Babayaga, Toby Barlow

Couverture Babayaga

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Pourquoi je l’ai choisi:

Rien qu’avec le pitch, j’ai été très intriguée… et prête à me lancer dans cette drôle d’aventure.

Synopsis:

Paris, 1959. Un homme est retrouvé empalé sur la grille d’un jardin public. La Ville Lumière plonge dans les ombres, envoûtée par les babayagas, sorcières venues du fond des siècles et des steppes russes. L’inspecteur Vidot enquête. Mais qui se frotte aux babayagas s’y pique, et voici bientôt notre Colombo des faubourgs transformé d’un coup de baguette magique… en puce, contraint de poursuivre sa diabolique et charmante ennemie en sautant de chien en rat. Son chemin croisera celui du naïf Will Van Wyck, jeune publicitaire américain expatrié travaillant à son insu pour la CIA et empêtré dans un imbroglio dont seule l’ensorcelante Zoya semble pouvoir le sortir – à moins qu’il ne soit sa prochaine proie… Après une entrée fracassante en littérature avec une épopée en vers libres sur des meutes rivales de loups-garous à Los Angeles (Crocs), Toby Barlow détourne cette fois le roman d’espionnage et les contes folkloriques. Fable délirante menée tambour battant, entre Kafka et Ratatouille, Boulgakov et La Panthère rose, Babayaga est aussi un grand roman sur les pouvoirs surnaturels de l’amour et, à sa manière retorse, un grand roman féministe.

Les personnages:

Zoya et Elga, en plus d’apporter une touche féminine puissante, elles nous emmènent  sur des chemins magiques. Quels personnages!!!!!Vraiment un coup de cœur pour ses dames sorties des contes lointains.

Will, il m’a fait rire avec sa naïveté, et ses yeux de merlans frits devant la Belle….

Vidot, alors lui, je lui tire mon chapeau. Un homme amoureux, c’est juste trop mignon à voir!!!!!En plus, c’est un flic investi jusqu’aux os, et le suivre c’est mordre la vie à pleines dents!!!!

Petites précisions elfiques: La Baba Yaga

La baba Yaga est la figure féminine surnaturelle la plus fréquente du conte russe. Elle en est même typique, n’existant pas ailleurs (ni dans la littérature russe, ni dans le reste du folklore). Les folkloristes russes en ont donné diverses interprétations, depuis la divinité chasseresse jusqu’à la simple sorcière, en passant par le chef travesti du rite d’initiation des sociétés primitives, comme le veut Vladimir Propp. Bien que toujours vieille, elle revêt des aspects différents. Elle a une fonction double, étant à la fois l’adversaire du héros et la principale donatrice. Propp distingue 3 baba Yaga. Mais il y en a au moins 6. (cf page de Wikipédia)

Ce que j’ai ressenti…Une Alchimie extraordinaire…

J’ai tellement adoré l’univers que j’ai voulu y rester des heures, dégustant chaque instant de plaisir, écourtant mon temps de lecture pour mieux rester auprès du folklore de la Babayaga. J’aurai voulu que rien ne m’arrête, si ce n’est l’envie d’avoir enfin le fin mot de l’histoire, mais Quelle Histoire!!!! Un moment magique, un énorme coup de cœur, un fabuleux livre!!!!

Je crois que ce qui m’a le plus plu en fait, c’est ce mélange tonitruant de genres!!!C’est un thriller, mais teinté de de poussière magique , un roman d’espionnage derrière un conte, une histoire d’amour dans un tourbillon surréaliste. Me demandez pas comment ça marche, mais je vous prie de croire que ce cocktail est enivrant!!!!!Diaboliquement survolté, tout en charmes et en chansons, on suit ses pauvres hommes dans la danse suave de ses dames mystérieuses. On le savait, Paris  a un côté irrésistible, mais si Elga, et surtout Zoya se promènent dans ses rues, le sortilège n’en sera que plus grand. A bien y regarder, si l’on voit autant d’hommes aux regards perdus, c’est sans doute de leurs faits…

Quelle ville merveilleuse, envoûtante jusque dans ses scènes de rues les plus simples. Ces moments d’une beauté singulière, se perdaient presque dans la multitude de splendeurs.p230

Toby Barlow joue beaucoup de l’amitié franco-américaine. Après avoir vu le reportage de Canal + sur le French Bashing, j’y ai mieux vu les petites attaques et gros clichés, que se livrent depuis un moment, ses deux puissances. On voit les piques, mais aussi l’admiration pour cette Ville Lumière. C’était amusant à suivre, et j’aurais rater, sans cette émission, une partie de l’humour et des subtilités dans ses pages.

L’adultère était monnaie courante dans la société française, aussi banal que la lamelle de citron qu’il prenait quotidiennement dans son thé matinal.Il considérait néanmoins que tromper sa femme était signe de faiblesse et de manque d’imagination. Nimporte quel idiot pouvait séduire, mais il fallait avoir de l’esprit pour vraiment aimer et connaître sa partenaire. p49

Assise en voiture avec l’Américain, elle eut le sentiment qu’il était peut être temps pour quelqu’un de repartir à la conquête d’un Nouveau Monde car , après avoir bâti leurs villes tout le long du pacifique, ces Américains paraissaient ne penser qu’à courir tous azimuts, se bousculant telle une horde de porcs bien gras, devenus depuis longtemps trop gros pour leur répugnante porcherie. p365

L’auteur nous livre certes un grand roman féministe, mais je lui ai trouvé une écriture révérencieuse envers la gent féminine, une sorte de bouquets de roses offertes à toutes les femmes de ce monde. Il leur rend un bel hommage, s’inclinant devant tous les stratagèmes qu’elles peuvent avoir, et mise tout sur l’amour et ses caprices. Il a de si jolies expressions, tant de poésie dans ses mots, c’était un plaisir de sentir de la douceur dans ses lignes. Je suis vraiment tombée sous le charme de sa plume, la qualité de son intrigue, la richesse de ses métaphores.

Il inspira l’odeur profondément avec délice comme s’il s’abandonnait à son étreinte romantique.(…) Qui pouvait vouloir pécher alors que le parfum d’une simple fleur apportait tant de satisfaction?p374

Pour autant, l’enquête ne manque pas d’entrain. On est baladé de droite à gauche, en passant dans des traversées obscures et inconnues, tout en frôlant de près les organisations secrètes. Bref, aucun ennui dans ses pages, juste une folle expérience de lecture, de rencontres et de mystères!!!!

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Amandine Labansat des éditions Grasset pour l’envoi de ce livre! Merci de leur confiance!

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12 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. lauradesmots
    Août 11, 2020 @ 14:08:23

    Superbe chronique, ce roman me fait très envie ! Je voulais avoir une petite précision… est-il écrit en vers ? (libres?)

    Réponse

  2. Siabelle
    Oct 07, 2015 @ 15:41:42

    J’ai remarqué la note 10/10 ! Wow ! Quelle belle chronique, tout est si bien expliquée. Comment ne pas résister, malgré la pal qui cesse de toujours augmenter ! J’adore !

    Réponse

  3. Léa Touch Book
    Sep 20, 2015 @ 14:53:43

    Merci pour cette belle découverte 😉

    Réponse

  4. Nathalie M
    Sep 20, 2015 @ 10:35:34

    Quel joli cri du cœur 🙂
    Ca donne envie, je confirme !

    Réponse

  5. belette2911
    Sep 16, 2015 @ 10:49:05

    10/10, rien que ça ?? Ben dis donc… si je n’avais pas une PAL démentielle, je me laisserais aller.

    Réponse

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