La vie s’achève , mais le travail jamais.
Proverbe arabe
Une trainée de poussiere de fée dans cet océan de livres
30 Avr 2012 Poster un commentaire
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02 Oct 2011 1 commentaire
Roland a mis l’olifant à sa bouche,
Il le serre bien, il sonne de tout son souffle.
Hauts sont les monts, et le son porte loin ;
On entendit l’écho à trente lieues et plus.
Charles l’entendit, et toute son armée.
Le roi déclare : « Nos hommes livrent bataille ! »
Et à l’inverse Ganelon lui répondit :
« Si un autre que vous le disait, cela semblerait un grand mensonge »
Le comte Roland, avec peine et souffrance,
A grande douleur sonne son olifant.
Le sang jaillit, clair, par la bouche :
De son cerveau la tempe se rompt.
Du cor qu’il tient le son porte très loin
Charles l’entend au passage des cols,
Naimes l’entendit, et les Français l’écoutent.
Le roi déclare : « J’entends le cor de Roland !
Il ne l’aurait jamais sonné s’il n’avait pas eu à se battre. »
Ganelon répond : « Pas du tout, il n’y a pas de bataille !
Vous êtes bien vieux, votre chef est fleuri et blanc ;
Par de tels mots, vous ressemblez à un enfant.
Vous connaissez fort bien le grand orgueil de Roland ;
On est surpris que Dieu le tolère si longtemps.
Déjà il prit Noples sans votre ordre :
Les Sarrasins de la ville firent une sortie,
Livrèrent bataille au bon vassal Roland
Il fit laver alors son épieu avec de l’eau
Pour que leur sang répandu ne se vît pas.
Pour un seul lièvre, il sonne le cor à longueur de journée.
En ce moment, il fait de l’effet devant ses pairs.
Personne au monde n’oserait engager le combat avec lui.
Chevauchez donc ! Pourquoi vous arrêter ?
Elle est bien loin devant nous, la Terre des Aïeux. »
Le comte Roland a la bouche sanglante ;
De son cerveau la tempe est rompue.
Avec douleur et peine il sonne l’olifant.
Charles l’entendit, et ses Français l’écoutent.
Le roi déclare : « Ce cor a longue haleine ! »
« Un chevalier y met toutes ses forces, répond le duc Naimes.
A mon avis, il est en train de se battre,
Et celui-là l’a trahi qui vous demande de ne rien y faire.
Armez-vous donc, poussez votre cri de guerre,
Et secourez vos nobles et proches vassaux ;
Vous entendez bien que Roland se lamente ! »
L’empereur a fait sonner ses cors,
Les Francs descendent de cheval et s’arment
D’épées dorées, de hauberts et de heaumes ;
Leurs écus sont beaux, leurs épieux grands et forts,
Leurs gonfanons blancs, vermeils et bleus.
Tous les barons de l’armée montent sur leurs destriers,
Piquent fort des deux en traversant les cols.
II n’est pas un qui ne dise à l’autre :
« Si nous pouvions revoir Roland avant sa mort,
Nous frapperions avec lui de grands coups. »
Mais à quoi bon ? Ils ont trop tardé.
Extrait de : La Chanson de Roland . Édition critique et traduction de Ian Short. Le Livre de Poche, coll. Lettres gothiques, 1990.
Texte intégral sur Gallica : traduction de Léon Gautier, 1872
Texte intégral sur Gallica : notes et variantes
21 Août 2011 Poster un commentaire
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