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– Par The Women’s Reading Club
Conception et idée originale : Stelphique, Mon féerique blog littéraire
Direction logistique: Belette, The Cannibal Lecteur
Direction artistique: Nathalie, Sous les pavés la pagerie
Rapport d'autopsie
Rapport d’autopsie
Je soussigné, docteur Jack The Reader, Chef du Service de Médecine Légale; certifie avoir procédé à ce jour, en vertu de la réquisition du Cannibal Lecteur, à l’examen médico-légal du roman « Dans la forêt » de Jean England
Dossier n°04
Madame Ia Belette Cannibal Lecteur, Suite à votre réquisitoire du 22 janvier 2017, en cause j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’accepte la mission que vous m’avez confiée.
Je jure de remplir ma mission en honneur et conscience avec exactitude et probité.
Nous avons accompli notre mission et consignons dans le présent rapport, les résultats de nos examens, observations et investigations.
Nous reprenons les éléments importants relevés au cours des examens externe et interne du roman.
Nous les commentons et tentons d’en tirer des hypothèses et/ou conclusions logiques.
Description du sujet autopsié : Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt.
Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Date du crime d’édition : Janvier 2017, tout récent.
Arme du crime : Un black-out total dont nous ne saurons rien de plus
Traumatismes : Oui, parce que ça pourrait aussi nous arriver, mais cadavre moins traumatisant que d’autres (Black-Out, Extinction, The End of the world, Résilience).
Suspects : L’auteur qui, de son cerveau fécond, nous a écrit ces pages, il y a 20 ans. Et puis, sans aucun doute l’Homme es ses excès, l’Homme qui, de par son comportement, court à sa perte.
Arme du crime probable : Inconnue. Toutes les pistes sont bonnes à prendre, aucune indication sur le cadavre autopsié.
Modus operandi du crime : Un pays (États-Unis) qui a perdu l’électricité. Deux jeunes filles et leur père livrés à la survie dans leur maison, perdue près des bois. Le père décède et ensuite, nos deux jeunes filles vont devoir se démerder seules avec ce qu’elles possèdent et changer radicalement de vie.
Verdict du médecin légiste Jack ?
Encore une roman post-apocalyptique ? Ça commence à bien faire, non ? C’est mon je-ne-sais-quantième roman du genre qui passe sur ma table d’autopsie !
Rassurez-vous, vous ne devrez pas parcourir La Route pour aller de Pétouachnoc à une grande ville. Vous ne devrez pas non plus défendre, armes à la main, votre dernier Carambar, votre dernier Oréo ou votre dernière bouteille d’eau face à une meute de voisins enragés et devenus agressifs à cause de la peur de leur Extinction prochaine.
Certes, c’est un véritable Black-Out auquel nous serons confrontés, mais il a commencé doucement, et tout le monde pensait que tout allait se rétablir… Erreur, grave erreur.
Vu que nous nous trouvons dans une maison isolée près d’une grande forêt, ce roman a tout de la survie à la Robinson plutôt que de celle d’un The end of the world puisqu’ici, pas de fuite : le roman se déroulera quasi en huis-clos avec un père et ses deux filles – Nell et Eva – et puis, juste leur deux.
Nell est la narratrice et elle nous conte un récit fort réaliste sur une civilisation qui a perdu l’électricité sans que l’on sache jamais comment ou à cause de quoi celle-ci a disparu, le récit se concentrant exclusivement sur la survie des deux sœurs dans la maison parentale.
Un huis-clos oppressant, surtout lors de leurs disputes ou pendant qu’elles se cherchent des occupations durant leurs journées. Nous ne les quitterons jamais, sauf à suivre les récits d’avant le black-out raconté par Nell ou des récits de leur enfance, avec papa et maman, au temps de l’insouciance.
Nous ne saurons pas vraiment ce qu’il s’est passé dans la ville voisine de 50km, mais l’auteur, avec peu de mots et de descriptions nous fera comprendre l’horreur que cela a dû être pour les habitants face à une telle situation.
On s’attache aux filles, on les suit dans leur survie, dans leurs espoirs, dans leurs souffrances, dans leurs peurs, le tout sans tomber dans un pathos larmoyant.
Un roman qui nous conte la chute d’une société, un effondrement total, en nous laissant entendre que, comme d’habitude, une autre se relèvera sur les cendres de la précédant puisque, c’est vrai, cela fait seulement depuis 130 ans que l’Homme utilise l’électricité et à vécu plus longtemps SANS elle que AVEC elle.
Un superbe récit de survie qui se dévore avec avidité et qui ne ressemble en rien aux autres romans post-apocalypse déjà lu et autopsié.
Verdict du détective Cannibal ?
Pour une fois, le médecin et le détective sont d’accord !
Je jure avoir rempli ma mission en honneur et conscience, avec exactitude et probité.
Jack The Reader, médecin légiste pour cette autopsie littéraire et Belette Cannibal Lecteur, consultant detective.
