Pondichéry ou le rivage des ombres, Anne Vantal

📸 Chronique📸

Ma chère Pondichéry,

Tu me manques déjà. Rassure-toi, je ne vais certainement pas t’oublier, mais avec cette lettre, qui j’espère te parviendra assez vite, je tenais à te dire merci. Merci pour ce voyage, merci pour ce temps précieux à rêver, merci pour les promenades entre tes ruelles. Je t’écris peut-être pas si loin du port de Marseille -tu vois, il n’y a pas de coïncidences juste des évidences- mais je voulais te dire que mon esprit est encore avec toi. Entrer en ton cœur, c’est connaître une distorsion temporelle. Je crois même sentir la chaleur, une vibration, quelque chose de particulier qui nous unit, sans que je puisse en comprendre la raison, pour le moment, du moins. Mais ce n’est pas grave, j’ai encore le temps de le découvrir tout comme l’on fait aussi, Céline, Alice, ou Oriane. J’ai le temps, parce que je sais que ces histoires nous sont communes. La France et toi avait partagé un bout de chemin ensemble, et ce n’est pas sans conséquences. Bien sûr que le mélange tient quelques secrets, tout comme celui de l’indigo, mais ne tombons-nous pas amoureux du bleu, parfois?

Je sais que la référence te plairait, puisque sur tes rives arrivent aussi les plus grands écrivains…Tu aimeras sans doute Maggie…

Sache que ton Histoire me passionne. Le charme de l’Inde, la lumière, les couleurs, la musique, sans doute, fonctionne au-delà des frontières. J’ai toujours rêvé de voir, Auroville, mais maintenant, j’ai la passion de toi, j’entends bien aussi étendre mes connaissances sur Gandhi, je veux comprendre les castes et ces religions qui bouillonnent dans tes rues. J’aime que l’on me parle de toi, de tes paysages, de tes odeurs, de tes particularités qui font que, tous, tombent sous ton charme. J’entends bien que la mousson, la chaleur, ou la pauvreté peuvent être pénible, mais tous ceux qui sont venus chez toi, tous, racontent, en revanche, un attachement profond à ta douceur de vivre. Il n’y a pas de fumée sans feu. Je sais que j’adorerai, comme eux, habiter chez toi, pour un temps déterminé ou infini, peu importe, je crois bien que je m’habituerai vite à cette idée de petit paradis…

Je veux bien croire par contre, que tu es effectivement un fameux rivage des ombres. Comment pourrait-il en être autrement, puisque nous vivons tous avec des fantômes? Des fantômes traumatiques, des défunts dans nos valises, des spectres douloureux. Et je crois qu’ils reprennent forme, -vie?!-, dans cette langueur qui t’est propre. Alors bien sûr, que l’histoire de ces trois femmes, qui essaient de remplir leurs rôles d’épouses, de mères, d’amies, de sœurs, de soignantes, est venue me chuchoter leurs ombres dans ta lumière. Il est évident que la vie dans ses aléas, ébranle leurs têtes, leurs corps, leurs cœurs et les nôtres, quand nous les découvrons. Même à des époques différentes, même dans leurs destins singuliers, Oriane, Céline et Alice m’ont appris leurs blessures, leurs joies, leurs victoires et leurs façons d’être femme. Femme accomplie, femme aimante, femme indépendante. Un lien sororal les lie, nous lie, elles et moi, et c’est grâce à toi, chère Pondichéry. La magie du lieu, la transmission, ou la vie elle-même parle à travers tes pages: ces instants figés dans le temps, ces gestes d’amour et de bienveillance traversent l’espace et les âges car ils portent en eux, une vérité bien plus grande qui nous dépasse, nous touche, nous ramène à bon port…

Pondichéry ou le rivage des ombres, tu as été une lecture très dense, absorbante, bouleversante. Tu as été un voyage, une destination de rêve, un point d’espoir. Tu as été féminine, charmante, douloureuse. Tu es une atmosphère et un enchantement. Tu as été trois histoires dans une Histoire, et il est encore temps de faire résonner ce roman choral dans les battements de vos cœurs…De mémoire, un très belle évasion qui prendra sa marque dans cette promesse de réconciliation…

Je t’embrasse avec beaucoup d’affection, ma chère Pondichéry, et au plaisir de voir toutes tes rives, toutes tes couleurs, toutes tes beautés de mes propres yeux, un jour…

Stelphique ✨🧚🏻‍♀️

2 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Collectif Polar : chronique de nuit
    Juin 25, 2024 @ 14:34:45

    Pareil que Dame Belette ;-P

    Réponse

  2. belette2911
    Mai 30, 2024 @ 11:54:20

    Tout ça ? Waw, ça donne envie 🙂

    Réponse

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En Féérie, il brille quelques poussières…

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