La Louve de Dêrsim, Yasmina Kramer

🐺 Chronique🐺

« Nous sommes persuadées que si toutes les femmes s’unissent, le terrorisme disparaîtra. »

Je n’ai pas besoin de vous rappeler les événements du 13 novembre 2015. La blessure est encore suffisamment ouverte pour ne pas y balancer encore du sel par-dessus, mais sachez, qu’au même moment, une armée de femmes combattait notre ennemi à des milliers de kilomètres. En effet, à Sengal, des femmes donnent l’assaut contre Daesh. Des femmes entraînées, survoltées, instruites, déterminées à reprendre leurs libertés. Elles n’ont qu’un leitmotiv, qui fait écho de par le monde: Femme! Vie! Liberté! [Est-ce que ce cri sera enfin entendu?] Pour cela, elles n’hésitent pas à prendre les armes, à risquer leurs vies, à quitter leurs familles pour unir leurs forces contre le terrorisme. Bien sûr que cela implique des sacrifices et des souffrances extrêmes, mais leur combat est noble et nécessaire. Pour nous toutes, ici ou là-bas. Nous ne serons libres, que si toutes, dans le monde entier, le sont, également. Alors à ces louves, à ces guérilleres, à ces femmes extraordinaires, je voudrais leur dire merci. Je ne connaissais pas la douleur des femmes kurdes, mais aujourd’hui, je partage dans un élan de sororité, la beauté de leurs engagements.

« La femme est la force émotive, morale et fondamentale de la vie. »

En fait, ce qui dérange le camp adverse, c’est les femmes en général, mais celles-ci, les embêtent particulièrement, parce qu’elles sont une entrave à « leurs » paradis. Or, ces combattantes suivent une ligne de conduite exemplaire, où la vie est le pilier essentiel. La vie incluant, évidemment, la dualité et ses aléas. La vie, c’est autant le masculin que le féminin, c’est le respect de l’autre et de la nature. Elles sont une force vive, et ont à cœur de défendre et protéger le Vivant sous toutes ses formes. Tête, coeur, corps, alignés dans une même unité: la résonance de leurs cris est venue me toucher en plein cœur. Elles sont là-bas, mais on sait qu’elles agissent pour ici, pour les femmes du monde entier, pour une vérité que certains refusent de comprendre. Elles sont exceptionnelles, je les ai tellement aimé. Chacune se raconte, et nous ouvre les yeux, sur leurs situations et les batailles qu’il reste à mener pour exploser les codes aliénants capitalistes et patriarcaux…

« -Un jour, tu dois choisir entre te reposer ou être libre, nous nous battons pour la liberté. »

La Louve de Dêrsim est une pépite littéraire entre la fiction et le récit journalistique. On est pris dans l’horreur d’une guerre sans merci et l’expérience de ces femmes dans le combat contre la barbarie. Ce livre a une énergie énorme, puissante. La réalité des combats et de la condition féminine rend la lecture difficile parfois, mais leurs courages et leurs ténacités sont admirables. On ne peut pas les laisser, on ne peut pas lâcher ses pages. Et même dans le pire des affrontements, elles gardent leurs humanités. C’était une histoire bouleversante et en même temps, inspirante, que je ne suis pas prête d’oublier. Ces femmes sont prodigieuses et fantastiques. Et on leur espère une fin heureuse…En tout cas, quand j’ai refermé ce livre, j’avais de nouveau foi. Foi en la sororité, foi en l’avenir, foi en l’humanité grâce à elles. C’est un coup de cœur.

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Pocket pour leur confiance et l’envoi de ce livre.

3 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Collectif Polar : chronique de nuit
    Juin 25, 2024 @ 14:36:07

    Je sens que celui-ci pourrait me plaire, tu ne penses-pas ? 🙏 😘

    Réponse

Laissez un peu de poussière de féerie, cela fait toujours plaisir...

En Féérie, il brille quelques poussières…

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