Reportage de l'envoyée spéciale
Reportage de l’envoyée spéciale
La fratrie… ou comment deux sœurs s’apprivoisent…
Le post-apocalyptique… ou comment la solitude envahit le quotidien…
La forêt… ou comment cet environnement devient lieu de vie…
Plaidoirie de la partie civile
Plaidoirie de la partie civile
Madame le Juge,
Lors du réquisitoire de la partie adverse, j’ai imaginé de multiples scénarios quant à la conclusion de ce procès…
J’ai vu la perpétuité pour ce roman car le consumérisme outrancier était cause de sa lente agonie. Il pourrissait au fond d’une cellule sombre et humide, ses pages se gondolant et jaunissant au rythme des saisons. Il attendait la fin, son encre déliquescente condamnée à ne plus être frôlée par un seul regard humain. Sa couverture se désagrégeait et bientôt il ne restait plus de lui que quelques feuilles trop fines pour résister au passage du temps. Il était oublié de tous, étouffé par tant de romans parlant de l’apocalypse et se putréfiait autant que cette humanité qui gangrenait le monde…
J’ai vu une condamnation indulgente et une liberté conditionnelle après 20 ans de silence pour cette histoire contée avec tant de douceur et de poésie. Le huis clos oppressant était pardonné et ce livre purgeait une peine de principe dans une forêt oubliée où le retour à des valeurs plus saines et plus proches de la nature le guidait vers de nouveaux courants de pensée. La punition divine était évoquée mais seul lui importait la rédemption et la reconnaissance de ses pairs. Seul lui importait d’être à nouveau touché par des doigts avides de tourner ses pages.
Enfin… j’ai vu l’acquittement. Sous la redondance du sujet et l’ennui de la première partie, les jurés s’apercevaient du fond si important de ce roman. Celui qui parle de deuil et de survie, celui qui évoque la perte si cruelle de ses parents, celui qui pousse à la résilience et qui confronte le lecteur à la mort : Celle de ses proches ou bien la sienne. Le roman sortait triomphalement de ce tribunal, l’espoir chevillé aux pages de prouver au monde entier qu’il existait. Il s’exhibait fièrement sur les rayons des librairies, sa couverture bombée bravant les chalands. Il se sentait unique, et au final : il l’était je vous l’affirme.
Je plaide aujourd’hui pour ce dernier scénario afin que le petit monde que nous représentons découvre les véritables atours de ce roman ainsi que les messages si emplis d’humanité qu’il transporte dans son for intérieur. L’acquittement est de mise, Madame le Juge. Laissez, je vous prie, le monde découvrir cette histoire.
Mar 18, 2017 @ 06:34:31
Rhoooo, j’adore !
Vos 3 articles sont à tomber.
C’est un magnifique roman que ce j’ai découvert grâce à Agnès, ma libraire attitrée à la Griffe Noire.
Dire que c’est un premier roman et qu’il a éte écrit il y a plus de 20 ans !
Punaise elle est visionnaire cette auteure, non, vous ne croyez pas les filles.
Il va falloir que je finisse par le chroniquer, mais c’est vrai que j’ai du mal à poser des mots dessus. Et puis vous dites tout cela mieux que moi toutes les 3 !
Merci pour out ça, et pour le petit supplément d’âme que vous y mettez. 😉 🙂
Mar 18, 2017 @ 09:22:53
Oh merci ma chère Magicienne!!!!;) Nous aussi, on met le temps pour poser nos mots, nos petits détails et faire en sorte que ça donne quelque chose de sympa, donc si tu aimes nous, on est tout simplement ravies!!!!;)
Mar 18, 2017 @ 14:00:00
J’aime pas ! J’adore !!!
Mar 17, 2017 @ 20:03:21
Ça c’est pas de la chroniquette d’opérette, mais de la triplette de compète !!! Quand vous êtes aux manettes, ma bibli fait toujours grimpette 🙂 Bisettes !!!
Mar 17, 2017 @ 20:39:07
Ohoho! Bien joué ma chère LUPA!!!!!<3
Mar 16, 2017 @ 19:28:36
Une belle lecture, trois ressentis différents, en effet, je sais que je suis entrée dans le roman plus facilement que du persil dans une motte de beurre posée au soleil ! 😆
Mar 15, 2017 @ 20:25:24
Toujours un plaisir de retrouver notre WRC préféré (bon OK c’est le seul que je connaisse). Plus encore quand l’objet du délit est un bouquin que j’ai, contre toute attente, vraiment pris plaisir à lire.
Mar 15, 2017 @ 20:38:25
Mdr, oui, il faut nous le signaler si jamais il y en a un autre de WRC!!!!!mdr
Gallmeister possède de belles pépites!!!!;)
Mar 15, 2017 @ 18:31:07
C’est drôle et enrichissant de vous lire toutes les trois, parce qu’avec des ressentis aussi différents, vous nous donnez une part de vous. On pourrait presque penser que vous ne parlez pas du même livre, et c’est une bonne chose, parce que la lecture est un partage mais est avant tout une expérience personnelle.
Faire d’une expérience personnelle un partage n’est pas donné à tout le monde. Vous faites la paire pour ça, les triplés ! 😉
Mar 15, 2017 @ 20:09:04
Merci Yvan, pour ce très joli comm’…Du moment que le plaisir et le partage arrive à vous convaincre de lire ces sélections spéciales triplettes, nous, c’est tout bon…C’est clair que ces ressentis nous ressemble, on ne peux s’y tromper en lisant les parties et c’est ce qui fait que ce rendez vous est cher à nous 3!!!!;)
Mar 16, 2017 @ 19:27:09
Merci Yvan !! 😉
Mar 15, 2017 @ 17:45:21
C4est GENIALL!
Merci beaucoup, j’adore.
Mar 15, 2017 @ 20:03:52
Et, moi de te voir adorer, j’adore encore plus!!!!;)
Mar 15, 2017 @ 17:19:12
c’est top !!! 🙂 j’adore nos rdv 🙂