Nous sommes l’étincelle, Vincent Villeminot

Ce que j’ai ressenti:

Ce qu’il nous faut, c’est rompre.

Ceci est une rupture. Une rupture avec le système établi. Il faut toujours choisir les mots justes, éviter ceux qui sont trop violents, trop connotés, trop controversés, trop fades ou trop douloureux. Nous sommes l’étincelle, c’est un choix. Le choix du renoncement. Le choix de la liberté. Le choix de l’amitié et de l’entraide. Le choix de la forêt, des espaces verts, sans limites, sans entraves, sans violences. Le choix de l’endurance. Un cheminement de doutes et de questionnements, mais de ténacité. C’est la révolution de la jeunesse, le choix d’être autre chose qu’un pion, un numéro, une statistique…Bien sûr que ce livre soulève des idées ambitieuses, une part belle à l’utopie, et des errances d’évasions salutaires, un souffle de bienveillance pour l’humanité et une déclaration d’amour à Mère Nature …Je me suis laissée prendre au jeu, à ce possible, j’étais parmi eux, et c’était euphorisant…Le temps d’une lecture, faire sécession, choisir la beauté, être au cœur de la forêt et ressentir l’élan fulgurant de la solidarité…Il m’importe pas plus qu’eux de vous dire cela, puisque j’ai rompu aussi avec les approbations, mais je vais quand même, oser vous faire cette étincelle de confidence: cette lecture est un coup de cœur…

-…Mais il ne faut rien céder, à personne, jamais. Rien sur ce que nous croyons.

Ceci est une cicatrice. Vincent Villeminot m’a bluffé avec ce roman d’anticipation. Il nous mène sur des sentiers dangereux, nous pousse vers la marge, réveille nos rêves trop longtemps endormis sous la peau, nous entraîne vers l’Aventure. Laisse une trace sur nos consciences…En se projetant ainsi dans un futur lointain et proche, il nous dépeint l’évolution sur trois générations d’un manifeste, « Do not count on Us »de Thomas F, que les jeunes ont choisis de suivre…Qu’importe les échecs et l’ampleur des sacrifices qu’ils devront faire, certains font le pari pour un temps plus ou moins long, de s’y investir pleinement…Loin d’être une énième révolution vaine, c’est tout simplement un retour à la nature qui est privilégié et l’entraide puissante envers son prochain…Une reconnexion avec le vivant, le réel, l’essentiel, l’environnement…Le choix d’une vie simple en adéquation avec les cycles naturels et le plaisir sain de l’amitié…

On ne peut être « rien ». On ne peut être que des créatures qui laissent des traces, des marques, des ordures, des stigmates et des cicatrices.

Le Tout, est un risque. Le risque d’aller jusqu’au bout d’un idéal. Un idéal sans violence, sans haine, sans se soucier d’être une erreur ou un rêve inaccessible. C’est un risque de repenser, revoir, réactiver nos sens et nos valeurs profondes. Le risque d’être dans la révolution mais de se délester de toute violence. Le risque de faire coexister nos plus effroyables angoisses avec la douceur de nos plus beaux rêves. C’est ça que nous apporte cette lecture, une réflexion engagée et poétique. Je prends le risque d’utiliser le « nous », parce que j’ai rejoint l’idée avec joie, j’ai laissé la forêt entrer en moi…Et si jamais, vous désirez me rejoindre, je traînerai certainement dans l’entre-deux, quelque part à surveiller les loups et à défier le torrent…Quelque part sur la terre, où peut-être Nous sommes l’étincelle, d’un monde à rêver…

Avoir mal, un petit peu, et mourir, mais choisir, rester libre…