Galeux, Stephen Graham Jones

🍁Ce que j’ai ressenti:

« C’est à croire que le monde voulait faire de nous des monstres. Qu’il ne nous permettrait jamais de vivre une vie de citoyen lambda. »

Il est des histoires qui débutent étrangement. Et l’étrange, pour commencer l’automne, c’est euphorisant. Muni.e.s d’un plaid, je vous place l’ambiance, on va courir les routes, les forêts, l’Amérique. La belle, la grande, la sauvage. Tous ces grands espaces, où la nature prend le dessus, transforme et révèle. Parce que Galeux sent, autant le bitume que la mousse des bois, parce qu’être ou ne pas être, telle est bien la question: alors est-ce qu’une légende urbaine peut définir, la trajectoire d’une famille?

Il est des histoires qui hurlent à la lune. Je sais déjà que vous voyez venir, la bête. Et pourtant, Stephen Graham Jones remodèle la légende du loup-garou. Exit les clichés, cette histoire réinvente le genre, l’identité, la condition d’un jeune homme en devenir. Ce n’est pas seulement le canidé qui se fait attendre, mais bel et bien, une société qui regarde de haut, ces êtres en marge. Faute de ne pouvoir dompter leurs essences mêmes, elle bride leurs espaces, leurs capacités, leurs natures profondes. Les réduisants à n’être que des Galeux, menant des vies de chiens errants. La voilà, la belle Amérique, celle qui rejette les différents, les trop sauvages, les trop instinctifs, les trop anormaux, les trop hurlants, les trop libres…Ça la dérange, la belle Amérique, tous ces êtres fantastiques…

Il est des histoires qui se transmettent de génération en génération. Des histoires qui portent en elle, le germe de la liberté, de la survie, de la persévérance. Des histoires fabuleuses racontées par les Anciens qui soudent des familles, qui créent le lien, la légende, la force. Des histoires qui s’écrivent dans le sang, dans l’encre, dans l’Histoire. Parce que des fois, il ne reste plus que les mots pour témoigner d’une souffrance ancestrale. Parce qu’il est nécessaire de trouver dans les récits, même imaginaires, surtout imaginaires d’ailleurs, le hurlement puissant pour contrer l’asservissement. Alors n’est pas loup qui veut, mais qui voudrait être mouton?

Tout comme eux, dévorent plus vite que leurs ombres, j’ai lu et dévoré, ce roman extraordinaire. Je me suis attachée à ce jeune, à sa faim, à sa famille, à sa souffrance, à son folklore. Je ne sais pas ce qui fait le garou, mais j’ai ressenti le loup à l’intérieur, il était là et bien vivant, l’œil vif et gueule ouverte, ayant à cœur de protéger les siens. Et si pour éviter de serrer les poings lors de l’écriture de ces ressentis, c’est quand même le cœur mu par l’émotion, que je vous livre cette chronique. Ne brûlez jamais ces lignes.

6 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Nath - Mes Lectures du Dimanche
    Sep 26, 2022 @ 04:23:08

    Jamais deux sans trois… je note 😄

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  2. belette2911
    Sep 24, 2022 @ 12:04:53

    Mais non, je ne suis pas galeuse ! 😆

    Comme Ge, je l’ai noté aussi, il me tente bien, je l’ai vu passer assez bien dans les chroniques.

    Réponse

  3. Collectif Polar : chronique de nuit
    Sep 23, 2022 @ 16:30:51

    je note

    Réponse

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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