a une aura de désespérance, une noirceur pesante qui annihile tout futur lumineux…Alors, il ne tient qu’à nous de lire ce roman, parce que ensemble et unis, porter Le poids du monde, ne devrait plus être un si lourd fardeau…. Enjoy for David Joy! Faites tourner l’immense talent de cet auteur, portez le aux nues!

« J’essaie juste de survivre chaque jour sans me tirer une balle. »

 

Ma note Plaisir de Lecture  9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Sonatine de leur confiance et pour l’envoi de ce livre. Ce fut une lecture saisissante!

 

 

 

26 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. pandalaveur
    Mar 21, 2019 @ 12:08:19

    Il est dans ma PAL, je sens que je vais le lire plus vite que prévu !

    Réponse

  2. Rétrolien: David Joy – Le Poids du monde | Sin City
  3. BERNARD
    Sep 21, 2018 @ 11:02:28

    Personnages bien troussés, intrigue addictive, j’ai beaucoup aimé aussi 🙂

    Réponse

  4. Lord Arsenik
    Sep 18, 2018 @ 03:06:07

    Pas lu son premier roman mais celui-ci fut une sacrée belle découverte… du noir bien noir, comme j’aime 🙂

    Réponse

  5. Yuyine
    Sep 12, 2018 @ 09:26:50

    Il me faisait bien envie celui-ci, même si effectivement c’est pas joyeux du tout xD

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  6. Lutin82
    Sep 11, 2018 @ 20:31:06

    Bon, cela risque d’être un peu pesant. Traversant, une période pas très rose et éprouvante, je pense que je vais passer. Il me faut du positif.

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  7. Yvan
    Sep 11, 2018 @ 17:12:49

    Pas déprimant du tout comme bouquin ;-). Mais vraiment bien, meilleur que le premier à mon sens

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  8. elodieuniverse
    Sep 11, 2018 @ 12:42:40

    J’attendais avec impatience ton avis

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  9. https://evasionpolar.wordpress.com
    Sep 11, 2018 @ 12:27:09

    Tu me fais envie la fée 😘 j’adore et suis amoureuse de Sonatine 😂

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Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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