L’oiseau captif, Jasmin Darznik

🪽Chronique Sororité🪽

Ô ciel! Si un jour je décidai de fuir

Cette prison sombre…

Est-ce que de la-haut, on nous regarde? Est-ce que de là-haut, quelque chose ou quelqu’un est en mesure de comprendre la souffrance qui tient les nôtres, enfermées? Brimées. Rejetées. Captives. Est-ce que les poétesses ont raison de se tourner vers le ciel, pour adresser des prières et des vers, qui ne parlent que de libertés?

…que pourrais-je dire

Devant les yeux de cet enfant en larmes?

Que pourrais-je vous dire, qui ne m’ait pas déchiré le cœur? La vie de la poétesse iranienne, Forough Farrokhzad est passionnante mais tellement tragique. Dès sa plus tendre enfance, on la sent contrainte, bridée mais aussi, passionnément, éprise de liberté et amoureuse de la poésie. Et toute sa vie, ce sera ça, cette rébellion contre sa condition. Quitte à faire pleurer, quitte à perdre l’enfant, mais toujours avec ce même dévouement indéfectible, à la poésie. Que pourrai-je dire devant tant d’enfermement(s)? Les larmes ne suffisent pas, alors reste les recueils de poésie qui, heureusement, dépassent les frontières…

Laissez-moi car je suis un oiseau captif.

Laissez-moi, rêver comme elle. Laissez-moi écrire des poèmes et des chroniques qui l’Honorent et la célèbrent, elle, la merveilleuse Forough. Comme tous les oiseaux que l’on enferme, elle se meurt dans ces prisons de voiles, de briques, et d’obscurantisme, mais elle reste cette femme, qui n’a de cesse de vouloir déployer ses ailes, envers et contre tout, vers le ciel. Elle rêve de crever les plafonds de verre, d’éclater les barrières patriarcales, de faire voler des mots sensuels et libérateurs, même en temps de crise…Laissez-moi admirer, son talent, sa fougue, son engagement. Laissez-moi car je sais l’oiseau captif.

Je suis la lampe qui illumine une ruine

Bien sûr, que le contexte politique et social en Iran, est difficile. Encore plus, pour les femmes, qui n’ont guère de possibilités professionnelles et personnelles, pour sortir de la spirale infernale qui les annihilent, et pourtant, cette jeune poétesse est une lumière, un espoir naissant, une promesse pour toute cette génération.

Du feu de mon cœur

Si je décidais de l’éteindre

De ce même feu de mon cœur, si je ne pourrai me décider à éteindre ce coup de cœur. Parce que c’est une biographie passionnante. Jasmin Darznik nous fait revivre avec L’oiseau Captif, tous les temps forts, les blessures, les déchirures, l’émancipation, l’engagement et la passion qui anime cette jeune poétesse, à présent, une icône dans son pays, pour notre plus grand plaisir. C’est une histoire bouleversante et un portrait de femme fabuleux.

Je détruirais une famille.

Mais quel est ce fléau qui entrave les oiseaux?

« La Captive »

Forough Farrokhzad

4 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Marie-Luce, miaougraphe
    Juil 20, 2023 @ 23:07:51

    Ça donne envie de découvrir sa vie et son oeuvre !

    Réponse

  2. Light And Smell
    Juil 16, 2023 @ 22:07:28

    La couverture est très jolie et si je ne connaissais pas cette poétesse, sa vie semble t’avoir inspiré une très belle, poétique et sensible chronique.

    Réponse

    • stelphique
      Juil 17, 2023 @ 06:19:31

      J’y suis allée au feeling, et j’ai bien fait! C’était une femme exceptionnelle et je rêve de pouvoir lire ses recueils de poésie ✨
      Merci beaucoup ✨🙏🏻✨

      Réponse

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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