1794, Niklas Natt och Dag

« La seule façon de faire face à la douleur, c’est de l’ignorer. »

Il va être difficile d’ignorer, maintenant, ce qui a été fait. Difficile d’ignorer le passé, le sang, l’esclavagisme, la révolution, l’Histoire, les mains salies, les corps mutilés, la souffrance, les atrocités, les drames, l’année 1793, et celle de 1794. Et pour cela, rien de plus efficace qu’une lecture retraçant ce pan d’histoire brûlant, et les injustices qui s’y raccrochent…

Il est, des saisons qui sont plus sanglantes que d’autres, sur terre. Même l’enfer ne paraît pas moins terrible et quelque fois plus enviable… L’hiver 1794, par exemple sur l’île Saint-Barthélémy, sera difficile à ignorer, à la fin de cette première partie. Je ne crois pas pouvoir jamais oublier cette période atroce et le cœur noir de cette île. La folie des hommes paraît sans limites, et j’imagine que j’aurai été considérée aussi peu « fiable » que Erik Tre Rosor…Ce n’est pas la fièvre qui m’a fait pleurer dans ces pages, c’est la marque indélébile de la laideur…

Mais 1794, c’est surtout 4 saisons de fureurs et de bouleversements dans les rues de Stockholm. Niklas Natt och Dag va nous faire revivre cette année à travers une enquête palpitante avec un nouveau duo Winge-Cardell. Ce thriller historique est époustouflant. Dans les bas-fonds de la ville, on s’y croirait presque, et j’adore ces histoires qui mettent en lumière ainsi les invisibles, les abîmés, les laisser-pour-compte parce que malgré le désespoir ambiant, ils luttent. Comme si dans le malheur le plus extrême, il y avait toujours une once d’espoir à préserver, et c’est presque toujours les plus démunis qui ont cette force en eux. Rien ne touche plus que cela, en fait. Et je remercie l’auteur pour ce moment d’émotions fortes, car ils donnent à ces personnages une aura tellement vive, qu’ils nous restent un peu de leurs courages et leurs combats en nos cœurs.

Encore une fois, ce tome est très marqué par le sang. Très sensoriel, on en sentirait presque le goût persistant. Que ce soit les liens du sang ou celui qui tombe fatalement sur le sol, il est l’élément récurrent vital de ce polar. Comme si, en étant aussi omniprésent, il nous rappelait l’importance de la vie et de la mort, et le fil ténu entre les deux, peuplé de fantômes et de violences. En fait, l’histoire est si imprégnée qu’elle a le mérite de nous hanter, très longtemps. Que vous recherchiez le frisson, le suspense, l’Histoire ou encore l’intensité, ce thriller est l’excellence. Je reviens de cette année 1794, avec un coup de cœur, et l’envie incandescente de lire le prochain tome de la trilogie…

« Peut-être te faut-il toi aussi voir la terreur dans le blanc des yeux pour t’en libérer? »

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Sonatine de leur confiance et l’envoi de ce livre.

6 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Rétrolien: Niklas Natt och Dag – 1794 | Sin City
  2. belette2911
    Mai 16, 2021 @ 15:46:22

    J’espère trouver le temps de le lire, après le mois anglais de juin… parce que 1793 m’avait plu et que je n’entends que du bon pour la suite !!

    Réponse

  3. La culture dans tous ses états
    Mai 14, 2021 @ 19:33:43

    Je l’attendais ce retour car j’ai adoré 1793 et 1794 est une de mes toutes prochaines lectures. Il est dans ma liseuse kobo. Bravo pour la photo et ta chronique 🙂

    Réponse

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