La saison des feux, Celeste Ng.

Couverture La saison des feux

 

Synopsis:

À Shaker Heights, banlieue riche et tranquille de Cleveland, tout est soigneusement planifié pour le bonheur des résidents. Rien ne dépasse, rien ne déborde, à l’image de l’existence parfaitement réglée d’Elena Richardson, femme au foyer exemplaire. Lorsque Mia Warren, une mère célibataire et bohème, vient s’installer dans cette bulle idyllique avec sa fille Pearl, les relations avec la famille Richardson sont d’abord chaleureuses. Mais peu à peu, leur présence commence à mettre en péril l’entente qui règne entre les voisins. Et la tension monte dangereusement à Shaker Heights.

Les personnages:

Mia, j’ai eu un gros coup de coeur pour ce personnage bohème, dans sa manière d’être aussi artiste, aussi passionnée, aussi intense en menant de front sa vie, sa vocation et l’éducation de sa  fille. J’ai adoré sa sensibilité, sa témérité, son esprit libre…

Et du coup, son exact inverse en ce personnage d’Elena, m’a aussi bouleversée puisque elle a aussi sa façon d’être aussi lisse, aussi parfaite, aussi rangée. Certes, opposées en apparence, et pourtant si, femmes, si mères…

Elles sont toutes, en fait, troublantes et attachantes.

Ce que j’ai ressenti:…Instantané de féminité…

Clic!  L’air ambiant est saturé de monoxyde de carbone, et une chaleur suspecte se fait sentir dans la petite ville de Shaker Heights. Le départ de ce feu est une incohérence dans ces lieux idylliques. Ça ne cadre pas avec l’atmosphère si pleine de disciplines et de réglementations utopistes des Shakers. Il est grand temps de déblayer les cendres et les secrets enfouis sous les décombres nés de La saison des feux. L’objectif fait une mise au point, et nous passons en mode zoom pour mettre plus de profondeur à cette scène de désastre carbonisé, grâce à la plume émotionnelle de Celeste Ng. Et nos coeurs de brûler, avec ses instantanés perdus aux flammes…Mais que se passe t-il vraiment dans cette ville où tout y est planifié jusqu’aux moindres détails?

« Toute sa vie elle avait appris que la passion, comme le feu, était une chose dangereuse. Elle devenait si facilement incontrôlable. Elle escaladait les murs et bondissait par-dessus les tranchées. »

Clic! Intime et féminin, rien ne laissait paraître que ce roman noir partirait vers ses eaux instables des relations Mère/Fille, et j’ai donc été agréablement surprise parce que c’est un thème que j’aime particulièrement retrouvé en lecture.  Au fur et à mesure, les dames prennent les rennes de cette intrigue, et nous emmène à repenser les différentes formes d’éducation, de filiation, d’amour, de schéma familial. Le pouvoir de donner la vie, le devoir de donner de l’affection viennent attiser les feux des liens du sang et c’est toute une couche de mensonges et de sombres mystères que, nous lecteurs, devront observer avec pudeur, derrière les fenêtres de ces maisons à l’apparence si tranquilles…Mères, filles, amantes, amies, voisines, sœurs dans un tourbillon de sentiments souvent déstructuré et volubile, parasite ou fusionnel. Chacune d’entre elles chamboulant la cellule de l’autre, pour donner d’autres vents terribles qui animeront avec plus de force, les passions…

(On en revenait, encore et encore, à la question suivante: qu’est-ce qu’il faisait de quelqu’un une mère? Etait-ce la biologie seule, ou était-ce l’amour?). 

Clic! Il y a toute une dualité électrisante dans La Saison des Feux qui est, comme une braise ardente sur le point de s’embraser… Des pôles d’énergies contraires qui se disputent les regards, entre richesse et pauvreté, liberté et contrôle, entraide et indifférence, superficialité et compassion. Tant de différences, de divergences, de cultures qui se racontent dans les sangs, dans l’oeil de l’artiste, dans les lignes de ce roman noir aux rougeoyantes étincelles de ses phénomènes de sociétés délicats. Celeste Ng, tout comme Mia, aime à toucher aux clichés et les transformer de manière artistique, pour nous faire monter les larmes aux yeux…

Ils ne gâchaient rien, surtout pas leur temps. 

 

Ma note Plaisir de Lecture  9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement les éditions Sonatine pour l’envoi de ce livre. Ce fût une lecture bouleversante!

lu-en-part-avec-la-me

c26ac-sonatine_logo

14 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Rétrolien: La saison des feux – Ma collection de livres
  2. Maks G
    Mai 11, 2018 @ 00:17:20

    Je viens de le terminer et j’ai bien apprécier, c’est une histoire qui nous embarque sans pourtant que ce soit mon genre de prédilection, et puis ces personnages, au top, l’écriture pareille.

    Réponse

  3. Collectif Polar : chronique de nuit
    Avr 17, 2018 @ 13:34:51

    J’ai adoré son premier roman, celui ci est dans ma PAL.
    Il faut que je trouve un moment ^pour le reprendre 😉

    Réponse

  4. Lutin82
    Avr 07, 2018 @ 17:47:48

    Rhooo! tu es une fée diabolique!!! Faut pas que je vienne te voir!!!! A chaque fois, je repars avec un truc! Ou alors arrête avec ta poudre magique!

    Réponse

  5. belette2911
    Avr 06, 2018 @ 19:24:52

    Je le note, je le note !!!

    Réponse

  6. https://evasionpolar.wordpress.com
    Avr 06, 2018 @ 17:26:15

    J’ai envie de tout acheter avec toi c’est mon banquier que je vais t’envoyer 🙂

    Réponse

  7. Jacaranda
    Avr 05, 2018 @ 20:10:09

    Rah mais c’est pas vrai, encore un autre bouquin à lire. Je vais jamais y arriver :p

    Réponse

  8. Lup Appassionata
    Avr 05, 2018 @ 10:34:31

    Ton coup d’œil est toujours aussi affûté pour saisir l’essence même d’un roman ! Merci pour ces authentiques instantanés ! 😘 ma petite fée adorée !!!

    Réponse

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

Enter your email address to follow this blog and receive notifications of new posts by email.

Rejoignez les 248 autres abonnés